Ce document est un texte extrait des Chroniques latines écrites par Jean de Venette, transcrites à la suite de celles tenues par Guillaume de Nangis. Une chronique se définit comme un ouvrage, parfois écrit collectivement, relatant une série de faits de façon chronologique. Ce chroniqueur français fut le témoin oculaire de la plupart des évènements qu'il y rapporte sur la période de 1340 à 1368, englobant donc la Peste. Le récit a néanmoins été rédigé une fois ceux-ci accomplis. Leur narration peut donc avoir été altérée suite au travail d'élision inévitable auquel la mémoire procède, ce qui peut expliquer la dimension religieuse omniprésente tout au long du texte, outre la domination de l'Eglise dans la société sous l'Ancien Régime. D'ailleurs, la rédaction de ces chroniques est généralement confiée à un lettré de confiance, qui se fait un devoir d'embellir, de purifier et de sanctifier toutes les actions des personnages dont il relate les exploits. Cet extrait doit donc être expliqué à la lumière de l'imaginaire collectif de cette époque, empreinte exacerbée par le passé de l'auteur, ancien prieur du couvent de l'Ordre des Carmel.
[...] Les transports de longue distance de produits vivriers ou textiles ont permis au rat et à ses puces ainsi qu'au bacille de voyager loin. En septembre 1347, des bateaux génois, venus de Caffa abordent à Messine, en Sicile. Rejetés de Messine, puis de Gênes, ils tentent d'accoster à Marseille. Celle-ci se manifeste pour la première fois aux Européens, s'apercevant bien vite qu'ils transportent la mort fulgurante, mais trop tard toutefois. La peste s'étend le long des axes de communication. En outre, certains nobles souhaitent fuir, véhiculant la maladie, alors qu'il faudrait, au contraire se sédentariser. [...]
[...] La Peste noire vue par les chroniqueurs, explication de texte Ce document est un texte extrait des Chroniques latines écrites par Jean de Venette, transcrites à la suite de celles tenues par Guillaume de Nangis. Une chronique se définit comme un ouvrage, parfois écrit collectivement, relatant une série de faits de façon chronologique. Ce chroniqueur français fut le témoin oculaire de la plupart des évènements qu'il y rapporte sur la période de 1340 à 1368, englobant donc la Peste. Le récit a néanmoins été rédigé une fois ceux-ci accomplis. [...]
[...] Les parallélismes petit à petit, de village à village, de rue en rue, de maison à maison, de personne à personne mettent en emphase la rapidité de la transmission concrète de la Peste. Le chroniqueur revient, en effet, à des informations plus tangibles : la maladie des bosses selon Guillaume de Machant à Reims par la Gascogne et l'Espagne [ ] passa jusqu'en Allemagne, mais les toucha moins que nous La Peste s'étant répandue rapidement autour des axes de communication, Arles, Aix et Avignon sont touchés avant la fin de 1347, à l'Ouest, d'après Louis Sanctus de Boeringen, vers le Languedoc, Perpignan et l'Espagne, puis Toulouse et la vallée de la Garonne. [...]
[...] Peut-être le chroniqueur pense-t-il, en effet, que Dieu les sauvera en raison de leur foi. L'adjectif reste ambivalent. Dans un second temps, le chroniqueur s'intéresse à la progression de l'expansion et aux conséquences, érigeant la Peste comme un fléau envoyé par Dieu afin de punir les hommes de leur impiété. Le premier peuple contaminé est désigné par son infidélité à la religion chrétienne : les Infidèles chez lesquels commença ladite mortalité Tout se passe comme si Jean de Venette souhaitait souligner le lien de cause à effet et la volonté divine de châtier cette impiété. [...]
[...] Et lesdites mort et maladie venaient par contacts et contagion, car l'homme en bonne santé qui visitait un malade n'échappait que de peu, et rarement à la mort. Jean de Venette explique ainsi la fuite de certains prêtres effrayés, laissant l'administration des sacrements religieux aux religieux, plus courageux une pointe d'ironie peut d'ailleurs être perçue à l'égard de ses confrères, bien que celui-ci s'efforce de demeurer objectif. Le fuis vite, fuis longtemps conseillé par la faculté de médecine apparait aujourd'hui désastreux, cette solution adoptée par les riches Florentins Décaméron de Boccace s'apparentant au meilleur moyen de propager l'épidémie. [...]
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