Lire et écrire : l’alphabétisation des Français de Calvin à Jules Ferry, chapitre 3, l’Ecole, la Société et l’Etat, François Furet, Jacques Ozouf
A partir de la riche historiographie de l'éducation élémentaire sous l'Ancien Régime alimentée dans la deuxième moitié du XIXème siècle par l'Inspecteur d'Académie Maggiolo, les deux historiens J. Ozouf et F. Furet essayent d'approcher au mieux la situation de l'alphabétisation plutôt méconnue des siècles antérieurs.
Dans ce troisième chapitre, les auteurs se concentrent sur les liens entre l'école, la société et l'Etat. Selon eux, « L'impératif qui se déduit de ces constatations est de cesser de raisonner à partir de la Révolution. »
Pourquoi ? Parce que l'Etat n'a ni instauré plus d'institutions qu'avant ni créé de véritables écoles publiques : il délègue cela a l'Eglise, aux notable, aux initiatives des particulier, sans se mêler de rien. Cependant à cette période s'observe tout de même un désir de croissance de l'instruction et une demande d'instruction de la part des populations que l'Etat ne pourra ignorer.
[...] Par l'observation des systèmes et méthodes pédagogiques a l'étranger qui suscite l'admiration, la France innove : alliance de la lecture et de l'écriture (qui autrefois étaient dissociées), usage massif du tableau à la place des livres, apprentissage de la lecture avec le doigt puis avec la plume. L'adoption d'une méthode mutuelle, qui occupe tous les enfants, permet un apprentissage et une progression plus rapide. Par les efforts et les aides qu'elle fournit a l'école, l'Etat devient donc partie prenante de cette explosion scolaire. L'institution scolaire d'Etat a donc été bâtie sur 50 ans, de la loi Guizot de 1833 posant les bases d'une réglementation scolaire à le loi de 1836 en faveur du développement de l'école des filles. [...]
[...] Georges Duveau atteste ainsi de quatre motivations fondamentales chez les ouvriers du second empire : commodité professionnelle, désir d'ascension sociale, souci de se comporter en citoyen responsable et enfin agressivité à l'égard du patronat qui refuse l'instruction. Si l'école peut alors être vue plus comme un outil du contrôle social que comme l'espoir d'une ascension sociale, les auteurs affirment que « ce qui compte pour comprendre le triomphe de l'institution scolaire, ce n'est pas le bien-fondé d'un consensus, mais sa solidité ». [...]
[...] L'ECOLE IMMOBILE C'est tout d'abord l'imprécision des données sur l'institution scolaire (reflet de l'indifférence de l'Etat), qui nous permet de la caractériser comme permanente. En effet, tout au long de la Restauration, les recherches faites a ce sujet rencontrent des difficultés : pour répondre aux questions posées par les chercheurs, il faut pouvoir définir l'instituteur, ce qui n'est pas chose facile, car la notion d'école elle-même est très floue : écoles reconnues, clandestines, publiques Autant avant qu'après 1789, l'école reste minoritaire, implantée irrégulièrement dans l'espace et le temps, accueillant une minorité d'élèves (l'été est la morte saison scolaire même en ville), privilégiant les riches au détriment d'une France du retard, car moins développée (exemple : l'Ouest français).Le maître de l'époque, en plus d'être rare, est incompétent, ( le brevet de capacité apparaît en 1816), et n'est pas pris en charge par l'Etat, contrairement à ce qui était préconisé par la convention des débuts. [...]
[...] Malgré quelques oppositions de la part des conservateurs pour l'école élémentaire, la pression de la société civile en faveur de l'instruction est majoritaire. Sur ce commun accord, chacun possède cependant des motivations différentes : •La demande des conservateurs : Les notables et le clergé de la Restauration considère l'école comme garante de la société en place, et privilégient la moralisation plutôt qu'une réelle instruction. •La demande républicaine : Les Humanistes voient en l'école la base du progrès général de l'Humanité, et les militants l'envisagent plutôt comme une arme contre l'obscurantisme clérical et monarchique. [...]
[...] Furet essayentd'approcher au mieux la situation de l'alphabétisation plutôt méconnue des siècles antérieurs Dans ce troisième chapitre, les auteurs se concentrent sur les liens entre l'école, la société et l'Etat. Selon eux, « L'impératif qui se déduit de ces constatations est de cesser de raisonner à partir de la Révolution. » Pourquoi ? Parce que l'Etat n'a ni instauré plus d'institutions qu'avant ni créé de véritables écoles publiques : il délègue cela a l'Eglise, aux notable, aux initiatives des particulier, sans se mêler de rien. [...]
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