En pleine gloire du règne de Louis XIV, paraissaient en 1681 à la Haye chez Adrien Moetjens, marchand libraire, les Mémoires de Catherine de la Guette, femme de la petite noblesse du XVIIe. Le document étudié est la préface issue de l'édition de ses Mémoires présentée et annotée par M. Moreau en 1856 et P. Viguié en 1929.
Née le 20 février 1613 à Mandres, petite paroisse située dans la Brie, d'un père issu de la petite noblesse campagnarde du Cotentin, Vincent de Mendrac et de Elizabeth Daviet fille d'un noble de robe, Catherine de la Guette appartient au second ordre du royaume, la noblesse éloignée pourtant du rang et de l'éclat des Grands. Elle traversa le XVIIe siècle dont elle connue les bonheurs et malheurs tels les guerres et la Fronde dans laquelle elle s'engagea aux cotés du roi (...)
[...] L'état de la fille au XVIIe siècle est difficile à vivre car il n'y a pas de considération sociale et un certain nombre peuvent y échapper par l'entrée au couvent elles ont quelques fois préféré le célibat à la famille, et Dieu aux maigres joies de la vie ordinaire (lignes 13 et qui est plus parfois une solution qu'une vocation même si dans ce Siècle des saints les vocations ont été nombreuses et authentiques avec la créations de nombreux ordres féminins. La mission essentielle d'une femme sous l'Ancien Régime est familiale et domestique. [...]
[...] Pourtant, certaines d'entre elles s'y prêtent de Louise Labbé à Manon Roland, de Françoise d'Aubigné à Germaine de Staël, de Mme de Sévigné à Mme Favart (lignes 22 à mais leurs écrits concernent plutôt la vie privée. Marie Le Jars de Gournay fut le seul auteur féminin à être entré dans le débat de l'infériorité féminine en écrivant des ouvrages sur les droits de la femme et que l'on peut qualifier de première féministe. Catherine de la Guette écrit aussi ses Mémoires, sauvés de l'oubli en 1681 (ligne 29) par un libraire hollandais, Adrien Moetjens qui écrivit l'Avis de la première édition. [...]
[...] Cependant bien que L'Ancien Régime a bénéficier peut être plus qu'aucune autre période de notre histoire de l'influence civilisatrice profonde et durable de la société féminine» (lignes 54 et l'engagement de ces femmes a le plus souvent été représenté comme anecdotique par les historiens, relevant d'une petite histoire faite d'intrigues galantes et non d'une histoire politique sérieuse. On a retenu leurs liaisons, revêtu leurs actions romanesques parce que vécues par des femmes en gommant leurs aspects politiques officiels. Par conséquent, comme le dit Lucien Febvre, historien spécialiste du XVIe, on attend encore le travail ( ) capable de prendre en charge leur labeur quotidien et en leur rendant justice, qui les doterai d'une vraie personnalité historique (lignes 51 à 53). [...]
[...] Pourtant, très amoureux, les deux amants se marièrent clandestinement, de nuit ce qui contraignit les fiancés à la fuite et à un mariage secret (lignes 154 et 155), ce qui était largement condamné par l'Eglise. Ils vécurent alors heureux, portés par un amour extraordinaire (ligne 146), pas toujours présent dans les mariages d'Ancien Régime. Ils eurent dix enfants dont six meurent tôt en conformité avec les dures lois démographiques de l'époque (lignes 167 et 168), mais Catherine avoue plus tard que malgré son mariage heureux, elle déconseille aux filles de désobéir à leur père. [...]
[...] On peut alors citer une phrase de Jean- Jacques Rousseau, dans l'Émile ou De l'éducation Plaire aux hommes ( ) leur rendre la vie agréable et douce, voilà les devoirs des femmes dans tous les temps, et ce qu'on doit leur apprendre dès l'enfance ».Elles étaient également chargées de l'éducation des enfants car en effet, c'est la mère qui apprend à ceux-ci les premiers gestes, les premières prières Rares sont les témoignages sur l'éducation féminine de l'époque, Catherine de la Guette nous donne le sien en rendant un hommage à sa mère Elle m'éleva donc, cette bonne mère ; et sitôt que je fus hors de l'enfance, elle commença à me donner de petits soins dans sa maison et me faisant toujours rendre compte de ce qu'elle m'avait commandé (lignes 73 à 75). Après avoir considéré la place de la femme dans la société d'Ancien Régime, étudions la transmission du vécu féminin dans l'Histoire. II. [...]
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