Ce texte à étudier est un extrait de rapport datant du 25 janvier 1685, en provenance de la Martinique et à destination de la Cour du roi Louis XIV et de Jean-Baptiste Colbert (1619-1683). Il énonce en 17 articles les problèmes que peuvent poser les flibustiers dans les Caraïbes.
L'archipel des Antilles est colonisé dès le XVe siècle. Colonisées par les Espagnols (Saint-Domingue en 1496, Porto Rico en 1508, Cuba en 1509 et la Jamaïque en 1511). Les Antilles deviennent l'étape obligatoire de leur commerce d'or et de pierres précieuses entre l'Amérique centrale et l'Europe. Durant la seconde moitié du XVIe siècle et le XVIIe siècle, la colonisation de l'archipel s'étend à presque toutes les îles antillaises.
Parallèlement flibustiers et boucaniers français et anglais installent, au XVIIe siècle, leurs repaires dans de nombreuses îles. Les Anglais colonisent Saint-Christophe (Saint-Kitts) en 1623, La Barbade en 1624-1625, Sainte-Croix en 1625, Nevis en 1628, Antigua et Montserrat en 1632. Les Français prennent Saint-Christophe en 1625, la Martinique et la Guadeloupe en 1635. Les Hollandais s'installent en 1620 et 1640 à Curaçao, Saba, Saint-Eustache.
Cet extrait qui nous a été donné à étudier nous présente une liste épinglant les actes répressifs envers une nouvelle forme de piraterie qui gêne la mise en place d'un pouvoir du roi fort et stable dans ces colonies récemment acquises. En effet, les flibustiers et boucaniers profitent de l'éloignement du roi et de ses pouvoirs, des conflits entre les Espagnols, les Anglais et les Français présents dans les Antilles pour pouvoir mettre en place leurs réseaux dans des îles nouvellement occupées.
Il s'agit donc ici de s'intéresser à cette nouvelle forme de piraterie qui apparaît dans les Caraïbes et qu'elles sont les méfaits qui leur sont reprochés.
[...] À l'égard des cruautés que lesdits Espagnols exercent contre les Français qu'ils rencontrent, ils ne devaient pas traiter cette matière en général comme ils ont fait : il fallait rendre compte des actions particulières dont Sa Majesté aurait fait porter des plaintes par son ambassadeur à Madrid et qui auraient servi à fonder des représailles. ( . ) Sa Majesté a eu avis que la frégate La Favorite, sur laquelle le correspondant du sieur de Cussy a fait embarquer 32 filles, était partie de Dieppe le 2e de ce mois. Ainsi, elle n'en envoyera point cette année à ladite côte St-Domingue, mais la prochaine. [...]
[...] En 1623, les Anglais prennent Saint-Christophe, mais en sont expulsés par les Espagnols qui eux quittent précipitamment la Jamaïque et Saint-Domingue tombées aux mains des Anglais. Les aventuriers qui s'installèrent sur ses îles devaient alors trouver les moyens de subsister. Deux activités se mirent en place: d'une part, les colons profitèrent des vaches, sangliers et autres animaux que les Espagnols s'étaient efforcés d'introduire depuis un siècle, pour se lancer dans le boucanage, les autres prirent la mer pour faire de la course leur activité de survie. [...]
[...] Pourtant, les flibustiers sont largement employés par les autorités françaises dans les colonies avec le système des commissions qui y est installé. La commission peut être définie grossièrement comme étant un permis ou une licence autorisant le pillage en mer. Son existence vient de la volonté des gouvernements de limiter la piraterie. Elle impose ainsi une distinction entre son détenteur, le corsaire, et le pirate. La commission peut être délivrée soit en période de paix relative soit en temps de guerre déclarée. [...]
[...] Ils ne possèdent qu'un armement faible constitué de quelques pierriers. Leur procédé d'attaque consiste à prendre à l'abordage les galions espagnols. Chez eux, l'arme essentielle repose non sur l'augmentation du nombre des armes à feu, mais sur un équipage nombreux. En tout, durant la période comprise entre le traité de Westphalie (1648) et le début de la guerre de la ligue d'Augsbourg (1689), environ 1500 hommes au minimum exercent chaque année, en Amérique, le métier de piller sur mer et sur terre les Espagnols. [...]
[...] Flibustiers et autorité royale - analyse d'un rapport à destination du Roi de 1685 Ce texte à étudier est un extrait de rapport datant du 25 janvier 1685, en provenance de la Martinique et à destination de la Cour du roi Louis XIV et de Jean-Baptiste Colbert (1619-1683). Il énonce en 17 articles les problèmes que peuvent poser les flibustiers dans les Caraïbes. L'archipel des Antilles est colonisé dès le XVe siècle. Colonisées par les Espagnols (Saint-Domingue en 1496, Porto Rico en 1508, Cuba en 1509 et la Jamaïque en 1511). [...]
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