Notes de voyages de deux étudiants bâlois, Félix et Thomas Platter, Montpellier, 1552-1559, 1555-1599
Le Renaissance a percé à jour un besoin de connaissance de la société occidentale. Ce besoin intellectuel permet, entre autres, le développement de l'imprimerie, des universités, ou encore un retour aux savoirs antiques, encouragés par la redécouverte, grâce à la Reconquista, d'auteurs antiques. De plus en plus, on observe que la connaissance et l'étude ne sont plus réservées qu'à une frange minoritaire de la société, mais qu'elles se mettent à la portée de personnes qui a priori y étaient moins destinées, notamment grâce au développement d'imprimés en langue vernaculaire, le français ayant été imposé comme langue officielle du Royaume de France par François Ier (Édit de Villers-Cotterêts 1539). Cette soif de connaissance, portée en bannière par l'Humanisme (philosophie plaçant l'homme, et la connaissance de celui-ci dans sa totalité, au-dessus de tout), permet un véritable renouvellement des savoirs, et donc un nouveau rapport au réel. Ce nouveau rapport au réel est notamment notable dans la médecine ; l'auteur sur lequel on s'appuie est Galien qui, déjà au second siècle après Jésus-Christ, étudiait le corps dans son entier grâce à la dissection de cadavres, et dont les théories sont restées incontestées jusqu'à la Renaissance.
[...] À partir de 1543, on a une séparation du corps médical entre les traditionalistes et les réformateurs, la médecine prend alors un nouveau tournant, tournant que le père de Félix Platter lui conseille de prendre à la ligne 15 : il me conseillait de m'appliquer particulièrement à la chirurgie, parce que le nombre de médecins était trop considérable à Bâle, et que jamais je ne pourrais lutter avec eux si je ne montrais un savoir hors ligne On observe donc l'émergence d'un nouveau savoir médical, englobant de plus en plus de choses, et s'ouvrant à de plus en plus d'étudiants. Cependant, les dissections, ou cours d'anatomie divisent, et ce pour des raisons principalement religieuses et sociales, bien qu'elles apportent des précisions importantes sur le corps humain, et permettent l'avancée de la médecine. [...]
[...] En effet, s'il n'est pas interdit aux clercs d'étudier et d'exercer la médecine, il leur est interdit de pratiquer la chirurgie avec des techniques impliquant le fer et le feu ; car intervient alors un risque de mutiler ou de tuer le patient. De même, les clercs chargés de hautes fonctions. Quoi qu'il en soit, l'étude la médecine doit toujours être faite dans la crainte de Dieu (ligne le respect du corps est donc de mise afin de ne pas basculer dans la barbarie. [...]
[...] Dans ces Notes de voyage de deux étudiants bâlois, Félix Platter nous explique comment se déroulent ses études ; quelle est la fréquence des cours, en quoi consiste son travail personnel, comment faut-il entrer dans l'illégalité pour finalement pouvoir obtenir un diplôme et une reconnaissance publique. Cet extrait nous renseigne plus particulièrement sur les dissections, celles faites dans le cadre de l'université, et celles faites secrètement par les étudiants en médecine. Nous sommes ici à l'hiver 1554-1555, sous le règne de Henri II. [...]
[...] Le savoir antique est repris, corrigé et complété ; on a donc une connaissance grandissante du corps, des maladies et des remèdes. Cependant, sauf en anatomies, de nombreuses découvertes de la Renaissance ne furent pas prises en compte et furent redécouvertes bien plus tard. Bibliographie : Usuels Daniel COUTY (conseil éditorial), Jean-François SIRINELLI (direction scientifique), Histoire. La France et les Français, Encyclopédie Bordas, Paris Manuels Michel BALARD, Jean-Philippe GENET, Michel ROUCHE, Le Moyen-Age en occident, Hachette Supérieur (5e édition), Paris Ouvrages Spécialisés Rafael MANDRESSI, Le regard de l'anatomiste. [...]
[...] À cela s'ajoute que les conditions de conservation des cadavres ne sont pas idéales ; pour parer à l'odeur de putréfaction, l'auteur nous parle du vinaigre utilisé les poumons étaient décomposés et répandaient une odeur affreuse, malgré le vinaigre dont nous les arrosions ligne cependant le vinaigre étant un liquide agressif, il peut alors endommager les chaires. Toutes les dissections ne sont pas autorisées, en effet, seules certaines personnes sont considérées comme pouvant être autopsiées. Ainsi, les condamnés et les personnes dont personne ne viendra réclamer le corps sont en première ligne ; le but étant de ne pas jeter le discrédit sur une famille. [...]
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