La nuit du 4 août est un évènement capital de la Révolution française. C'est l'évènement qui aboutit sur l'abolition des privilèges et par conséquent sur la fin de l'Ancien Régime (puisque les privilèges maintenaient la société d'ordre, caractéristique de l'Ancien Régime). D'après Jean Tulard : « on peut considérer que le 4 août, la révolution est faite ». La nuit du 4 août est à l'origine d'un nouvel ordre, au moins en théorie.
Dans ce texte, cet évènement est décrit par le marquis de Ferrières, député de la noblesse aux Etats généraux, qui écrit à son ami le chevalier de Rabreuil. C'est donc le point de vue d'un noble, exprimé 3 jours après le 4 août (la lettre est datée du 7 août) ; cependant, il est intéressant de noter que le marquis de Ferrières est un homme inconstant qui changera d'avis au cours de la Révolution comme beaucoup d'autres, et qui se déclarera finalement contre l'abolition des privilèges par la suite (et cela dès les jours suivants, (« Le marquis de Ferrières ne cachait pas son hostilité » ) alors qu'ici il décrit l'évènement comme une « séance mémorable », qu'il soutient (...)
[...] Le Chapelier, créateur du Club breton et nouveau président de l'Assemblée (élu depuis peu), a modifié le règlement de l'Assemblée, pour lui permettre de se réunir le soir. Ainsi, il espérait qu'une réunion tardive pousserait la plupart des députés qui n'étaient pas dans la confidence du projet du Club breton, à ne pas y assister. Mais tout ne se déroule pas comme prévu. Le vicomte de Noailles n'était pas au Club breton, mais il entendit parler de la proposition du duc d'Aiguillon. Pendant la séance de l'Assemblée, c'est lui qui fit cette proposition, s'attribuant tout le mérite. [...]
[...] La population craint un complot aristocratique : des brigands seraient payés par les aristocrates pour ravager les récoltes et les villages. Des mouvements antiseigneuriaux apparaissent, l'insurrection générale, élevée de toutes part contre [la noblesse] (l.15-16). On a aussi peur d'une invasion étrangère. On signale dans le Nord des troupes anglaises, dans l'Est, on croit à une invasion ordonnée par le roi de Piémont-Sardaigne. Les mercenaires des aristocrates étaient, disait-on, partout, la flamme au poing pour incendier les récoltes. Cette Grande Peur touche tout le royaume : les provinces sont agitées des plus violentes convulsions, et en partie ravagées (l.17), le royaume est en proie à l'anarchie, à la dévastation (l.20). [...]
[...] Tout d'abord, la Grande Peur joue un grand rôle dans le déclenchement de la nuit du 4 août. Ferrières y fait référence souvent dans sa lettre. La nuit du 4 août est peut-être l'expression d'une ivresse patriotique pour reprendre l'expression de Ferrières. C'est en tout cas l'évènement qui aboutit sur l'abolition des privilèges. La Grande Peur La nuit du 4 aout est une réponse parlementaire aux événements de la Grande Peur[5]. C'est l'événement déclencheur. Le marquis de Ferrières convient que la Grande Peur prescrivit [aux députés] la conduite qu'ils devaient tenir (l.23). [...]
[...] La nuit du 4 août Lettre du marquis de Ferrières [député de la noblesse de Saumur, Anjou] au chevalier de Rabreuil. Versailles août 1789. Monsieur, la séance du mardi au soir août, est la séance la plus mémorable qui se soit tenue jamais chez aucune nation. Elle caractérise le noble enthousiasme du Français. Elle montre à l'univers entier quelle est sa générosité et les sacrifices dont il est capable, lorsque l'honneur, l'amour du bien, l'héroïsme du patriotisme, le commandent. M. [...]
[...] C'est l'évènement qui aboutit sur l'abolition des privilèges et par conséquent sur la fin de l'Ancien Régime (puisque les privilèges maintenaient la société d'ordre, caractéristique de l'Ancien Régime). D'après Jean Tulard : on peut considérer que le 4 août, la révolution est faite La nuit du 4 août est à l'origine d'un nouvel ordre, au moins en théorie. Dans ce texte, cet évènement est décrit par le marquis de Ferrières, député de la noblesse aux Etats généraux, qui écrit à son ami le chevalier de Rabreuil. [...]
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