Au 18e siècle, la nation peut se définir de plusieurs manières :
- Dans l'Encyclopédie, la nation est définie comme « une quantité considérable de peuples qui habitent une certaine étendue de pays, renfermée dans certaines limites et qui obéit au même gouvernement ».
- Pour des hommes comme Beaumarchais (il en donne une définition lors d'un de ses procès), la nation, c'est les citoyens exerçant leurs droits politiques face à un souverain.
La nation dans l'Historiographie belge : c'est surtout au 18e siècle que les Belges ont précisé leur idée de la nation ; certains pays comme la France cherchaient des mythes ou des héros fondateurs qu'ils trouvèrent en la personne de Clovis, ou encore l'Allemagne avec le peuple germanique. Mais rien de tout cela n'existe chez les Belges. Cependant, certains intellectuels se tournèrent vers l'Antiquité et notamment vers une description des guerres de César qui disait, en parlant des Gaulois, que la tribu belge était de loin la meilleure. Cette référence antique fut reprise par Willem Verhoeven dans son Histoire de la Belgique : les Belges, dit-il, ont, depuis l'Antiquité, ce trait de caractère décrit par César, une certaine valeur guerrière, un sens de la liberté et de l'indépendance (le livre étant écrit en 1781, on sent venir la suite…). Le thème est repris quelques années plus tard lors de la révolution brabançonne pendant laquelle certains patriotes s'écrièrent en parlant de cette vertu « tel est le caractère du Belge, tel il a été dans tous les siècles » !
[...] La naissance du sentiment national en Belgique (1780-1815) : Stengers Jean, La Naissance du Sentiment National en Belgique in Histoire du sentiment national en Belgique des origines à Nation et sentiment national Au 18e siècle, la nation peut se définir de plusieurs manières : - Dans l'Encyclopédie, la nation est définie comme une quantité considérable de peuples qui habitent une certaine étendue de pays, renfermée dans certaines limites et qui obéit au même gouvernement - Pour des hommes comme Beaumarchais (il en donne une définition lors d'un de ses procès), la nation, c'est les citoyens exerçant leurs droits politiques face à un souverain. [...]
[...] En 1787, cependant, éclate une lutte entre les provinces belges et Joseph II jugé tyrannique ( expulsion des Autrichiens et proclamation en 1790 des Etats Belgiques Unis, le premier état belge indépendant. Mais cette révolution, qualifiée de brabançonne, ne dure que quelques mois ( trop de divisions rétrospectivement, cette révolution apparaît comme un échec, voire même comme ridicule Quoiqu'il en soit cette explosion politique s'accompagne d'une explosion dans la publication de la littérature politique, pamphlets, journaux, feuilles volantes de 1787 à 1791, environ imprimés sont publiés, une production énorme en un court laps de temps. [...]
[...] Depuis le 16e les deux moitiés se retrouvent confrontées dans des guerres, sortes de guerres civiles pour certains contemporains. Ainsi se crées deux sentiments nationaux bien distincts : d'un côté les Néerlandais, de l'autre la nation Belgique (ou belge, les deux termes se trouvent). Certains tenteront, au 17e de revenir à une commune patrie Le 18e siècle et la révolution brabançonne Les Pays-Bas autrichiens sont donc incorporés à l'Empire. Ils y ont valeur d'Etat ayant ses lois, une constitution et des traités qui leur sont propres. [...]
[...] Le territoire fut incorporé à la France et découpé en 9 départements (Lys, Escaut, Deux- Nèthes Tous les habitants sont citoyens français et ont les mêmes droits. Donc, la Belgique a ainsi disparu en tant qu'entité politique, mais restait malgré cela une réalité morale ( les Belges continuent à parler de la Belgique, ce que les Français n'empêchaient absolument pas tant isl sont persuadés que la fusion viendra d'elle-même. Jusqu'au début du 19e, les Belges remplissaient leurs devoirs envers la France. Mais cette fusion n'eut jamais lieu et en 1814-15, la France est ramenée dans ses limites de 1789, la Belgique lui est reprise. [...]
[...] Le sentiment national a pour fondement une conviction, celle que le peuple belge a un caractère propre, ce que certains appelèrent le Génie Belgique ( naissance d'une estime d'eux-mêmes : ils se disent doux, le plus humain des peuples de la terre Doutrepont trouva une explication naturelle à ce génie : c'est à cause du climat doux et humide, fertile d'autres au contraire insistaient sur le caractère franc des Belges et leur bonne foi ( ce sentiment est développé à l'extrême allant même jusqu'à un fort chauvinisme ; les Belges n'ont aucun complexe face à des pays comme la France. Dernière observation : pour les belges, cette révolution est selon eux une victoire sur la tyrannie de Joseph II D'une révolution à l'autre En octobre 1795, la France annexe la Belgique et Liège ; cela ne provoque presque aucun débat en Belgique. L'atmosphère générale était à la résignation et même au soulagement, car l'annexion signifierait peut-être la fin des exactions. [...]
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