Le texte soumis à notre réflexion est un extrait de l' "Histoire générale des Antilles habitées des Français" de Jean Baptiste du Tertre. A la fois témoignage historique et récit de voyage, ce texte est également la description étonnante de l'arrivée des Français sur les terres du Nouveau Monde, en Guadeloupe, à travers la vision singulière d'un frère dominicain.
L'extrait étudié ici concerne plus particulièrement la période du séjour de Jean Baptiste du Tertre à la Guadeloupe, entre 1640 et 1641, sur une terre colonisée quelques années auparavant, emblème d'une histoire et d'un passé singulier. En effet, c'est lors de son second voyage que Christophe Colomb, le 12 octobre 1492, découvre les terres de Guadeloupe. Au nom de la couronne d'Espagne, justifié par les Capitulations de Santa Fe et à de multiples reprises, les Espagnols tentent vainement de coloniser les Îles.
Rapidement intéressés par les autres régions que lui offre la nouvelle Amérique, l'île est délaissée quelques années jusqu'à ce que la France s'y intéresse. Il faut attendre le règne de Louis XIII pour que le Cardinal Richelieu se décide à installer la France aux Antilles et en 1626, celui-ci fonde la Compagnie de Saint-Christophe, souhaitant ainsi tirer profit du commerce du tabac et mettre fin au monopole espagnol.
[...] Ils eurent dès lors la liberté de distribuer les terres "selon les conditions qu'ils jugeront les plus à propos". Ainsi se développe une des principales colonies françaises sur les terres nouvelles d'Amérique, s'encrant définitivement dans le Nouveau Monde elle s'intègre dans un système colonial complexe et structuré. Toutefois, la découverte de cet Eldorado tant attendu laisse peu à peu place à un engrenage funeste. Devant brusquement faire face à la famine, la maladie et l'impuissance d'hommes indispensables, l'aventure des premiers Français en Guadeloupe se retrouve rapidement compromise. [...]
[...] Nommés par du Tertre à la ligne 8 et évoqués aux lignes 9 et 15 à travers des titres prestigieux tels que Capitaines généraux et seigneurs de la Compagnie l'auteur leur confère toute leur importance, traduisant par là même leurs pouvoirs étendus comme celui du ravitaillement, des fortifications, des marchés, du budget, mais aussi la source de la détention des pouvoirs administratifs et militaires de la colonie. En effet, au cours de cette période les "seigneurs-propriétaires", puis les "seigneurs de la Compagnie" reçurent la pleine propriété des îles, selon les vieux principes féodaux déjà tombés en désuétude en France. [...]
[...] En 1667 une nouvelle version intitulée Histoire Générale des Antilles habitées des Français, est publiée. Après les derniers échecs de son évangélisation sur les terres du Nouveau Monde, il meurt à Paris en 1687. L'extrait étudié ici concerne plus particulièrement la période de son séjour à la Guadeloupe, entre 1640 et 1641, sur une terre colonisée quelques années auparavant, emblème d'une histoire et d'un passé singulier. En effet, c'est lors de son second voyage que Christophe Colomb, le 12 octobre 1492, découvre les terres de Guadeloupe. [...]
[...] Nous verrons donc dans un premier temps comment se façonne se crée et de développe, sur les terres guadeloupéennes, la colonie française, pour étudier ensuite la difficile implantation et les relations singulières qu'impose inévitablement cette arrivé en Guadeloupe. Dès les premières lignes du texte Du Tertre rappelle la particularité des relations entre la France et la Guadeloupe, symbole des relations commerciales types que vont instaurer les Européens avec leurs colonies : voilà l'effet de l'avarice des marchands et des commis de vaisseaux, qui ne cherchant que leur profit ( . [...]
[...] Ce témoignage révèle par ailleurs l'impossibilité d'utiliser la main-d'œuvre indigène par les Français, sans doute hostiles au travail forcé imposé par des étrangers. Mais cette organisation de base suppose alors nécessairement une organisation plus générale de la Guadeloupe, symbole d'une organisation coloniale type. La population de l'Ile, gens le leur colonie (l.16), se constitue progressivement, bien que ce ne fut pas du premier coup que les Colons trouvèrent le meilleur endroit pour s'installer ; le premier établissement des Français, à Sainte-Rose en 1635, au nord est de la Guadeloupe, est rapidement remplacé par des établissements dans le Sud et sur la côte au Vent, entre Baillif et Capesterre notamment. [...]
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