L'année 1709 fut une « année de misère »; cette source littéraire en fait état. Cet écrit administratif lacunaire conservé dans les archives départementales du Loiret retranscrit ce qu'il se passe dans la commune de Batilly en Gâtinais durant l'année de 1709.
En effet l'année 1709 dans la mémoire collective, fut l'hiver ou le vin gelait jusque sur la table du Roi. Il fut la cause de disettes et de famines aux lourdes conséquences démographiques sur la plupart des régions de France.
Il se situe dans le « petit âge glaciaire » qui marque le règne de Louis XIV et son impopularité croissante. L'hiver 1709 survient également au milieu de la rude guerre de succession d'Espagne opposant de 1701 à 1714 la France et l'Espagne à une coalition européenne. L'enjeu en était le trône d'Espagne et, à travers lui, la domination en Europe. Pourtant, au-delà du contexte de guerre et de la crise démographique classiquement entraînée par les rudes hivers, la France connaît également une détresse financière accentuée par des impôts sévères.
[...] D'affolement, le bled fut vendu abondamment et deux plus cher.(l.27/28) Pourtant comme le narre le curé, les mois qui suivirent furent meilleurs. III Une nette amélioration des conditions de vie A L'enthousiasme de la population Les trois mois qui suivirent selon le curé furent considérablement bons pour les récoltes. (l.29/30) Tout le royaume vécut d'orge sauf bien sur les riches qui eux vivent de leurs rentes. (l.34/35) Du fait de ce changement et profitant d'une meilleure situation économique, le curé fait part de sa joie en décrivant l'enthousiasme de la population devant l'amélioration des récoltes. [...]
[...] B L'éternel recommencement En effet, cette frénésie autour du retour des récoltes en blés et en orge provoqua une production en masse, et des ventes au prix fort des plus abondantes.(l.35 à 37) De peur de ne plus pouvoir se nourrir, le rachat des blés nouveaux fut luxuriant, mais il se trouva que le blé vieux était meilleur que le nouveau.(l ) Les récoltes furent mauvaises et le peuple fut désarmé et déboussolé de voir encore une fois que la crise subsistait. Désormais la population ne mourait plus de faim, mais d'avoir trop mangé. En définitive, c'est grâce aux annotations des prêtres ou de curés dans les registres paroissiaux, en marge des actes d'état civil, qu'il nous ait possible aujourd'hui en tant qu'historien de lire et de comprendre les conséquences des grands hivers pour la population. Ici, ce curé renvoie à la réalité de cette catastrophe humaine, doublée d'une catastrophe économique lors du grand hiver de 1709. [...]
[...] Le bled, un des aliments principaux de la population voit ses plantations gelées (l.3) et en voit ainsi son prix augmenter (l.3) ce que appelle la cherté du grain De plus, d'après le curé, cet hiver rude commença dès 1709 (l.4). Tous les rendements furent touchés par les aléas climatiques ainsi que les exploitations animales et fruitières (l.4 à 6). Pour éviter le manque de nourriture, la population s'employa alors à ensemencer les bleds en orge qui permit de récolter en grande abondance l‘orge vieille ou nouvelle (l.7/8/9/10). Cette surproduction engendra une baisse des prix d'achat du grain en particulier de l'orge. (L.10/12/13). [...]
[...] Le grand hiver de 1709 Archives départementales du Loiret, Extraits des registres paroissiaux de Batilly en Gatinais L'année 1709 fut une année de misère cette source littéraire en fait état. Cet écrit administratif lacunaire conservé dans les archives départementales du Loiret retranscrit ce qui se passe dans la commune de Batilly en Gâtinais durant l'année de 1709. En effet, l'année 1709 dans la mémoire collective fut l'hiver où le vin gelait jusque sur la table du Roi. Il fut la cause de disettes et de famines aux lourdes conséquences démographiques sur la plupart des régions de France. [...]
[...] Ce registre écrit par l'auteur lui-même est probablement un homme religieux de la paroisse, peut-être un curé installé à Batilly-en-Gatinais puisque c'est sur cette commune et ses alentours qu'il se focalise. L'auteur a dû certainement écrire postérieurement après l'année de 1709 pour servir de témoignage destiné à son successeur suite à l‘ordre royale de 1691 dont l‘ordonnance indiquait de rédiger pour chaque paroisse un registre rendant compte des épisodes de la vie paroissiale. Son écrit fait office en quelque sorte d'un journal faisant l'état des lieux. [...]
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