Observations sur la Russie, Jean-Louis Favier, impératrice Elizabeth I, Roi de Prusse, analyse géopolitique, guerre de la Russie contre la Prusse, moralisme du XVIIIe siècle, Comte de Bestoucheff, Frédéric II de Prusse, Frédéric le Grand, Cour de Saint-Pétersbourg, système russe en Pologne, maximes fondamentales de la Russie
Ce texte est composé de trois extraits de l'ouvrage Observations sur la Russie en 1761 de Jean-Louis Favier. Ce dernier était un important diplomate français du XVIIIe siècle, secrétaire à l'ambassade de France à Saint-Pétersbourg, dont les mémoires constituent aujourd'hui une source d'importance pour connaître l'histoire de l'Empire russe sous l'impératrice Elizabeth I, ainsi qu'une fine analyse politique des événements et du contexte de l'époque.
Dans ces textes, il présente l'impératrice Elizabeth et discute ensuite de la stratégie de l'Empire russe dans la guerre, ainsi que du système que le pays a mis en place en Pologne. Favier adopte une posture d'observateur extérieur et nous dévoile son analyse de la politique et du comportement de ses protagonistes, une analyse qui n'est pas neutre ni objective puisqu'on peut toujours déceler son opinion et son point de vue.
[...] Ce premier paragraphe apparaît tout aussi contrasté que le portrait de l'impératrice de l'extrait précédant, ce qui se voit à travers l'opposition entre « pour » et « contre » dans la phrase « L'un d'équité et de générosité pour secourir ses alliés, l'autre d'humeur et de ressentiment personnel contre le Roi de Prusse ». On comprend alors que la politique étrangère russe reflète le caractère contrasté et ambivalent de l'impératrice. On retrouve également toujours l'opinion personnelle et le jugement de l'auteur, à travers l'usage d'adjectifs tels que « respectable » et « plausible ». [...]
[...] Ainsi, il montre comment l'image de l'impératrice est marquée par les contrastes, ce qu'il va développer tout au long du texte : le premier paragraphe est marqué par une opposition entre des caractéristiques positives et d'autres négatives, clairement séparées par le « mais ». Favier montre ensuite comment ses connaissances vont plus loin que celles qui sont connues de tous : « Tout cela est encore vrai à certains égards, mais l'âge et la mauvaise santé ont produit dans le physique des changements qui ont influé sur le moral », il met en évidence sa posture privilégiée. Grâce à cette position d'observateur proche de l'impératrice, il est capable de rendre compte de son évolution avec l'âge. [...]
[...] Il s'intéresse aux jeux politiques et cherche ici à les mettre à jour : « Ainsi chacun, selon l'usage, calculant pour son propre compte, ne trouvoit au bout que du gain à faire entrer la Russie dans la ligue contre le Roi de Prusse ». Favier dépasse ensuite, dans une progression, cette « petite » histoire des intrigues politiques et autres manigances à la cour de l'impératrice, pour nous présenter la « grande » histoire de la géopolitique de l'époque : « Des raisons d'Etat très plausibles venoient à l'appuy de tous ces motifs personnels et particuliers ». [...]
[...] Ce portrait est clairement organisé suivant différentes thématiques : les problèmes de santé dont l'impératrice souffre, son apparence vestimentaire, ses habitudes sociales, son rapport à la religion, ses relations amoureuses, son « humeur », son entourage politique et ses opinions politiques. Ce portrait se termine par une conclusion clairement introduite par « Pour résumer ». Dans cette première partie, on peut aussi comparer Favier aux moralistes du siècle précédent puisqu'il réalise un portrait de l'impératrice en insistant sur l'analyse de son caractère et de ses mœurs : il la qualifie d'« ingrate par crainte et injuste par faiblesse », « cruelle par superstition ». [...]
[...] On trouve aussi toujours l'opinion et les analyses personnelles de Favier : « Je doute », « On peut donc soupçonner ». Cette partie se termine par une conclusion qui rappelle la démarche de Favier et annonce la suite de son argumentation, rappelant la rigueur qu'il met à la construction de son analyse géopolitique : « Il a fallu d'abord retracer ici les motifs qui ont engagé la Cour de Saint-Pétersbourg à commencer la guerre contre le Roi de Prusse et à la continuer, il nous reste à examiner ceux qui régleront sa conduite dans les négociations de paix ». [...]
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