Ce discours public est prononcé le 11 janvier 1864 par Adolphe Thiers au Corps Législatif. Il est publié de manière partielle le lendemain dans le Moniteur Universel, journal bonapartiste né en 1789. Né en 1797, Adolphe Thiers a donc soixante-sept ans et une longue carrière politique derrière lui lorsqu'il prononce ce discours. En effet, il a été ministre de Louis Philippe Ier, puis il est devenu le chef du parti de l'Ordre sous la Seconde République. En 1864 il est député au Corps législatif et fait partie des trente-deux élus de l'opposition. Depuis 1860, Napoléon III a fait entrer l'Empire dans une phase libérale qui s'oppose à une période autoritaire (1852-1860). En effet, il recherche de nouveaux appuis dans l'opinion, pour compenser ceux qu'il a perdus à savoir les catholiques à cause de sa politique italienne ainsi que les hommes d'affaires à cause de l'adoption du libre échange en 1860. En 1864, cette libéralisation est très timide. Mais l'opposition s'enhardit par l'intermédiaire de Thiers. Ce dernier réclame alors à Napoléon III plus de « libertés » qu'il juge « nécessaires » dans un discours bien construit qui témoigne de l'art oratoire de Thiers. Il s'agit alors d'analyser comment Adolphe Thiers a contribué à l'évolution libérale du Second Empire. À travers, tout d'abord, la mise en place d'une opinion publique et enfin à travers le changement des rapports entre les députés et le gouvernement.
[...] Ce discours à une immense portée à l'intérieur du corps législatif et à l'extérieur. Le retentissement du discours est immédiat : la foule se porte aussitôt au domicile du député pour l'attendre et le féliciter. Il est immense : la France entière et les salons de toute l'Europe commentent les propos de l'orateur dans les jours qui suivent. Entre les fidèles du gouvernement et l'opposition irréconciliable, un Thiers-parti est né. Napoléon III n'a plus le choix il doit concéder plus de libertés à l'Empire. [...]
[...] Le premier est sans effet, se deuxième provoque la suppression du titre pendant une période donnée et le troisième actionne la suppression totale du journal. Napoléon III, fait donc appelle à l'autocensure, les journaux doivent surveiller eux même le contenu de leur article pour éviter les ennuis. Parallèlement à cette censure, Napoléon III favorise le développement d'une presse apolitique qui va faire fureur. Mais ces mesures prises ne semblaient pas suffire au gouvernement puisque dès le coup d'État, douze journaux parisiens vont être supprimés. [...]
[...] Mais à partir de 1860, c'est la libéralisation du régime répressif de Louis Napoléon Bonaparte. L'article du Décret de 1852, qui supprime de plein droit un journal qui a eu deux condamnations en 2 ans, est annulé. Même si l'empereur a une volonté de condamner la presse qui va contre la loi, se développe une presse d'opposition. Tout d'abord une presse légitimiste, avec une reconquête des catholiques surtout dans les provinces, à l'instar du Journal de Rennes qui combat le gouvernement impérial, mais aussi une presse libérale qui rappelle les écueils du Premier Empire. [...]
[...] En effet les élus et députés sont mandataires de l'opinion publique Pour l'exprimer ils doivent donc être libres Les députés sont élus au suffrage universel dans un système uninominal pour une durée de 6 ans, mais des mesures limitent les libertés du corps législatif. Ils votent le budget, peuvent discuter et voter les lois qui leur sont proposées par le gouvernement, mais ils ne peuvent pas les amender. Les députés sont ainsi privés de droits d'initiative. A cela vient s'ajouter le fait que le Sénat peut annuler les votes du Corps Législatif. Ainsi Thiers demande le rétablissement du droit d'interpellation : Il faudrait introduire un usage ici, celui d'interpeller les ministres, qui ont existé dans tous les temps et qui existent partout. [...]
[...] Le compte rendu des débats des Chambres pourrait être publié par les journaux. Et des ministres sans portefeuille viendraient soutenir devant les députés les projets de loi du gouvernement, ainsi grâce au droit d'adresse une partie de la liberté d'interpellation a été retrouvée. Mais Thiers va beaucoup plus loin et demande une remise en place totale du droit d'interpellation et donc rendre les députés capables d'exprimer l'opinion publique. Thiers continue son processus logique et demande plus que la liberté des élus. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture