Saint-Domingue, esclavage, abolition de l'esclavage, colonie française, autorité coloniale, révolte, massacre d'Ogé
Au tournant du XVIIIe siècle, dans la colonie française de Saint-Domingue, l'une des plus riches et plus prospères des Caraïbes, aussi appelée « la perle des Antilles », un mouvement révolutionnaire sans précédent commence à prendre forme. Les esclaves en révolte écrivent des lettres aux assemblées coloniales pour exprimer leurs revendications. Les assemblées coloniales sont des organes politiques établis dans les colonies européennes et sont souvent mises en place pour administrer les affaires internes de la colonie et légiférer sur certaines questions locales. Ces assemblées sont présentes dans les colonies depuis la loi de 28 septembre 1791. Elles représentent les intérêts des colons, mais en s'adressant à eux, les esclaves espèrent que ces assemblées vont voter en faveur de l'amélioration de leurs conditions de vie. En effet, de 1791 à 1792, de nombreux esclaves en révolte tentent de passer par ces assemblées pour espérer pouvoir améliorer leurs conditions de vie. Ici, ces quatre documents sont donc quatre lettres envoyées par des groupes d'esclaves aux autorités de Saint-Domingue soit au gouverneur général, celui qui administre la colonie, et aux assemblées coloniales. Ces lettres ne sont pas toujours signées et on ressent un changement ou une modification chez les auteurs. Ces échanges de lettres durent dix mois, de septembre 1791 à juillet 1792, soit en plein durant la révolte de Saint-Domingue.
[...] Dès lors, on peut se demander en quoi peut-on voir par l'exemple de ces lettres l'évolution des revendications des esclaves vers une volonté d'abolition totale de l'esclavage, et quelles sont les raisons de cette évolution ? Pour y répondre, nous aborderons dans un premier temps l'idée que ces lettres permettent de s'insurger contre l'autorité, puis, nous allons constater le changement dans les volontés des lettres, et enfin, l'évolution vers une volonté abolitionniste à travers l'idée du « vivre libre ou mourir ». [...]
[...] On retrouve alors une certaine admiration chez les révolutionnaires : « ces braves Français qui sont nos modèles et que tout l'univers contemple » (l18). L'impact des idées révolutionnaires agrémente alors la révolte. Cependant, on peut aussi considérer que certaines décisions prises en métropole influent aussi sur cette révolte. On peut par exemple penser à la déclaration d'égalité entre les Blancs et les libres de couleur du 28 mars 1792. En effet, la révolte de Saint Domingue avec Ogé avait débuté par une volonté des libres de couleur d'obtenir les mêmes droits que les blancs. [...]
[...] (2005). Frédéric Régent, Esclavage, métissage, liberté. La Révolution française en Guadeloupe. Annales Historiques De La Revolution Francaise, 340(1), 193-195. Gauthier, F. (1988). Yves Benot, La Révolution française et la fin des colonies. Annales Historiques De La Revolution Francaise, 274(1), 491-493. Gauthier, F. (s. [...]
[...] Persée. [...]
[...] Cependant, il y a une radicale évolution dans les demandes présentes dans les lettres, qui témoigne à la fois d'une mise en retrait des demandes par les esclaves, mais aussi d'un changement au niveau des auteurs de ces lettres. Dans un second temps, nous verrons alors les évolutions au sein même des lettres, de leurs demandes mais aussi de leurs signataires et leurs raisons. D'abord, nous allons nous intéresser à l'impact des idées extérieures dans les demandes des insurgés. Cette révolte s'inscrit dans un contexte bien plus large d'une grande Révolution française, où le développement des idées, notamment de liberté et d'égalité, touche toutes les parties de la population. [...]
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