Ce document est tiré d'un article écrit par Jean-Marie Gouesse, paru en 1972 dans "Les Annales économiques, Sociétés et Civilisations (ESC)". Il est intitulé « Parenté, famille et mariage en Normandie aux XVIIe et XVIIIe siècles, présentation d'une source et d'une enquête ». Ces textes proviennent sûrement des archives des tribunaux ecclésiastiques relatant des témoignages et des dépositions au sujet de différents mariages. Dans ces témoignages on y apprend les noms et prénoms des futurs époux, l'âge, la paroisse d'origine, la profession des parents et le métier du futur époux. Ces documents sont donc des sources appréciées des historiens pour les recherches démographiques notamment.
En ce qui concerne le contexte historique, nous allons faire un petit rappel des structures démographiques et plus particulièrement la nuptialité. Le célibat est rare dans les campagnes et il est structurel dans les villes (notamment pour les domestiques et serviteurs). Le mariage est assez tardif. On note également des variations saisonnières dans les mariages à cause de raisons religieuses et économiques. Les périodes les plus propices pour se marier sont donc novembre, janvier et février.
En ce qui concerne la législation du mariage, le droit normand est différent du droit français. La Coutume normande est un système légal apparu en Normandie au début du Xe siècle. Le droit normand ne fait pas de distinction sociale entre les Normands sur un plan légal, ils sont égaux devant la loi.
Nous pouvons donc nous demander sur quels principes le mariage reposait sous l'Ancien Régime.
[...] Quand la fille se mariait, la dot suivait, les parents alors choisissaient un époux digne de cette dot. Il n'est donc pas rare de voir des doubles mariages où le fils de la famille A épouse la fille de la famille et la fille de la famille A épouse le fils de la famille B. Le patrimoine reste ainsi dans la famille. De plus, le rôle du fils aîné est d'assurer la lignée de la famille et donc de donner un héritier. [...]
[...] 41) : ouvrier se louant à la journée potier (l. 42) : fabriquant de vaisselles Bibliographie Ouvrage général CASSAN M., Les XVIe et XVIIe siècles, Ed. Bréal ; coll. Grand Amphi Ouvrages spécialisés Ariès P., Histoire de la vie privée, De la Renaissance aux Lumières, Ed. Le Seuil ; coll. Point Histoire LEBRUN F., La vie conjugale sous l'Ancien Régime, Ed. A. Colin ; coll. U LEBRUN F. et BRUGUIERE A., La famille en Occident du XVIe au XVIIe siècle, Ed. [...]
[...] La Coutume normande est un système légal apparu en Normandie au début du Xe siècle. Le droit normand ne fait pas de distinction sociale entre les Normands sur un plan légal, ils sont égaux devant la loi. Le système de succession exclut les filles en raison de leur impossibilité de transmettre les biens dans la famille et accorde une place privilégiée à l'aîné qui est le seul héritier. Le mari devient propriétaire de tous les biens acquis grâce à la dot. [...]
[...] Pour caricaturer, on voit rarement le prince se marier avec la roturière. Ce tableau nous montre les mariages célébrés dans la paroisse normande de Vraivilles. On y voit d'une part la profession du père de l'épouse et d'autre part la profession de son mari. On note une forte homogamie socio- professionnelle. Par exemple, on voit nettement qu'entre 1706 et des filles ayant un père laboureur épousent un laboureur. Il en va de même pour les laboureurs où des filles ayant un père laboureur épouse un laboureur. [...]
[...] Les futurs époux se cherchent dans un rayon maximum de 3 à 4 lieux, c'est-à-dire 10 à 15 km. On préfère d'ailleurs un jeune homme/femme connu de la paroisse et de bonne réputation. C'est pour cela qu'une forte consanguinité est une conséquence possible de l'endogamie géographique et que les institutions religieuses et politiques luttent contre. Cela illustre donc ce que nous avons vu sur la législation des liens de parenté. Cependant dans les classes bourgeoises voire aristocratiques, on note plutôt une exogamie. [...]
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