La monarchie française vue par un ambassadeur vénitien, 1561, Michel Suriano, lois fondamentales, autorité monarchique, Etats Généraux, loi salique, relzione, mission diplomatique, rapport de mission, huguenots et catholiques, François I, Catherine de Médicis
La monarchie francaise vue par un ambassadeur vénitien est un extrait d'un texte daté de 1561 écrit par l'ambassadeur vénitien Michel Suriano en France.
Ce document est une relazione : la relation correspond à l'acte final, le document final rédigé par l'ambassadeur à la fin de la mission diplomatique, qui durait généralement deux ou trois ans, et elle était préparée peu après le retour au pays. C'était donc un document officiel destiné à la lecture publique au Sénat de Venise. Ces documents devaient être fait par écrit avec beaucoup de rigueur dans le style, de l'ordre dans la répartition des arguments et contenir une description précise de l'activité diplomatique. La spécificité de ces rapports était leur caractère obligatoire et réglementé.
L'obligation de la rédaction d'une relation était en vigueur depuis le Moyen-Âge même s'il n'était pas toujours respecté. Mais la pratique devient systématique à partir du 16ème siècle. Donc ce qu'on a ici est un extrait d'une relation, longue d'une centaine de pages, de l'ambassadeur vénitien Michel Suriano (1519–1574). Dans l'intégralité de la relation il s'emploie à esquisser les principaux traits du royaume de France et de relater les événements qu'il a pu constater durant sa mission qui a duré 14 mois, en insistant sur les événements très récents, en particulier les conflits et la tension extrême entre huguenots et catholiques au sein du royaume. Dans cet extrait, il aborde la question des lois fondamentales ainsi que celle de l'autorité monarchique.
[...] La monarchie française vue par un ambassadeur vénitien est un extrait d'un texte daté de 1561 écrit par l'ambassadeur vénitien Michel Suriano en France. Ce document est une relazione : La relation correspond à l'acte final, le document final rédigé par l'ambassadeur à la fin de la mission diplomatique, qui durait généralement deux ou trois ans, et elle était préparée peu après le retour au pays. C'étaient donc un document officiel destiné à la lecture publique au Sénat de Venise. [...]
[...] (Arlette Joanna) De la même manière c'est aussi à cette période, dans une logique de recherche des origines du royaume, qu'on constate un regain d'intérêt pour la question des états généraux, mentionnée dans le texte. Donc dans cet extrait rejaillissent sans doute les questions que se posaient les contemporains. Dès lors, (on peut se demander) en quoi cette relation écrite par Michel Suriano témoigne-t-elle de l'effectivité des lois fondamentales inhérentes au royaume de France ainsi que du renforcement de l'autorité monarchique en son sein dans la première moitié du 16e siècle ? [...]
[...] A ce propos, Jean de Terre Vermeille, l'un des plus éminents théoriciens de la monarchie disait en 1418 La succession à la couronne de France n'est pas élective, puisque personne n'élit, elle est d'une autre espèce, constituée par le droit, c'est-à-dire la coutume du pays La transmission de la couronne est donc entièrement dictée par les lois fondamentales, et elle n'est pas le fait ni de l'élection par les seigneurs ni même de la volonté du roi qui ne peut transmettre la couronne qu'à l'ainé de la maison royale. Il est également dit qu'il n'y arrive pas non plus par la force, ce qui le dispense d'être cruel et tyran Il n'y a en théorie pas de lutte pour le trône au sein du royaume. En somme, Le roi de France de France est prince par droit naturel L c'est-à-dire qu'il est roi de par sa nature, la finalité propre au prince est d'accéder au trône et personne n'est censé lui disputer ce privilège. [...]
[...] De la même manière, la dernière phrase du texte # apparaît plus comme un souhait ou une attaque de la part de Suriano contre ces Etats Généraux dont le résultat n'a pas été conforme à ses attentes qu'une véritable analyse de la situation ou qu'un véritable constat de l'essoufflement de l'institution que sont les Etats Généraux. Pour conclure, je dirais que cet extrait de la relation de Michel Suriano transmise au Sénat de Venise témoigne des fondements légaux du mode de succession de la couronne du royaume de France ainsi que du processus de renforcement de l'autorité monarchique au sein de ce dernier impulsé par François Ier dans la première moitié du 16e siècle. [...]
[...] Donc selon Suriano cet état de fait y est pour beaucoup dans la stabilité du royaume : la stabilité du mode de transmission de la couronne assure la stabilité du royaume. C La primogéniture masculine et inaliénabilité du royaume Cette stabilité de la succession royale est expliquée par Suriano par l'existence de deux principes essentiels. Le premier il y fait référence dans la phrase L 7 la succession royale est dévolue selon les lois de la nature du père au fils aîné [ ] à l'exclusion des enfants naturels ainsi que des femmes Suriano fait donc référence au concept de primogéniture masculine qui veut que le premier né soit l'héritier de l'intégralité des biens ou plutôt des fonctions de son père en l'occurrence, et ce dans le but de L12 conserver la grandeur et la richesse des maisons particulières et des Etats On voit bien d'ailleurs que Suriano sait que cette coutume n'est pas exclusive à la famille royale (L9-10) et qu'elle fait force de loi depuis longtemps, en particulier durant la période féodale. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture