Commentaire d'un extrait des "Mémoires" pour l'instruction du dauphin écrit par Louis XIV pour son fils. Texte où il nous relate sa prise de pouvoir en 1661 et dans lequel il nous fait part de sa décision de gouverner seul, sans premier ministre. Cependant il faut constater que cette rupture tant souhaitée n'en a que l'apparence...
[...] Ce sont les trois ministres du conseil le plus important, le Conseil d'en haut. Le Tellier devient secrétaire d'Etat à la guerre, Fouquet devient surintendant des finances (il sera ensuite remplacé par Colbert) et Lionne est délégué aux affaires étrangères et avait pour objectif principal de maintenir l'équilibre entre le France et les Habsbourg d'Autriche. Et lorsqu'il partage sa confiance et l'exécution de ces ordres "pour cela, il est nécessaire de partager ma confiance", c'est avec des gens ayant déjà fait leur preuves. [...]
[...] Pas de principal ministre, mais une continuité ministérielle, cela semble paradoxal. Cependant, il faut souligner que Colbert a berné le Roi qui s'en est rendu compte. Il faut donc camoufler ce mensonge à la Cour. Louis XIV, dans le contexte de 1665, rédige ses Mémoires et il faut noté qu'il s'est probablement que l'idée de changement initiée par son principal conseiller n'a pas fonctionné comme il le voulait et c'est pour cette raison qu'il essaie de camoufler ce disfonctionnement en écrivant que tout va bien et qu'au moment de sa prise de pouvoir, tout allait être réglé. [...]
[...] Il ne faut pas non plus négliger les confidences qu'il fait à son fils. En effet, cela montre encore une fois qu'il se pose comme un maître idéal prodiguant de nombreux conseils et qu'il incarne la puissance de la monarchie. Pour lui, la suppression du ministériat n'aura que des conséquences positives pour les décennies à venir. De même, il faut toujours agir selon les intérêts de l'Etat et non des siens "dans les intérêts les plus importants de l'Etat" afin de garantir la monarchie. [...]
[...] Ce texte célèbre donc le triomphe de l'absolutisme et Louis XIV explique donc à son fils les rouages du pouvoir. Cependant, il faut voir que Mazarin a berné Louis XIV le 10 mars sur son lit de mort et donc cette rupture voulu par le Roi n'en est pas vraiment une. Louis XIV nous fait croire à un renouveau qui en réalité n'en est pas un puisqu'il conserve une partie des ministres déjà présents sous Mazarin tels "Le Tellier, Fouquet et Lionne" car ils ne viennent pas de la grande noblesse et Louis XIV espère qu'il n'aspireront pas à de grands postes à la Cour "il m'importait qu'ils ne conçussent pas ( ) de plus hautes espérances que celles que je leur voulais donner". [...]
[...] Ces mémoires font donc office de leçon à l'usage non seulement du dauphin mais également de tous les successeurs, ce qui confère à ce texte une véritable visée didactique. Cependant, ayant constaté que l'idée d'un renouveau ne peut pas s'appliquer comme il souhaiterait, il est obligé de mentir sur cette promesse faite à la Cour et c'est en rédigeant ces Mémoires que le Roi veut donner une image positive du royaume et de son pouvoir. Ainsi, prendre pour argent comptant ce que dit le Roi reviendrait à accréditer son mensonge en donnant plus de puissance à la monarchie absolue. [...]
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