Ce texte est tiré d'un livre daté de 1752 mais l'action relatée se déroule le 4 septembre 1595, ce qui nous donne deux possibilités concernant l'auteur du texte : soit l'auteur du livre n'est pas l'auteur du texte, et à ce moment-là, celui-ci est inconnu, soit l'auteur du livre est aussi l'auteur du texte et s'est appuyé sur des documents de l'époque de l'entrée d'Henri IV à Lyon pour écrire le texte. Il paraît plus vraisemblable que l'auteur du livre ne soit pas l'auteur du texte et ait simplement effectué un travail de regroupement de tous les textes concernant les entrées solennelles dans la ville de Lyon des rois, reines, princes et princesses. En effet, le titre du livre Relation des entrées solennelles dans la ville de Lyon de nos rois, reines, princes et princesses, montre bien que le livre est une « relation » ou, en langage actuel, un regroupement de textes. De plus, on constate une différence au niveau de la langue française entre le texte et le titre du livre, ce dernier étant écrit dans un français plus proche de l'actuel. Concernant l'auteur du texte, les seules choses que l'on peut supposer sont qu'il n'habitait pas Lyon, puisqu'il se détache des habitants de la ville en utilisant jamais de « on » ni de « nous », et qu'il était probablement chargé par le roi Henri IV de le suivre et de relater ses moindres faits et gestes. Ce texte apparaît donc comme un extrait de la biographie d'Henri IV, qui pourrait avoir été écrite pour que les générations futures se rappellent d'Henri IV, soit, et plus probablement, pour affirmer sa puissance devant sa cour ou ses ennemis. Cette biographie ne peut vraisemblablement pas avoir été écrite dans le but de montrer au peuple français la grandeur de leur roi puisque le taux d'alphabétisation à l'époque était extrêmement faible. Le texte, qui a été écrit soit le 4 septembre 1595, jour de l'action relatée, soit dans les jours qui suivirent, décrit l'effervescence qui s'empare de la ville de Lyon le jour de la venue du roi Henri IV. Il décrit aussi tout ce qui est mis en œuvre pour embellir la ville et montrer au roi que le peuple de Lyon est un bon peuple. Tout ceci est décrit à travers l'entrée du roi dans la ville. Cette ville de Lyon n'a pas toujours été possession du roi Henri IV. En effet, elle s'est rendue à lui en février 1594. Ce n'est que dix-neuf mois plus tard que le roi fait son entrée dans la ville. Mais l'on peut s'interroger de cette manière : si l'on comprend aisément les motivations du bon accueil des dignitaires de la ville, qui veulent bien se faire voir de leur nouveau roi, peut-on comprendre de la même manière l'engouement du peuple ? Le peuple lyonnais se réjouit-il parce que le roi vient les voir ou bien parce qu'on leur a ordonné de se réjouir ? A cette époque, le roi était aimé du peuple, mais la guerre a donné un nouveau roi au peuple de Lyon, ont-ils envie de l'aimer ? Ont-ils le choix ?
[...] Correction On constate un mythe du roi guerrier, fort, victorieux. Lyon n'est pas une ville politique, mais une ville riche et économique. Ce texte amène une problématique sur le thème du théâtre. Plan : I / Lyon et Henri IV, deux acteurs d'une même scène (fête, beauté de la ville) II / Un roi contesté, une ville rebelle et ruinée III / Un mariage de raison, un loyalisme de circonstance, une soumission coûteuse, la réaffirmation du pouvoir royal Le plus important à l'époque moderne et dans ce texte c'est la politique spectacle, le symbolisme et la société d'ordre. [...]
[...] Le roi arrivant de Bourgogne, région située au nord de Lyon, il doit passer par les faubourgs de Vaise, du même nom que la ville qui se trouve de nos jours au nord de Lyon. Le deuxième lieu cité est la Clare qui semble être le point de départ des festivités, et doit donc être un port puisque le roi s'y rend en bateau fluvial situé en amont de Vaise. Le dernier lieu cité est la cathédrale Saint-Jean, toujours présente de nos jours, et site initial de la ville actuelle de Lyon. [...]
[...] Le lion de bronze doré rappelle simplement la ville de Lyon et sa puissance, tant par l'or que par l'image même du lion. Les dignitaires de la ville défilent pour rendre hommage au roi, et font défiler le peuple pour montrer au roi la soumission de la ville, mais aussi sa force. On remarque que les personnes qui défilent sont en blanc et ont des pierres qui brillent le bril des pierreries - ce qui montre que tout a été mis en œuvre pour rendre la ville et ses habitants le plus beaux possible. [...]
[...] Il faut savoir que les villes étant entourées de murailles, elle ne pouvait pas s'étendre à l'infini, c'est pourquoi certaines personnes construisaient leurs maisons le long de la route qui menait aux portes de la ville. Cela donnait l'illusion que ces habitations faisaient partie de la ville alors qu'en réalité elles étaient situées à l'extérieur, elles ne faisaient donc pas partie du bourg, c'était des faux bourgs. Il est donc logique que ce lieu soit cité puisque le roi pour entrer dans la ville était obligé de traverser ces faubourgs. [...]
[...] Ce n'est que dix-neuf mois plus tard que le roi fait son entrée dans la ville. Mais l'on peut s'interroger de cette manière : si l'on comprend aisément les motivations du bon accueil des dignitaires de la ville, qui veulent bien se faire voir de leur nouveau roi, peut-on comprendre de la même manière l'engouement du peuple ? Le peuple lyonnais se réjouit-il parce que le roi vient les voir ou bien parce qu'on leur a ordonné de se réjouir ? [...]
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