Juriste français, Cardin Le Bret a vécu entre le règne d'Henri IV et le Ministère de Richelieu, de 1558 à 1655. Haut représentant en tant qu'intendant des Trois Evêchés de Toul, Metz, et Verdun en 1625, en tant que Premier Président du Parlement de Lorraine en 1633 - et d'autres fonctions, tout aussi importantes - , Cardin Le Bret est avec Jean Bodin et Charles Loyseau l'un des penseurs majeurs de l'absolutisme du XVIIe siècle.
Dans le chapitre 8 de « la vénalité des offices » du livre II, des Œuvres, Cardin Le Bret est le premier à critiquer la vénalité des offices en soulignant les menaces pouvant peser sur le Roi de France. La vénalité des offices, ou la vénalité des charges, c'est-à-dire la vente et la manipulation des charges, fut très répandue dans les monarchies d'Europe au XVIe siècle par exemple dans l'Empire d'Espagne.
La vénalité des charges a ainsi pris une place importante dans la société et nous allons en étudier ici une part de son évolution dans l'extrait de Cardin Le Bret : Dans quelle mesure la création de la vénalité des offices a-t-elle pris autant d'importance pour le Roi et son Royaume ?
[...] Toutefois, selon Cardin Le Bret, c'est la création du droit annuel qui a produit tout à la fois une infinité de pernicieux et dommageables effets Pour lui, la vénalité des offices était déjà une menace à ne pas négliger, mais la Paulette renforce encore plus le danger de la vénalité des offices. On peut alors voir que les conséquences de la Paulette s'étendent sur tous les domaines. En matière de justice, aller en justice est devenu trop cher pour le peuple par l'expression suivante la cherté de la justice De plus, la longueur des procès ne fait qu'empirer la chose. [...]
[...] "Œuvres", Cardin Le Bret - livre II, chapitre VII, "la vénalité des offices" Le présent texte est un essai politique tiré des Œuvres de Cardin Le Bret, édité en 1689. Juriste français, Cardin Le Bret a vécu entre le règne d'Henri IV et le Ministère de Richelieu, de 1558 à 1655. Haut représentant en tant qu'intendant des Trois Evêchés de Toul, Metz, et Verdun en 1625, en tant que Premier Président du Parlement de Lorraine en 1633 - et d'autres fonctions, tout aussi importantes - , Cardin Le Bret est avec Jean Bodin et Charles Loyseau l'un des penseurs majeurs de l'absolutisme du XVIIe siècle. [...]
[...] Le problème qui se pose maintenant et que soulève Le Bret est que François Ier ne peut plus se séparer de la vénalité des offices. François Ier est devenu dépendant de l'argent obtenu par les offices. Si ceux-ci disparaissaient comme l'avait fait Louis XII, François Ier ne serait pas dans la mesure de les rembourser. L'appât du gain a donné à une multiplication des offices née sous les règnes de Louis XII et François Ier, ayant besoin chacun de rembourser leurs dépenses publiques. [...]
[...] Toutefois, en France, la vénalité des offices est établie systématiquement et est presque poussée à son paroxysme. Ainsi, la vénalité des charges naît sous les règnes de Louis XII et François Ier. Elle a tout d'abord été mise en place de façon désordonnée afin de combler les dettes des finances publiques. Puis, en 1604, a été créé la Paulette afin de garantir le transfert libre d'un office à un successeur nommé, un héritier ou acheteur en retour d'un versement d'un droit d'un sixième de l'évaluation officielle de la charge. [...]
[...] Il ne sait plus que faire et ne sait s'il sera entendu par le Roi qui vit de la vénalité des offices. Les autres maux de cette funeste Paulette produit tous les jours sont en si grand nombre que j'aurais peine de les rapporter en un si petit discours ainsi s'achève l'extrait. Cardin Le Bret insiste bien que les maux du droit annuel ont lieu quotidiennement et est très pessimiste sur la résolution de ces problèmes : pour lui l'engrenage de la vénalité des offices est déjà trop avancé et le destin voue la vénalité des charges et le droit annuel à leur perte. [...]
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