L'étude de cet extrait va nous permettre de répondre à la question suivante : en quoi ce Mémoire nous renseigne-t-il sur la guerre ottomane en Méditerranée, en particulier durant les évènements de Candie, et sur la façon dont elle est perçue et vécue par les Français ?
Le texte que l'on va étudier traite de la guerre de Candie qui est un épisode de la conquête de la Crète par les Ottomans, Candie étant la ville actuelle d'Héraklion, mais qui peut aussi désigner l'île de Crète. Ce conflit a opposé les Vénitiens, alors maîtres de l'île, à l'Empire ottoman de 1645 à 1669, et s'illustre essentiellement par une série de trois sièges de la ville de Candie, qui débute en 1648 et dure au total 21 ans.
Ce texte est donc extrait d'un récit, d'un témoignage intitulé « Mémoire des choses les plus remarquables qui se sont faites au voyage de Candie, sous le commandement de monsieur le duc de Navailles, par un gentilhomme volontaire qui ne prend d'autre parti que celui de la vérité ». Ce texte appartient à une littérature de circonstance, qui s'est assez vite développée sur le sujet de Candie à la fin du XVIIe siècle, par le biais de mémoires ou de récits de voyage. Si ce texte n'est pas signé, que le nom de l'auteur n'apparaît à aucun moment, il est aujourd'hui sûr qu'il a été rédigé par un capitaine-lieutenant de l'armée française, Pierre Domenisse.
[...] Cette guerre est en effet très violente et avec au final peu de pauses durant l'année 1669. Ainsi, à la ligne 14, il expose le fait qu'il se trouve encore quelques officiers dans la place mais qu'ils étaient très rares On l'a vu à l'instant, la seule sortie du 24 Juin en a supprimé plus de 200 du côté français. A la bravoure et au dévouement des troupes françaises, il semble en quelque sorte opposer une certaine lâcheté des officiers vénitiens, dont il dénonce la faible exposition, qu'ils expliquent eux-mêmes sous le prétexte de la nécessité de conserver le sang de la République (lignes 14-15). [...]
[...] Les Français et la guerre de Candie 1669 ; ouvrage qui est paru au cours de l'année 2008. Pour en revenir à l'auteur, Pierre Domenisse est né en 1629 et mort en 1710. Il est issu de la petite bourgeoisie protestante du sud de la France, d'Alès dans le Gard plus précisément. La présence de Domenisse à Candie s'explique par le choix de Louis XIV d'envoyer un secours aux Vénitiens durant l'été 1669, et par conséquent le contenu de son Mémoire se limite aux dernières semaines du troisième siège de la ville qui clôture également les 24 années de guerre en Crète. [...]
[...] La guerre en Méditerranée : la prise de Candie Extrait de Mémoire des choses les plus remarquables qui se sont faites au voyage de Candie sous le commandement de monsieur le duc de Navailles par un gentilhomme volontaire qui ne prend d'autre parti que celui de la vérité Pierre Domenisse Problématique En quoi ce mémoire nous renseigne-t-il sur la guerre ottomane en Méditerranée, en particulier durant les évènements de Candie, et sur la façon dont elle est perçue et vécue par les Français ? Plan Le conflit ottomano-vénitien en Crète A. Les origines et l'évolution du conflit B. L'écho produit en Europe et ses conséquences I. Candie, la plus mal attaquée et la plus mal défendue ? A. La technique du siège : un art ottoman B. [...]
[...] On voit au travers de ce texte que l'attaque, quant à elle, consiste essentiellement en deux techniques : la construction de mines et les attaques à l'arme à feu. La première technique est évoquée par Domenisse à la ligne 10 pour faire leurs tranchées Des mines, des tranchées ou encore des sapes profondes sont construites, elles sont protégées par une structure en bois (comme il est dit à la ligne et elles ont pour destination le dessous d'un ouvrage (une tour ou une muraille par exemple). [...]
[...] Si Domenisse évoque ces sorties, en s'attachant à décrire la réaction de l'ennemi face à celles-ci, c'est parce qu'il a lui-même participé à l'une d'entre elles durant son séjour à Candie. C'est celle qui s'est effectuée, sous les ordres des ducs de Navailles et de Beaufort, dans la nuit du 24 au 25 juin 1669. Les troupes françaises connaissent un certain succès au départ, repoussant les Turcs et gagnant même certaines de leurs batteries, l'effet de surprise y étant bien sûr pour beaucoup. Mais rapidement l'opération tourne au désastre pour les Français, plus de 245 officiers et 560 soldats sont tués. [...]
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