Explication de texte entièrement rédigée de la Lettre de Charles Quint à Erasme datée du 13 décembre 1527.
[...] On a donc ici une réelle manifestation de l'autorité impériale qui montre également la réelle volonté de Charles Quint de garder avec Erasme un contact amical et une certaine cohésion idéologique et religieuse. Cette volonté montre que l'empereur cherche à maintenir à tout prix un climat de paix au sein de son immense empire. En effet l'on peut dire que son immense pouvoir en tant qu'empereur équivaut au pouvoir intellectuel d'Erasme en Europe, d'où l'intérêt pour lui de conserver ce dernier dans son camp lors de la lutte contre le luthéranisme et la Réforme. [...]
[...] Nous apprenons ensuite que l'empereur, qui semblait faire pleinement confiance à son ami, a mené une enquête sur les livres d'Erasme, afin de contrôler les idées qu'il diffuse. De même, le ton indigné qu'il prend comme si, nous présents, on devait prendre une disposition contraire à Erasme laisse penser qu'il s'exprime avec hypocrisie, puisque malgré tout il s'est permis d'effectuer des enquêtes sur ce qu'Erasme dit dans ses œuvres. Cela sous entend que Charles Quint cherche à limiter le plus possible la diffusion d'idées luthériennes au sein de l'Empire et en particulier en Espagne, et qu'il soupçonne, ou du moins a soupçonné Erasme de soutenir la Réforme. [...]
[...] Il convient donc de nous interroger sur le sens de toutes ces louanges et promesses régissant l'ensemble du texte. Charles Quint promet en effet à Erasme la gloire songe à la gloire qui en rejaillira sur tes ouvrages la bonne réputation, et même une certaine forme d'immortalité : tu t'es assuré par là [ ] une louange immortelle de même il cherche à se justifier par rapports aux enquêtes menée sur les écrits d'Erasme, et à rassurer ce dernier sur son sort s'il n'écrit rien qui fasse scandale pensant tout particulièrement à des idées luthériennes, ces dernières étant source de troubles et de divisions au sein même des territoires gouvernés par Charles Quint. [...]
[...] Nous avons donc ici dans cette lettre une relation établie entre les trois hommes, non seulement par le fait même d'entretenir une correspondance, mais également car il s'agit, comme nous venons de le voir, de trois humanistes. De plus, nous pouvons remarquer que les trois hommes semblent partager les mêmes conceptions et les mêmes idées autour de la religion. En effet on peut voir tout d'abord que Charles Quint et Erasme semblent entretenir une correspondance régulière et familière, comme le montre notamment l'emploi du pronom tu dès les premières lignes du texte. L'empereur évoque même une amitié singulière avec le célèbre prince des humanistes qu'est Erasme. [...]
[...] On sait qu'Erasme quant à lui n'adhère en réalité ni à l'Eglise catholique dont il dénonce même les abus dans nombre de ses ouvrages comme son célèbre Eloge de la Folie dès 1509 qui est une vive satire de la vie monacale et des abus du clergé, ni à la Réforme luthérienne. Cette lettre est donc intéressante essentiellement parce qu'elle manifeste la position de Charles Quint face au luthéranisme, ainsi que sa réaction face à ce phénomène, qu'il ne parviendra finalement pas à gérer. [...]
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