Patente de tolérance de Joseph II du 13 octobre 1781

Résumé du document

La fin du siècle des Lumières coïncide pour la monarchie autrichienne à un renouveau sans précédent qui s'inscrit dans le contexte du despotisme éclairé comme le connaît déjà la Prusse de Frédéric II ou la Russie de Catherine II. L'entrée de plein pied de l'Autriche dans le siècle des Lumières ne se fait que définitivement après la mort de l'impératrice en 1780 et une des premières réformes du nouvel Empereur Joseph II se porte sur la religion.

Ainsi la patente de tolérance voulue par Joseph II est promulguée le 13 octobre 1781. Cet acte législatif impérial s'adresse à l'ensemble des sujets de Sa Majesté Joseph II, soit l'ensemble (...)

Extraits

[...] Troisièmement, tous droits déjà reconnus précédemment aux protestants et non-unis, continueront de l'être. Quatrièmement, Sa Majesté souhaite à l'avenir octroyer par voie de dispense et sans restriction aucune à l'ensemble des coreligionnaires cités, dans les provinces et les villes où pour raison de religion il leur était impossible d'obtenir le droit de posséder, le droit d'incolat, le droit de bourgeoisie et de maîtrise, les grades académiques, ou d'exercer des fonctions publiques, l'ensemble de ces droits. Cinquièmement, ces mêmes personnes ne seront en aucun cas tenues de jurer fidélité à d'autres principes que ceux qui sont conformes à leur religion, ni d'assister aux processions et manifestations de la religion dominante, s'ils n'en témoignent eux-mêmes le désir. [...]

[...] Néanmoins d'autres régions de l'Empire sont au contraire très favorables à cette mesure car la patente prend en compte les spécificités régionales, une contradiction car comme nous l'avons déjà vu le but du despotisme éclairé est la cohésion de la monarchie. Cette affirmation sans aucune ambiguïté qui fait de la religion catholique la religion d'Etat officielle a des conséquences visibles explicitement mises en valeur par plusieurs mesures de la patente afin de cantonner à la sphère privée les confessions chrétiennes non catholiques. [...]

[...] Commentaire de texte Introduction La fin du siècle des Lumières coïncide pour la monarchie autrichienne à un renouveau sans précédent qui s'inscrit dans le contexte du despotisme éclairé comme le connaît déjà la Prusse de Frédéric II ou la Russie de Catherine II. L'entrée de plein pied de l'Autriche dans le siècle des Lumières ne se fait que définitivement après la mort de l'impératrice en 1780 et une des premières réformes du nouvel Empereur Joseph II se porte sur la religion. Ainsi la patente de tolérance voulue par Joseph II est promulguée le 13 octobre 1781. [...]

[...] Il s'agit là d'un progrès supplémentaire au plan social mais aussi politique car cette égalité et cette justice qui traverse les frontières du culte tout en restant contenue dans la sphère chrétienne est un facteur de cohésion nationale voulue par l'Empereur dans le cadre du despotisme éclairé. L'Empereur est garant en personne de toutes les mesures prises dans cette patente : Sa Majesté [ ] a gracieusement arrêté les mesures suivantes et ordonné [ ] leur observation la plus exacte et la plus inviolable (l.1-4) et il garantit donc cette équité civique entre tout ses sujets chrétiens quelque soit sa confession. [...]

[...] En quoi la patente impériale de Joseph II du 13 octobre 1781 instaure-t- elle une innovation retenue ? Ainsi nous verrons tout d'abord que Joseph II est motivé dans le but d'une estime des fois chrétiennes pour aboutir à un progrès sociopolitique mais qu'il reste cependant un fervent défenseur du catholicisme ce qui donne tous le sens à ce mot de tolérance qui est loin d'être une véritable acceptation des cultes chrétiens non-catholiques, d'où une innovation qualifiée de retenue. Une volonté impériale de considération chrétienne Un engagement dans le cadre du joséphisme Joseph II sur le trône à peine depuis un an entame des réformes novatrices subordonnant les affaires sociales à l'Etat par une ferme volonté de consolider la monarchie par le progrès suivant son mot d'ordre suivant : Tout pour le peuple ; rien par le peuple. [...]