Il s'agit d'extraits de la lettre huitième d'un ouvrage intitulé La Russie en 1839, publié en 1843. Composé de 36 lettres, ce récit de voyage retrace les aventures de l'auteur, Astolphe de Custine.
Né le 18 mars 1790, à Niderviller, dans la Moselle, il est officier et diplomate sous la Restauration. De 1823 à 1826, c'est une période sombre pour lui, puisqu'il perd sa femme en 1823, son fils et sa mère en 1826, puis après un épouvantable scandale en 1824 dit de « L'affaire Saint-Denis » qui met au jour son homosexualité, il est contraint à fuir Paris et la France. En 1829, est publié son premier roman, Aloys. Il continue d'écrire et voyage à travers l'Europe en publiant en 1830 Mémoires et voyages (Suisse, Italie, Calabre, Angleterre) ; en 1838 L'Espagne sous Ferdinand VII, récit de voyage. Enfin, le 15 mai 1839, il part pour la Russie et séjourne principalement à Saint-Pétersbourg, Moscou et Iaroslav. L'écrivain alternait romans et récits de voyage avec un inégal insuccès, puis tout d'un coup, en 1843, il publie La Russie en 1839, qui connait alors un succès international. Il devient la référence pour ses contemporains pour comprendre la mystérieuse Russie. Le succès de son oeuvre tient largement au fait que la Russie est méconnue et suscite l'intérêt du peuple. Il meurt le 25 décembre 1857.
En 1839, la Russie est dirigée par le tsar Nicolas Ier (1825-1855), le fils d'Alexandre Ier (1801-1825). Lorsque Custine entreprend son voyage, tous les regards sont alors portés vers la Russie qui domine alors le paysage européen. En effet, après la défaite napoléonienne en 1815, Nicolas Ier apparaît pour trente années jusqu'en 1856 comme le « gendarme de l'Europe ». Il a reçu une instruction militaire et scientifique. Il est d'une droiture exceptionnelle et il instaure en Russie une discipline de fer.
Après avoir évoqué la reconstruction du palais d'Hiver et les moyens mis en place pour l'effectuer, Custine présente le caractère orgueilleux de l'empereur qui agit dans l'intérêt de la nation russe. Il tente ensuite de percer le mystère qui lie l'empereur au peuple, et rapporte les témoignages de russes plutôt satisfaits. Il dénonce cependant la cruauté du régime et montre son rejet de cette civilisation . Enfin, il présente la Russie comme une puissance non négligeable malgré les différences avec les régimes d'Europe occidentale.
Ainsi, on peut donc se demander en quoi le régime russe est-il original ? D'où émane-t-il ? Quel rôle joue le peuple russe ? Et quelles sont les actions intérieures et extérieures des tsars ?
[...] Il est l'intermédiaire entre les hommes et Dieu, mais il ne partage pas ce rôle avec l'église, ce qui le libère de toute responsabilité devant elle. Le règne du tsar n'est donc pas absolutiste, mais bien despotique en ce sens qu'il est le seul à pouvoir transmettre la vérité divine, et qu'il peut donc le faire par une politique contraire à la loi. Ainsi, le régime autocratique va encore plus loin. Herberstein écrit : Il ignore la contradiction, et tout en lui semble juste, comme dans la divinité; car les Russes sont persuadés que le grand prince est l'exécuteur des décrets célestes : ainsi l'ont voulu Dieu et le Prince, Dieu et le Prince le savent, telles sont les locutions ordinaires parmi eux, rien n'égale leur zèle pour son service La sacralisation du tsar est la représentation populaire de l'aspect extraordinaire du pouvoir. [...]
[...] Pour sa part, Karamzine lui, considérait que le caractère des Russes était un mélange de l'éclat byzantin et de la barbarie Mongole. Ce joug mongol commence au début du XIIIe siècle. Genghis Khan (1184-1227), reconnu empereur en 1206 marches alors sur la Russie. Afin d'administrer les villes russes sous domination, le Khan créé la fonction de Grand Prince, confiée à un despote slave. Il faut alors attendre seulement 1480 pour qu'Ivan IV le Terrible reprenne le pas sur les Mongols, et 1552, après la prise de Kazan contre les Tatars. [...]
[...] Extrait de la Russie en 1839, marquis de Custine, paris Il s'agit d'extraits de la lettre huitième d'un ouvrage intitulé La Russie en 1839, publié en 1843. Composé de 36 lettres, ce récit de voyage retrace les aventures de l'auteur, Astolphe de Custine. Né le 18 mars 1790, à Niderviller, dans la Moselle, il est officier et diplomate sous la Restauration. De 1823 à 1826, c'est une période sombre pour lui, puisqu'il perd sa femme en 1823, son fils et sa mère en 1826, puis après un épouvantable scandale en 1824 dit de L'affaire Saint- Denis qui met au jour son homosexualité, il est contraint à fuir Paris et la France. [...]
[...] L'autocratie empêche alors l'apparition d'un espace politique. Dans la Russie du début du XIXe, se développe la volonté d'affirmer la grandeur de l'Empire dans toute l'Europe. Depuis le XVIIIe siècle, l'occidentalisation forcée de la Russie est entreprise par Pierre Le Grand ; et Catherine II dira plus tard : La Russie est une puissance européenne Cette orientation prend d'autant plus de force qu'après la victoire face aux armées napoléoniennes, la Russie sort en grande vainqueur du conflit, et le poids de la Russie en Europe augmente sensiblement. [...]
[...] Puis, la Russie devient impérialiste après être rentrée dans le Caucase, ainsi, la nature de l'expansion et de la domination a changé. Les peuples d'Europe de l'Ouest ne sont alors pas rassurés. Custine en témoigne de sa personne lignes 60 à 67. La Russie, mal connue des Européens, fait peur . Cette volonté de rayonnement, jusque-là militaire, s'exprime également dans la volonté du tsar à montrer la Russie sous son plus beau jour, avec le palais d'Hiver de Saint-Pétersbourg par exemple. Épris de grandeur, Nicolas Ier s'appliquera à stimuler tous les zèles pour donner à Pétersbourg son aspect architectural définitif. [...]
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