Milton fait partie de ces penseurs qui, comme le dit John Toland – un penseur anglais du XVIIe siècle –, « ont contribué à semer dans l'esprit des gens, comme l'avenir l'a montré, un ardent amour de la liberté, et une aversion extrême envers les pouvoirs arbitraires ». En effet et à bien des égards, Milton, acteur et témoin de la 1ère révolution anglaise et de l'odyssée Cromwellienne, s'est montré subversif envers tout pouvoir tendant à la tyrannie, en témoigne la rédaction de ce The tenure of kings and magistrates en réponse à A serious faithfull representation of the judgements of ministers of the gospel within the province of London, qui se dressait contre le régicide. Ce livre, publié deux semaines après l'exécution du roi Charles Ier le 30 janvier 1649, envisage de chercher ce qui est légitime de faire aux tyrans. Dans the The tenure of kings and magistrates, Milton affirme le droit des sujets à se rebeller et à déposer leur souverain lorsque celui-ci s'avère un tyran. Dans ce traité destiné à justifier le régicide et dans lequel il attaque les positions presbytériennes, il pose les bases du concept de contrat social, repris par Locke et Rousseau, en mélangeant arguments de nature religieuse, historique et constitutionnelle.
Dans ce texte, Milton effectue une genèse de l'association des hommes en reprenant, comme à son habitude, des arguments s'enracinant dans la Bible, et essaye de répondre à la question qui turlupine les philosophes du contrat : quel est l'intérêt de s'unir et de déléguer la pouvoir à une entité ? Dans un second temps, Milton évoque les dérives absolutistes d'un pouvoir arbitraire et confié à un tyran.
En quoi ce texte de Milton met-il en exergue l'aspect contractuel des sociétés et les dangers d'un pouvoir absolu ?
[...] Dans the The tenure of kings and magistrates, Milton affirme le droit des sujets à se rebeller et à déposer leur souverain lorsque celui-ci s'avère un tyran. Dans ce traité destiné à justifier le régicide et dans lequel il attaque les positions presbytériennes, il pose les bases du concept de contrat social, repris par Locke et Rousseau, en mélangeant arguments de nature religieuse, historique et constitutionnelle. Pour comprendre le texte auquel nous avons affaire et la pensée miltonienne, dressons une biographie succincte de Milton. [...]
[...] Sous le Commonwealth, il est le latin secretary préposé aux relations internationales de Cromwell. En 1660, sous la restauration des Stuarts, il échappe à la purge des régicides, mais il entame un exil politique et littéraire qui le conduit à la rédaction du célèbre Paradis Perdu en 1667. D'un point de vue religieux, Milton répudie l'autorité des synodes réformés comme les presbytériens qui gèrent les communautés calvinistes. À l'Église nationale anglicane ou presbytérienne, Milton oppose le sacerdoce universel des croyants. Tout comme Cromwell, Milton est un Indépendant. [...]
[...] Ce dernier paragraphe prépare la suite de The tenure of kings and magistrates en ce qu'il justifie la résistance et le renversement d'un régime. C'est la thèse des monarchomaques écossais Knox et Buchanan qui disait qu'il était légitime de déposer un roi ayant violé la loi de Dieu. Ce texte de John Milton nous a permis d'analyser une pensée politique originale et qui a eu un certain écho auprès de théoriciens politiques à l'image de John Locke. Fondant son analyse sur les textes sacrés et se référant constamment aux théories du droit naturel, Milton nous offre une dynamique de pensée tout à fait pertinente afin de saisir ce qui se joue dans cette Civil war anglaise. [...]
[...] Pour cela, il entend limiter l'autorité du ou des souverains, du roi ou du gouvernement civil, par un ensemble de lois (citer). Milton veut faire primer l'activité législatrice, seul remède contre je cite : les erreurs et les fragilités d'un seul Là encore, Milton évoque implicitement que le roi n'est pas au dessus des lois et de la raison. Contre cette croyance qui consiste à voir dans le roi un homme au-dessus des lois, un homme qui peut tout faire et qui ne doit rendre de compte qu'à Dieu. [...]
[...] En effet, on peut apercevoir l'émergence d'une théorie du droit de nature. Pour cela, je ne peux m'empêcher de faire une genèse de la conception du droit naturel. Pour résumer, nous pourrions dire que le droit naturel est un ensemble de principes immuables et universels que le droit positif (promulgations légales) et la morale doivent respecter. Le droit naturel, systématisé par les stoïciens est repris par Cicéron au Ier siècle avant J.C dans De la République : La loi vraie est la raison juste en accord avec la Nature ; elle est d'application universelle, invariable et éternelle ; elle invite au devoir par ses commandements et détourne du mauvais chemin par ses interdictions L'enseignement de saint Thomas d'Aquin sur le droit naturel est de loin le mieux connu. [...]
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