Bodin est né à Angers en 1530, il a fait des études de droit à Toulouse, avant de devenir professeur, puis avocat au début des années 1560. Il sera également député du Tiers-Etat aux États généraux de Blois, et terminera sa carrière en tant que procureur du Roi à Laon : il mène donc une carrière proche de la sphère royale. Il affirme cependant un esprit pacifique, et se battra pour la réconciliation religieuse, à une époque où les guerres de religion éclatent (1560-1593).
Il a notamment publié Méthode pour faciliter la connaissance de l'Histoire, où il apparaît comme un précurseur de Montesquieu (1566), ainsi que Response à M. de Malestroit, où il perçoit la révolution économique du XVIe siècle. Les « Six Livres de la République » ont été écrits en français en 1576, pour « être mieux entendu de tous les Français », représentent 42 chapitres sous forme de « testament encyclopédique du plus encyclopédique des cerveaux français », comme le dira Jean-Jacques Chevallier.
Pour saisir l'enjeu des écrits de Bodin, il est important de resituer l'auteur dans le contexte politico-historique. C'est l'époque des guerres de religion : on assiste à un échec des différents traités de reconnaissance d'une dualité confessionnelle, les édits se succèdent : colloque de Poissy 1561, Édit de janvier 1562, Paix de Saint-Germain 1570…
Michel de l'Hospital, un des «moyenneurs » (courant modéré qui voudrait tolérer l'existence de deux confessions) dira même être «obligé de tolérer le scandale de l'existence de deux religions pour éviter un plus grand scandale : la guerre civile » ; mais la violence est difficilement contrôlable : des pamphlets paraissent, les évêques se déchaînent contre les « hérétiques », qui représentent déjà 10 % de la population.
[...] Ils sont dépositaires, ils reçoivent cette puissance jusqu'à ce qu'il plaise au peuple ou au Prince la révoquer. Le Prince en demeure toujours saisi C'est-à-dire qu'on peut distribuer de la puissance (puissance de commander, de rendre la justice ) mais celle-ci est limitée par son détenteur, son possesseur. Lorsqu'il parle du peuple comme révocateur de la souveraineté, il entend la République romaine, où le pouvoir de décider appartenait aux tribuns de la plèbe, qui ordonnait sur le conseil du Sénat. [...]
[...] C'est l'opinion Jean-Fabien Spitz qui refuse une lecture hobbesienne des thèses de Bodin, et qui dit que selon lui, la puissance créatrice législative du Roi est soumise à l'équité. Il ne peut invalider une loi que quand la précédente est arbitraire, et ne peut en créer une que lorsqu'elle est utile au bien commun. Conclusion Pour conclure, on peut dire que Bodin a parfaitement réussi à rétablir le principe d'autorité ébranlé par les guerres civiles, tout en ne tombant pas dans les thèses machiavéliques. [...]
[...] Objectif qu'il se fixe dans la préface. En théorisant la suprématie des prérogatives royales en matière législative, il prend le risque de passer pour un absolutiste. Cependant, il semble omettre le caractère subversif des cours souveraines, tels le Parlement de Paris, qui s'exprimera contre ce pouvoir monarchique un siècle plus tard à l'occasion de LA FRONDE (1648-1653), faisant voler en éclat sa doctrine. BIBLIOGRAPHIE Jean Bodin, Les Six Livres de la République (le livre de poche) Simone Goyard-Fabre, Jean Bodin, collection Ellipses. [...]
[...] On a donc un danger pour la prérogative royale. Jean Bodin, proche des Politiques, se fait donc le défenseur de la cause de la souveraineté absolutiste : représenter le Roi de France comme la tête de l'organisation politique tout entière, c'était là l'objet primordial de Bodin a-t-on dit. La problématique de cet exposé est donc : EN QUOI LA DEFINITION DE LA SOUVERAINETE PROPRE A BODIN S'INSCRIT DANS L'AFFIRMATION DES PREROGATIVES ROYALES ET DANS LA CONTESTATION DES THESES MONARCHOMAQUES ? [...]
[...] Bodin dira plus loin bien ordonné L'image du ménage est choisie rigoureusement. On aurait pu dire peuple mais ménage est plus significatif. En effet, le ménage, c'est la cellule-mère, le point de départ, Bodin dira qu'on peut faire une République avec trois ménages. Il fait d'ailleurs une analogie avec la définition de la République, en donnant une définition de la famille semblable ménage est un droit gouvernement de plusieurs sujets sous l'obéissance d'un chef de famille : Bodin extrapole autour de la figure paternelle, le chef du ménage. [...]
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