Exercices, écoles d'ingénieurs, Ancien régime, Révolution
Créée en 1747 par Jean-Rodolphe Peronnet, l'Ecole des Ponts et Chaussées est la plus ancienne des institutions techniques civiles. De l'Ancien Régime à la Révolution, l'illustre fondateur de l'Ecole va instaurer un système d'enseignement et de concours inédit à l'époque, où les exercices, notamment graphiques, tiennent un rôle primordial quant à la compréhension du fonctionnement de l'Ecole au siècle des Lumières. De quelles manières l'enseignement et en particulier les exercices, vont apporter à la formation d'ingénieurs, une nouvelle vision de la culture technique ?
[...] De l'Ancien Régime à la Révolution, l'illustre fondateur de l'Ecole va instaurer un système d'enseignement et de concours inédit à l'époque, où les exercices, notamment graphiques, tiennent un rôle primordial quant à la compréhension du fonctionnement de l'Ecole au siècle des Lumières. De quelles manières l'enseignement et en particulier les exercices, vont apporter à la formation d'ingénieurs, une nouvelle vision de la culture technique ? Dès sa création, l'Ecole établit un règlement basé sur l'enseignement mutuel. Elle ne dispose pas de professeurs qui assurent magistralement leur cours. En effet, les élèves les plus expérimentés transmettent leurs savoirs à leurs camarades. Mais afin de compléter leur apprentissage, les élèves ont recours à des professeurs extérieurs en investissant de leurs propres deniers. [...]
[...] Les mathématiques, la mécanique, les coupes de pierres et les traits de charpente sont enseignés, au même titre que le dessin : le profil de l'ingénieur des Ponts et Chaussées est alors sensiblement proche à celui de l'architecte. Toutefois, la pratique est bien plus sollicitée que la théorie : les connaissances scientifiques demeurent très rudimentaires, mais trouvent leur contrepartie par une initiation poussée au projet. Ainsi, dès les premières années, il n'y avait pas véritablement de concours, mais les élèves étaient jugés sur leur dévouement dans leurs tâches, et leur sort était enfin déterminé à l'issue d'un entretien avec Peronnet. [...]
[...] L'ingénieur qui en ressort, maitrise tant bien les notions pratiques de construction que d'architecture, tant il est soucieux de la performance constructive de son ouvrage que de sa monumentalité. La pluralité des thèmes abordés nourrit le bagage aussi bien technique que culturel de l'ingénieur des Ponts et Chaussées, malgré la faiblesse de ses connaissances théoriques. Son profil reste alors assez proche de celui de l'architecte. A la fin du XVIIIe siècle, la maitrise du territoire lui permet de s'approprier une échelle plus large que celle de l'architecte, et donc à affirmer sa position au sein de la société. [...]
[...] Quant à la notation, les épreuves de courte durée sont laissées à un ou deux correcteurs, et les projets de construction et d'architecture sont évalués par un jury de haut prestige, composé du directeur de l'Ecole, d'inspecteurs généraux du corps, et de membres de l'Académie d'Architecture. La diversité des épreuves et du jury démontre l'aspiration de l'Ecole à vouloir former des ingénieurs dotés d'un sens à la fois de la création et de la technicité. Seulement, les lacunes dues à l'enseignement mutuel vont apparaitre lors des concours, où la réussite se révèle bien plus importante sur des projets, que sur des sujets de connaissances scientifiques. [...]
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