Lire et écrire : l?alphabétisation des Français de Calvin à Jules Ferry, chapitre 4, le paysan, entre l?oral et l?écrit, François Furet, Jacques Ozouf
A partir des données chiffrées du « dossier Maggiolo », sans lesquel une étude de l'alphabétisation n'aurait pas été possible, Furet et Ozouf (travaillant tous deux à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociale ( E.H.E.S.S ) au milieu des années 1970), attestent de l'état de la scolarisation en France, pour étudier plus particulièrement l'alphabétisation comme phénomène social et culturel (ce qu'occultaient les précédents travaux), et non pas comme conséquence directe de l'Ecole.
Dans ce chapitre 4, les auteurs s'intéressent particulièrement au paysan lui-même. Qui demande l'alphabétisation et pourquoi, dans les sociétés d'Ancien Régime ? Depuis le XVIe l'alphabétisation universelle, devenu impératif religieux est prise dans les mailles de la réalité sociale et épouse les contraintes du métier, du rang et du prestige marginalisant encore plus les ignorants.
[...] Une telle scolarisation partielle est un élément de rattrapage culturel pour les département en retard mais aussi pour les femmes largement en retrait .Le recensement de 1866 montre une coupure géographique entre ceux sachant lire et écrire et les autres ; le Bas-Rhin avec environs 90% d'alphabétisé est le premier département contre la Vienne avec seulement 37% dont 55% sachant ni lire ni écrire et une coupure essentielles entre groupe d'âge : les petits enfants ne sachant ni lire ni écrire à plus de 88% alors que le groupe des 6 à 20 ans sait lire et écrire à plus de 55%. Le fait est que les enfants partent avant de savoir lire. Une ligne « perpendiculaire » à la ligne Maggiolo regroupe les forts taux d'alphabétisation à l'est et les faibles taux à l'ouest avec un système de vases communiquant ; dès le début XVIIe le nombre de personnes sachant lire seulement recule devant la hausse du taux d'alphabétisation complète. [...]
[...] La carte de l'alphabétisation partielle ne suit ni les lignes des richesses sociales ni la pauvreté, elle est en lien avec la pratique religieuse contemporaine : la France de l'alphabétisation, partielle et du « lisant» seulement et aussi la France de forte pratique religieuse (les bocages breton, Vendéens ou encore normands).Cette alphabétisation n'est pas le cas générale avec le temps l'espoir d'un salaire industriel prime. De plus voyant que la vie familiale spécialise les aptitudes et les tâches culturelles des hommes et des femmes dans l'un ou l'autre des apprentissages de l'école (la femme associée à la lecture p.227) l'Eglise n'a joint que fragilement les deux capacités à lire et à écrire. [...]
[...] Chapitre 4 : « le paysan, entre l'oral et l'écrit» - Lire et écrire : l'alphabétisation des français de Calvin à Jules Ferry (1977)- François Furet et Jacques Ozouf Introduction . A partir des données chiffrées du « dossier Maggiolo », sans lesquel une étude de l'alphabétisation n'aurait pas été possible, Furet et Ozouf (travaillant tous deux à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociale ( E.H.E.S.S ) au milieu des années 1970), attestent de l'état de la scolarisation en France, pour étudier plus particulièrement l'alphabétisation comme phénomène social et culturel (ce qu'occultaient les précédents travaux), et non pas comme conséquence directe de l'Ecole. [...]
[...] OPENFIELD ET BOCAGE La stratification sociale n'explique pas pourquoi un marchand de Provence ou le paysan limousin aient moins de chance de savoir lire et écrire que leurs homologues normand ou lorrain. La société est peu intégrée à l'Etat, elle se finance seule d'où les différences géographique de développement culturelle ; les départements les plus riches enregistrent une forte scolarisation car elles ont la plus faible imposition des contribuables (les régions soumises plus récemment à l'autorité royale ont conservées leur droit de propriété sur les forêts communales alors que la vieille France est presque entièrement dépouillée de ses forêts communales) donc l'école gratuite des pays fertiles et riches financée par la collectivité enrichie par son économie de marché (donc surplus monétaire annuel) s'oppose à l'école rythmées par les saisons des pays pauvres à productions pour la subsistance à la charge des familles. [...]
[...] L'analyse régionale de la Statistique générale de la France faite au milieu du XIXe laisse voir la malédiction socioprofessionnelle associée au mal général de la pauvreté rural. II.VOYAGE A TRAVERS LES DEPARTEMENTS DE LA FRANCE Pour vérifier les hypothèses générales il convient de voir les cas plus particulièrement. Le cas de la Bourgogne est ainsi cité : alors que la Cote d‘Or à un taux d'alphabétisation supérieur à la moyenne nationale d'homme signent avant la Révolution) et que la Saône et Loire est très en retard. [...]
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