Sciences humaines et arts, Dossier documentaire, criminalité au XVIIIe siècle, royaume de France, Régence de Philippe d'Orléans, Louis XV, Cartouche, prince des voleurs, Chronique de la Régence et du règne de Louis XV, arrêt du Parlement de Paris du 19 septembre 1722, Le Vice puni
Pour parler de Cartouche et de la criminalité du temps de la Régence, nous avons un dossier documentaire comprenant trois documents. Le premier est extrait de la "Chronique de la Régence et du règne de Louis XV", ouvrage écrit par Edmond Jean-François Barbier, avocat au Parlement de Paris, et donc bourgeois de Paris. Dans ce livre, il consigne tous les événements marquants qu'il a pu vivre, particulièrement pendant la Régence de Louis XV par Philippe d'Orléans entre 1715 et 1723. Dans cet extrait, il nous raconte la capture du dénommé Cartouche, bandit de Paris recherché pendant près de huit ans, avec sa bande, basé sur les sources du Parlement de Paris, qui s'occupera de traiter l'affaire de la bande de Cartouche.
Le second document est un arrêt de la cour du Parlement de Paris, rendu contre sept membres de la compagnie de Cartouche, en date du 19 septembre 1722. Ce document émanant d'une source officielle en le Parlement de Paris, étant pour rappel une cour de justice jugeant en appel dans une région donnée. Le Parlement va donc promulguer une sentence, au regard des méfaits et rapports établis par les agents de la police parisienne. C'est un document imprimé qui est issu d'une imprimerie du Parlement, ce texte a donc vocation à être diffusé largement pour faire savoir à la population la sentence encourue par les membres de la bande de Cartouche. Enfin, le dernier document est un livret de poèmes, "Le Vice puni", ou Cartouche, livret imprimé à Anvers.
[...] Pas seulement par l'opinion du gros de la population, comme nous l'avons vu, mais aussi par les élites. Une certaine admiration a également existé dans les milieux plus cultivés, sans faire l'unanimité bien sûr. C'est le cas de l'avocat Barbier dont nous commentons ici le texte au ton plutôt favorable à Cartouche, mais aussi par exemple du marquis de Saint-Ange. Pour eux, ce n'est pas l'opposition à la police que représente Cartouche qui les attire, mais plutôt le personnage en lui-même et les vertus et le comportement qu'on lui attribue. [...]
[...] De même, au niveau institutionnel, il y a un problème d'organisation, entre les affaires que traite le lieutenant général de police, nommé ici par le régent, ainsi que le lieutenant général des crimes, nommé par le Parlement de Paris. Par exemple, s'il y a une bagarre dans sur une place, c'est le lieutenant général de Police qui doit s'occuper de traiter l'affaire. Mais s'il y a des couteaux et autres armes qui sont sortis et qu'il y a blessés et morts, alors l'affaire revient au lieutenant général des crimes. Ainsi, vu que les coups de Cartouche mêlent régulièrement coups en douce ainsi que violence, les deux lieutenants se marchent régulièrement sur les pieds. [...]
[...] Tout simplement Cartouche va tenter de s'évader du Châtelet, et ils vont y arriver, comme nous le raconte Barbier qui explique qu'ils sont entrés dans dans la cave d'un fruitier dont la boutique est sous l'arcade (l.92- 93). Mais pendant son évasion, il sera découvert et de nouveau arrêté et reconduit au Châtelet, Barbier nous explique détail les circonstances de son arrestation. Vers la fin de l'extrait, Barbier se demande implicitement que il faudra voir quelle en sera la fin (l.119). [...]
[...] Un traitement ambigu : le prince des voleurs ? Jamais voleur n'a eu tant d'honneur L.6. Patrice Peveri affirme que si ce dernier était un des plus actifs voleurs de la capitale, il était également un des plus violents ; il ne maîtrisait pas la subtilité et les techniques du vol furtif. Il mise surtout sur le brutal et le bruyant. Ce n'est pas non plus un Robin des Bois du XVIIIème siècle ; il n'a jamais partagé ses gains avec les pauvres, même s'il les épargnait de ses vols, contrairement à ce que veut faire croire le poème Le Vice Puni de Ragot de Grandval. [...]
[...] (dir.), Histoire et clandestinité : du Moyen-Age à la première guerre mondiale : colloque de Privas, mai 1977 (actes recueillis par Michèle Tilloy, Gabriel Audisio et Jacques Chiffoleau), Albi : Ateliers Professionnels de l'O.S.J Ouvrages spécialisés : ANDRIES L. (dir.), Cartouche, Mandrin et autres brigands du XVIIIe siècle, Desjonquères, coll. L'esprit des lettres, Paris GAUVARD C., ROBERT J.-L. (dir.), Être parisien : actes du colloque organisé par l'Ecole doctorale d'histoire de l'Université Paris Panthéon Sorbonne et la Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et d'Ile-de-France, Publications de la Sorbonne, coll. [...]
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