Apostolidès développe une réflexion sur l'organisation du pouvoir politique sous le règne de Louis XIV, qui dura de 1643 à 1715, et en particulier, sur le rôle de la "mise en spectacle" du corps royal dans l'affirmation de la royauté et dans la structuration des élites au XVIIe siècle. L'analyse insiste sur la création d'un système symbolique autour du corps moral du roi.
Le chapitre V intitulé "Les plaisirs de l'île enchantée" fait le récit de deux des fêtes les plus majestueuses données par Louis XIV au tout début du règne personnel de Louis XIV. Selon Apostolidès, c'est par le biais de ces fêtes que le jeune Louis XIV se change réellement en souverain, et que la noblesse se transforme en une cour.
[...] Modern Language Notes, Vol No French Issue (May, 1983), pages 745 à 750. Publié par: The Johns Hopkins University Press - Jeffrey Merrick, "Review of ( . ) Le roi-machine, Spectacle et politique au temps de Louis XIV", The Journal of Modern History, Vol No (Dec., 1986), pages 927 à 930. Publié par: The University of Chicago Press. - Germain crozier, "Review of Le roi-machine, Spectacle et politique au temps de Louis XIV", Revue française de sociologie, Vol No (Jul. - Sep., 1983), pp. 590-591. [...]
[...] Selon Apostolidès, c'est par le biais de ces fêtes que le jeune Louis XIV se change réellement en souverain, et que la noblesse se transforme en une cour. La première fête, qui a lieu le 7 mai 1664 et les jours qui suivent, donnée à l'occasion du 10e anniversaire du règne, sera intitulée les Plaisirs de l'île enchantée, inspirée par le thème du Roland Furieux. La seconde, à laquelle l'auteur consacre une moindre part de son récit, a lieu le 18 juillet 1668 et ne dure qu'une journée. [...]
[...] Docteur d'État ès lettres et Sciences humaines, ayant enseigné la psychologie, la sociologie, la littérature française et le théâtre en France, au Canada, et aux États-Unis, la formation multidisciplinaire d'Apostolidès produit une approche originale sur ce règne, éclairant son histoire politique et sociale par le récit des représentations collectives et des pratiques à Versailles. Cet angle d'attaque permet de faire le récit de la formation d'une idéologie, qui structure les rapports sociaux et les rapports politiques. La fluidité avec laquelle l'auteur passe de la description des faits à la mise en lumière de leur signification, ainsi que la richesse de son langage qui permet de saisir toute la splendeur des fêtes qu'il décrit, sont également à souligner. [...]
[...] Il permet de définir la place du plaisir dans la nouvelle société en condensant, dans ce personnage, des valeurs contradictoires. Par le biais du personnage de Roger qui, après avoir goûté au plaisir de l'île, parvient à s'en libérer, le roi encourage les courtisans à limiter la recherche du plaisir à une activité parmi d'autres, ce qui constitue une séparation temporelle et spatiale propre au "monde marchand " selon Apostolidès. Cela implique le renoncement à un désir d'absolu hérité des valeurs féodales qui, transposé dans le monde marchand, pourrait mener à toutes les débauches[11]. [...]
[...] Outre le caractère extrêmement luxueux de l'ensemble matériel mis à disposition par la royauté dans ces fêtes, réunissant tous les mets et objets rares que la technique et le commerce permettaient d'obtenir à l'époque, ceux-ci échappent aux lois de la nature et aux lois de l'économie. Ils se délestent de leur valeur d'usage, d'abord, parce que les objets dépassent leur valeur utilitaire pour endosser une valeur esthétique. L'auteur insiste notamment sur le processus par lequel l'abondance et la beauté de la nourriture et de l'eau, denrées rares pour la grande majorité des sujets du royaume, font accéder celles-ci au royaume de l'esthétique et du spectaculaire. [...]
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