Louis XVI, États Généraux, 5 mai 1789, réformes, monarchie, dette, trois ordres, économie du royaume, roi pacifique
"Le gouvernement de ce temps-là, lorsqu'il s'adressait à la nation, ne se chargeait pas de faire tout à la fois la demande et la réponse" écrivait de Tocqueville dans L'Ancien Régime et la Révolution portant un oeil critique sur la politique de 1789 alors qu'il s'attelait à l'analyse des cahiers de la noblesse.
Cette affirmation est intéressante et révélatrice de la politique soutenue par Louis XVI dans son discours d'ouverture des États Généraux du 5 mai 1789. En effet, Louis XVI, né en 1754 à Versailles et mort guillotiné le 21 janvier 1793 à Paris, roi de France et de Navarre du 10 mai 1774 au 6 novembre 1789, hérite d'un royaume en banqueroute, agité par de fortes crises financières, mais aussi politiques, sociales et institutionnelles. Cette situation chaotique pousse le roi à lancer des réformes notamment financières avec l'aide des ministres Turgot, Calonne et Necker, mais aucune d'elles ne trouve grâce aux yeux des parlements qui s'y opposent durement. La seule issue du roi à toutes ces impasses est alors la réunion des États Généraux, qu'il convoque le 5 mai 1789...
Comment à travers son discours, Louis XVI entend-il remédier aux crises que connaît son royaume ?
[...] Le roi, dans un premier temps hostile à opérer un transfert de la souveraineté, cèdera le 27 mai et l'Assemblée nationale obtiendra la séparation des trois ordres. Le 20 juin, les députés prêteront serment dans la salle du Jeu de paume de ne pas se séparer avant d'avoir élaboré une Constitution. Finalement, au cours de l'été 1789, une page de l'histoire se tourne, la féodalité s'achèvera le 4 août 1789 et la monarchie sera condamnée et abolie quelques années après, le 9 août 1792. [...]
[...] Après avoir fait part de son enthousiasme, Louis XVI laisse enfin entendre l'objet de la réunion. En effet, n'ayant pas réussi à réformer seul le Royaume, c'est dans un souci de remédier aux problèmes financiers qu'il réunit les États Généraux qui représentent ainsi son dernier espoir. Cependant, ce scénario n'est pas inédit car si l'on se réfère aux réunions passées, les États Généraux ont d'usage, bien souvent eu pour objet de traiter de questions financières telles que la levée des aides et le consentement à l'impôt. [...]
[...] Néanmoins, cette réunion semble davantage revenir aux idées anciennes de consentement préalable des État Généraux à l'impôt. Il est alors intéressant de se demander comment à travers son discours, Louis XVI entend remédier aux crises que connaît son royaume ? Dans son discours, Louis XVI affirme la nécessité d'un redressement économique pour rétablir un équilibre dans le royaume redressement qui semble être prioritaire à ses yeux et se traduit par une absence de considération des doléances des États Généraux (II). [...]
[...] En effet, la dernière réunion des États Généraux eu lieu en 1614 sous le règne de Louis XIII ; ceux-ci n'ont par la suite jamais été rappelés, le roi se gardant bien de ne les convoquer qu'en en cas de crises importantes comme c'est le cas en 1789. Le roi affirme néanmoins que pendant ce temps il n'a pas balancé à rétablir un usage dont le royaume peut tirer une nouvelle force (l.4) ; il fait ici référence aux nombreuses réformes qu'il a tenté d'entreprendre en tant que roi réformateur. [...]
[...] Cette idée gagne en profondeur suite à l'annonce de la réunion des États-Généraux du 5 mai avec le pamphlet de l'Abbé Sieyès de janvier 1789 Qu'est-ce que le Tiers État ? dans lequel il critique la faible représentativité du tiers-état, lequel demande à exister. Selon l'Abbé Sieyès, il faut rechercher la réunion de la Nation et pas juste celle des États-Généraux pour refonder la France. Néanmoins, dans son discours le roi ne suit pas cette recommandation en ignorant la principale préoccupation de 80% de la population au profit du redressement économique. [...]
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