Deux historiens ont durablement influencé la perception que l'on avait de la guerre civile et de l'interrègne. Ce sont respectivement le Français François Guizot (1787-1874) et l'Anglais Samuel Rawson Gardiner (1829-1902). Guizot inventa la « révolution d'Angleterre », Gardiner ajouta le qualitatif de puritain, dans un recueil de texte. Révolution d'Angleterre ? Révolution puritaine ? Révolution tout court ?
[...] Révolution britannique ou grande rébellion (1637-1660) ? Deux historiens ont durablement influencé la perception que l'on avait de la guerre civile et de l'interrègne. Ce sont respectivement le français François Guizot (1787-1874) et l'anglais Samuel Rawson Gardiner (1829- 1902). Guizot inventa la révolution d'Angleterre Gardiner ajouta le qualitatif de puritain, dans un recueil de texte. Révolution d'Angleterre ? Révolution puritaine ? Révolution tout court ? En baptisant les évènements d'Angleterre révolution Guizot leur appliquait le droit commun des peuples. Ou du moins faisait-il entrer l'histoire d'Angleterre dans l'histoire européenne. [...]
[...] En Angleterre même, religion et politique allaient être inextricablement liées. Ou plutôt comme le signalait François Furet, la révolution anglaise offrit l'exemple de la mutation d'un contenu religieux en principes politiques Surnommé le Short Parliament, un premier parlement ne siégea que quelques semaines à Westminster (13 avril au 5 mai 1640). Les communes commencèrent par s'indigner qu'on ne les ait pas convoquées depuis onze ans. Les thèmes principaux de la propagande pré révolutionnaire : privilèges du parlement, innovations religieuses (négatif), défense de la propriété privée contre l'arbitraire, en particulier fiscal. [...]
[...] L'Acte triennal, en février 1641, prévoyait que le parlement serait convoqué au moins tous les trois ans ; l'Acte sur le ton âge et l'appontage rappelait, en juin, que seul le parlement pouvait accorder des droits de douane, la Chambre étoilée et la Cour de haute commission ecclésiastique étaient abolies en juillet 1641, le shipmoney était déclarer illégal en aout. Ce n'était pas encore une révolution, mais les parlementaires prenaient soudainement conscience de leur force. Deux personnages se firent remarquer d'une part Thomas Wentworth, comte de Strafford, fut exécuté dès le printemps 1641 pour avoir mal conseillé le roi ; et d'autre part Laud qui connut le même sort en 1645. Si l'Ecosse avait mis le feu aux poudres, l'Irlande fut la scène des massacres de colons protestants, immédiatement commentés avec passion en Angleterre. [...]
[...] Le second fut la révolution qui n'eut jamais lieu, bien qu'à plusieurs reprises elle menaçât d'éclater ; elle aurait pu instaurer la propriété collective et une démocratie beaucoup plus large dans le domaine des institutions juridiques et politiques, effectuer la séparation de l'Eglise et de l'Etat et rejeter l'éthique protestante. Du short au long parlement La révolution anglaise fut bien une révolution britannique. Elle puisa ces origines dans une révolte écossaise contre l'uniformité ecclésiastique. William Laud, qui n'aimait pas la Kirk Of Scotland, tenta d'imposer une liturgie calquée sur les rites anglicans. Réformation is deformation, disait en ricanant l'homme d'Eglise, adepte des belles liturgies solennelles qui réconcilient le culte divin et de la beauté. [...]
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