Esprit curieux, à la fois jurisconsulte, historien, économiste, savant, théoricien politique, Bodin a tour à tour plaidé en faveur de la religion naturelle et de la religion juive contre le christianisme. En 1576 il publie son œuvre intitulée les « Six Livres de la République », dont le texte proposé est extrait. Il s'agit d'un chef-d'œuvre de réflexion sur la nature de la souveraineté où, par le biais d'une analyse comparée des institutions de tous les États connus, il envisage la conduite qu'un monarque doit tenir pour gouverner son royaume.
Dans un contexte politique et social particulièrement troublé suite aux évènements de la Saint Barthélémy, en quoi ce texte de Jean Bodin est-il fondamental et novateur dans la conception du pouvoir royal ?
[...] Celui-ci se réfère à une maxime romaine, Princeps legibus solutus est Le Prince est donc délié ou affranchi des lois. A. Un souverain législateur suprême Comme l'affirme Bodin, la première et essentielle marque de souveraineté est donc le pouvoir pour le Roi de casser ou de donner la loi. On observe ici une véritable rupture avec le passé. Le pouvoir législatif est placé au cœur de la souveraineté et non plus le pouvoir judiciaire comme avant. Un souverain juge n'avait qu'un rôle arbitraire. L'auteur souhaite lui un souverain législateur suprême qui puisse imposer sa volonté dans tous les domaines. [...]
[...] La définition que Bodin dresse sur le principe de la souveraineté confère au Roi le monopole des différents pouvoirs au sein de son Etat. Cette théorie du pouvoir royal semble d'ailleurs poser les bases de l'absolutisme. II. Vers un renforcement du pouvoir royal ? Très inspiré par l'Histoire et le Droit romain, Jean Bodin y emprunte le concept de droit Impérium, concentrant le pouvoir et l'autorité suprême dans les mains d'un homme au cœur de la cité. Sa théorie du meilleur régime est fondée sur une doctrine d'obéissance totale, comme en témoigne la ligne 35 du texte, les vrais sujets doivent obéissance à leur prince souverain Il ne faut pas obéir aux ordres du Prince parce qu'il est bon, mais parce qu'il est l'ordre. [...]
[...] Quoi qu'il en soit, l'autorité du Souverain doit rester conforme à ces différents principes. Mais ce ne sont pas de véritables limites face à l'étendue du pouvoir royal souhaité par l'auteur des Six Livres de la République On peut même constater, lors de périodes ultérieures, que les Monarques profitant de leur légitimité divine, déploieront un faste sans précédent et sans aucune limite. Conclusion En 1776, lors de la publication des Six Livres de la République de Jean Bodin, le pouvoir royal est très fortement affaibli. [...]
[...] C'est son grand défi dans cette période où la légitimité du pouvoir royal est vivement remise en cause. B. Une illusoire délégation du pouvoir Ligne 19 : Et ne donne jamais autant de pouvoir qu'il n'en retienne toujours davantage Jean Bodin va comparer les différentes formes de pouvoir et édicter sa répartition souhaitée. Par une rhétorique très bien organisée, il démontre que le Souverain doit se situer au-dessus de toutes les autres institutions. Des personnes, tels les magistrats ou autres, peuvent en effet concentrer une forme de pouvoir un certain temps, mais ce dernier est soumis à de nombreuses règles. [...]
[...] Bodin affirme d'ailleurs que la majesté du Prince n'est jamais aussi grande que lorsque les Etats Généraux sont réunis autour de leur souverain et n'ont qu'un rôle purement consultatif. C. Le rôle consultatif des Etat Généraux C'est dans un climat très tendu que se déroulent les élections aux Etats Généraux de Blois en 1576. Ces élections mouvementées vont faire émerger une idée nouvelle. En effet, suite aux multiples crises que connait le pays depuis des années, les Etats Généraux souhaitent bénéficier d'un certain pouvoir, indépendamment du Prince. [...]
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