Ancien Régime. Corporations. Système écomoique et inégalités sociales. Phénomène urbain.
Il s'agit d'un document officiel qui détermine le statut des charcutiers de Paris, confirmé par l'autorité royale (Louis XV). La corporation des charcutiers de Paris est établie définitivement dès la fin du 15ème siècle. C'est une communauté juridique et proffesionnelle qui regroupe, à l'échelle d'une ville, l'ensemble des maîtres pratiquant le même métier, sur lequel lacommunauté excerce un monopole. Ce statut redessine donc le cadre corporatif du métier de charcutier pour la ville et les faubourgs de Paris en précisant à la fois la règlementation et l'exercice du métier.
[...] Les communautés offraient un cadre général à l'emploi qui correspond actuellement à celui d'une administration ou d'une grande firme regroupant un certain nombre de services, d'agences, de succursales ou d'unités de production qui restent financièrement autonomes. Elles prenaient en charge le contrôle de la qualité, la représentation des intérêts collectifs, la règlementation sociale, les conditions de commercialisation et la formation de leurs membres. En parallèle, elles tâchaient d'accroitre dans l'ombre, leur maitrise du pouvoir et leur contrôle social, avec un très fort cloisonnement des métiers. [...]
[...] Les différents points déterminés par la règlementation peuvent être classés en plusieurs rubriques : Les articles 1,18 et 19 mettent en lumière l'organisation de la communauté. Les articles et 13 en déterminent les modalités d'intégration. Enfin, les articles et 34 précisent les fonctions des différents membres qui la composent, et donc (par extension) son rôle. 3°) Analyse des différentes dispositions. La communauté est composée de tous les maitres charcutiers. Elle est organisée selon un principe vertical hiérarchisé. Ainsi, elle est marquée par la coexistence de trois échelons : maitres, compagnons (étymologiquement « celui qui partage le pain ») et apprentis. [...]
[...] Une fois reçu, l'apprenti devient compagnon du métier. Le compagnon qui a montré, par son chef d'œuvre, la capacité d'exercer le métier à son compte accède à la maitrise. Ce chef d'œuvre est, au sens propre, la première œuvre que celui-ci a réalisé seul, d'une qualité suffisante pour mériter d'être proposée à la vente en tant qu'œuvre du métier. Il s'agit d'une prestation qu'il doit réaliser devant un jury composé des membres privilégiés de la communauté (Anciens, Jurés, Syndics) afin de prouver qu'il a acquis en totalité le savoir-faire du métier Aussi, l'accès à la maitrise est souvent réservé aux enfants de maitres, qui n'ont ni chef d'œuvre, ni apprentissage à réaliser, mais sont admis dans la communauté sous réserve de paiement d'une taxe royale. [...]
[...] Les villes sont les lieux par excellence des inégalités sociales : le grand luxe y côtoie la misère la plus noire. Système économique d'Ancien Régime : Les villes sont des centres administratifs détenteurs du capital économique. Economiquement, la France d'Ancien Régime peut donc être divisée en deux : le monde rural et celui des villes, qui regroupent des réalités très différentes. Par antagonisme, la vie des communautés rurales est autarcique. Les métiers n'entrent pas dans le village, il n'y a pas de place pour une organisation corporative. [...]
[...] En parallèle, la communauté est encadrée administrativement par certains membres issus de la maitrise: les « jurés », qui veillent sur l'application du règlement, et les « syndics », responsables de l'administration proprement dite. Ces membres sont élus par leurs prédécesseurs assistés de dix jeunes maitres et autant de modernes. L'expérience est nécessaire : seuls peuvent prétendre au rang de « jurés » ceux qui totalisent dix ans de maitrise avec boutique ouverte. Chaque boutique fait l'objet de contrôles annuels. L'accès à la communauté est possible dès l'âge de 15 ans. [...]
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