Le 1er novembre 1700, Charles II d'Espagne, depuis toujours impuissant, meurt sans héritier. Se pose alors la question en Europe de sa succession ; plusieurs prétendants existent en France, en Autriche et en Savoie. Ce texte est une missive du roi de France Louis XIV à Marie-Anne de Neubourg, seconde femme et veuve de Charles II. Il s'agit d'une réponse à une première lettre envoyée par cette dernière, précisant le contenu du testament du roi d'Espagne défunt. Dans cette lettre, Louis XIV annonce de manière officieuse son acceptation quant au désir de Charles II de voir sur le trône d'Espagne Philippe d'Anjou.
Jusqu'à la ligne 11, Louis XIV présente tout d'abord les raisons de l'écriture. Puis, de la ligne 11 à la ligne 16, il présente ses condoléances en vantant les mérites du roi défunt. De la ligne 16 à la ligne 28, il affirme son intention de se tenir au testament. Enfin, à partir de la ligne il est question de Philippe d'Anjou et de ses présents devoirs.
La subjectivité de l'auteur et sa volonté de convaincre le bien-fondé de ses futurs agissements peuvent mettre en péril la vraisemblance du texte.
Dans quelle mesure la lettre de Louis XIV dévoile son désir d'accepter le testament ainsi que les futurs conflits qui en découlent ?
[...] Louis XIV donne déjà l'impression de régenter son petit-fils. Néanmoins, ce procédé est relativement classique et normal à cette époque. Cependant les signes de l'ingérence française en Espagne se font vite sentir. En effet, dès le 1er février 1701, Louis XIV enregistre au parlement des lettres patentes grâce auxquelles Philippe V conservé ses droits au trône de France dans l'optique de voir réunis dans un futur plus ou moins proche l'Espagne la France en une même entité étatique. Cette action inquiète les monarchies européennes. [...]
[...] Apprendre les institutions du pays est fondamental bien que la monarchie espagnole soit également une monarchie absolutiste. La gestion de l'État est différente, les organisations institutionnelles et étatiques également. Les vertus du roi, ses devoirs doivent lui être enseignés car malgré l'absolutisme, il existe toujours un contre-pouvoir, la tradition, la noblesse, les parlementaires : nous l'instruirons encore de ce qu'il doit à ses sujets inviolablement attachés à leur roi, de ce qu'il doit à sa propre gloire. Cette éducation s'est effectué par Louis XIV et non par Louis le Grand Dauphin, père du nouveau roi. [...]
[...] Dans quelle mesure la lettre de Louis XIV dévoile-t-elle son désir d'accepter le testament ainsi que les futurs conflits qui en découlent ? Le testament de Charles II d'Espagne est véritablement l'enjeu de cette situation. Il est remarquable que Louis XIV veuille en profiter même si Philippe d'Anjou en est le premier bénéficiaire. Après la mort de Charles II d'Espagne le 1er novembre 1700, son testament est dévoilé. Les liens de famille existants entre l'Espagne et la France entraînent la nomination de Philippe d'Anjou au trône d'Espagne au dépend de la maison d'Autriche. [...]
[...] De 1688 à 1697 se déroule la guerre de la ligue d'Augsbourg. Après des attaques contre l'empereur et l'Angleterre, la France voit se former contre elle une vaste coalition européenne dont l'Espagne faisait partie. Cette guerre montre déjà les prémices du déclin militaire français car à la paix de Ryswick, l'Espagne reprenait les villes prises par la France auparavant et de manière générale, la France sortait pas véritablement vainqueur de ce conflit qui amena plutôt vers un statu quo. Bien que les conflits franco-espagnols aient existé et se soient souvent déroulés de manière virulente, Louis XIV espère les entériner et passer vers une période d'union et de paix. [...]
[...] En effet, Louis le Grand Dauphin avait des prétentions sur la couronne d'Espagne grâce à sa mère Marie-Thérèse sœur de Charles d'Espagne et celles qu'ils pouvaient prétendre par sa grand-mère Anne d'Autriche et sœur de Philippe IV. La maison d'Autriche et la maison de Savoie arrivaient ensuite dans le classement entrepris par Charles II. Les liens de famille étroits entretenus entre la France et l'Espagne ont conduit Charles II à choisir le petit-fils de Louis XIV comme successeur, ceci aux dépens de l'Autriche et de l'archiduc Charles. [...]
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