Le XVIIe siècle est marqué par la Guerre de Trente Ans, guerre européenne qui s'étend de 1618 à 1648. Elle est issue d'un conflit religieux entre les catholiques et les protestants : l'Autriche met en place la Contre-Réforme contre laquelle les protestants se révoltent aidés des puissances étrangères. Ce conflit prend une tournure internationale, à l'échelle européenne, marquée par des conflits d'intérêts divergents. La famille des Habsbourg veut conserver son hégémonie, ce qui fait l'objet d'une lutte avec les Bourbons français. En effet, la France se sent encerclée entre les Habsbourg de Vienne et les Habsbourg de Madrid, qui possèdent des territoires au Nord et à l'Est de la France, et en Italie. La Guerre de Trente Ans se clôt sur les Traités de Westphalie en 1648 desquels la France sort vainqueur, avec l'acquisition de territoire alors que l'Espagne se trouve affaiblie. Ayant accordé l'indépendance aux Pays-Bas du Nord, elle quitte le Conseil des délibérations et décide de continuer la Guerre contre la France, jusqu'en 1659. Cette guerre se déroule dans un contexte de crise dans les deux pays. En France, la Fronde se révolte menée plus ou moins par le Prince de Condé. Par la guerre, l'Espagne veut profiter de l'affaiblissement de la régente Anne d'Autriche en s'appuyant sur Condé qui va en Espagne en 1652, à l'apogée de la crise qui s'étouffera ensuite en 1653. Condé reviendra ensuite en France et sera gracié, et il démontera l'armée espagnole avec Turenne. Cette guerre s'achève sur le Traité des Pyrénées, signé sur l'Ile des Faisans le 7 novembre 1659 dans lequel se trouve la clause du mariage de l'infante d'Espagne avec le roi Louis XIV. Cette conférence dure trois mois. Le 6 et 7 juin 1660, les deux rois se rencontrent directement pour la première fois pour la conclusion du traité et du mariage qui aura lieu le 9 novembre 1660.
Daniel de Cosnac est un ecclésiastique qui fût fort attaché à la maison de Conti, et ainsi à la Fronde, à propos de laquelle il l'exhortera à faire la paix. Ici, De Cosnac relate l'entrevue du 6 et 7 juin 1660 entre les deux souverains, Philippe IV et Louis XIV, en rendant compte en même temps du Traité des Pyrénées. Ainsi, au-delà du mariage et des bonnes conventions, que cache cette théâtralité du pouvoir ?
[...] La maladie du Roi constituerait peut-être le premier signe de défaillance à venir et la fin des Habsbourg de Madrid. L'aspect politique de l'entrevue est annoncé : pour signer et faire le serment de la paix, remettre l'infante à la Reine Ces deux aspects premiers seront d'ailleurs développés dans la suite du texte avec la description de la cérémonie solennelle entre les deux rois. Le passage qui évoque la veille de l'entrevue, c'est-à-dire celle de la Reine de France et le Roi Philippe IV, au second paragraphe, démontre en quoi les femmes sont échangées en gage de paix, et les coutumes différentes des pays où elles vont et s'adaptent, jusqu'à même se l'approprier. [...]
[...] Cependant, ce dernier meurt en 1698, ce qui change la donne de la succession. Finalement, Charles II se penche du côté des Bourbons et de Philippe duc d'Anjou, petit-fils de Louis XIV, qui deviendra Philippe V définitivement lors du Traité d'Utrecht en 1713 qui clôt les guerres de succession (car une coalition européenne craint un axe Paris-Madrid très dangereux). Finalement, ce mariage entraîne moins un gage de paix que des problèmes d'héritage et de succession. Le texte de Cosnac nous révèle une certaine réalité du pouvoir. [...]
[...] L'entrevue du 6 et 7 juin 1660 entre Louis XIV et Philippe IV d'Espagne vue par Daniel De Cosnac Le XVIIe siècle est marqué par la Guerre de Trente Ans, guerre européenne qui s'étend de 1618 à 1648. Elle est issue d'un conflit religieux entre les catholiques et les Protestants : l'Autriche met en place la Contre-Réforme contre laquelle les Protestants se révoltent aidés des puissances étrangères. Ce conflit prend une tournure internationale, à l'échelle européenne, marquée par des conflits d'intérêts divergents. [...]
[...] L'entrevue de Philippe IV et Louis XIV est d'ailleurs la première et ce fut pour Louis XIV une des seules rencontres avec des souverains. Est révélé ici que le traité de paix de 1659 a été signé par Mazarin et Luis de Haro. Louis XIV est représenté par Mazarin qui a été nommé principal ministre par la Régente Anne d'Autriche après la mort de Richelieu et de Louis XIII en 1642 et 1643. De Lionne, le secrétaire d'État aux affaires étrangères est également présent et s'occupe de l'arrangement du mariage, tout comme Pimentel du côté espagnol. [...]
[...] Le mariage entre Louis XIV et Marie Thérèse, l'infante d'Espagne ne semble pas constituer un gage de paix, si l'on considère les évènements de la crise de succession qui auront lieu plus tard. La théâtralité du pouvoir révèle alors le fonctionnement réel de chaque monarchie et de chaque Cour. De plus, les conquêtes de la France ne sont seulement évoquées. L'île des Faisans est devenue très célèbre grâce à ces entrevues. Jean de la Fontaine y fera d'ailleurs allusion dans sa fable des Deux Chèvres : J'imagine voir, avoir Louis le Grand, Philippe Quatre qui s'avance dans l'île de la Conférence Bibliographie indicative Mémoires de Daniel de Cosnac, archevêque d'Aix . [...]
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