Ce texte constitue la réaffirmation claire des principes de la monarchie absolue. C'est le point de départ de la Réaction absolutiste du règne de Louis XV. Ce discours était prêt depuis plusieurs semaines, et on l'a sorti à l'occasion d'une contestation du Parlement de Paris contre le jugement des magistrats du Parlement de Rennes par le nouveau Parlement, composé en grande partie de commissaires, et non d'officiers.
Sa violence peut être surprenante, si l'on ne comprend pas le contexte dans lequel s'inscrit ce discours. Il est Louisquatorzien dans l'esprit, mais il affirme des principes qui commencent à être en décalage avec ce que désire l'opinion publique. Ce discours n'aurait pas eu le même effet sous Louis XIV, il aurait eu un caractère plus « normal », alors qu'il apparaît comme un ovni en 1766. Tant et si bien qu'on aurait dit à son propos « C'est le canon du plus gros calibre : le despotisme oriental et la tyrannie à découvert ». C'est que Louis XV semblait avoir caché que la France était encore soumise à la monarchie absolue, il a parfois été ferme avec les Parlements, mais a toujours fini par faire des concessions.
Ce n'est pas le roi, c'est Joly de Fleury qui a fait la lecture de ce discours, qui a simplement été introduit par le roi : « Messieurs, je suis venu moi-même répondre à vos remontrances. Mr de St-Florentin, faites lire cette réponse par un de vous ».
[...] L'idée que la monarchie ne tient pas sans les parlements est réfutée par Louis XV. Pour lui, ils ne sont pas l'organe de la Nation. Il réfute également l'idée que les Parlements puissent être un contre- pouvoir : ils n'ont pas pour but d'adoucir le pouvoir royal. Il considère également que les Parlements ne coopèrent pas avec le roi pour faire les lois, qu'ils n'ont pas le pouvoir législatif. C'est une corruption des parlements qui a entraîné cette illusion. C'est en ma seule personne que réside la puissance souveraine : le souverain, pour de nombreux philosophes des lumières, ce n'est pas le roi, mais le peuple, qui aurait mis en place un contrat tacite avec le roi pour qu'il assure le gouvernement. [...]
[...] Les magistrats, nouveaux et anciens, continuant de vouloir faire valoir les droits des Parlements, et refusant de reprendre le procès des meneurs en utilisant les pièces du conseil, le roi fait cette déclaration que l'on a surnommée la Flagellation, devant le Parlement de Paris le 3 mars 1766. Les magistrats du Parlement de Pau ont souhaité supprimer l'édit de discipline de 1747 qui faisait que la convocation, le choix des thèmes de discussion et la suspension de l'assemblée des chambres étaient soumis à l'autorité absolue du Premier président. [...]
[...] Le pouvoir législatif car les Parlements ne font pas les lois, ils ne font que les enregistrer et les appliquer. Les remontrances sont conçues par le pouvoir royal comme étant des conseils, on retrouve alors l'appartenance originelle des Parlements au Conseil du roi. L'ordre public émane de moi ce qui suppose que le roi est également le garant du pouvoir exécutif Les principes de l'absolutisme Tout le leitmotiv du texte consiste à dénoncer l'attitude des magistrats qui osent énoncer des principes contraires à ceux de la monarchie. [...]
[...] Réaffirmation des principes de la monarchie absolue 1. Un discours autoritaire Louis XV est venu comme à l'improviste. Il a voulu être reçu par le Parlement sans cérémonie. Son discours est laconique, très bref, direct, sans détour. Il a été suivi de la radiation des registres du parlement des arrêtés pris par celui-ci. Mais son but n'était pas de faire enregistrer ou de casser un arrêt, c'était simplement de faire la leçon aux magistrats. Ce texte n'introduit pas de vrai changement de politique, il faut attendre pour cela 1771. [...]
[...] Egret, Louis XV et l'opposition parlementaire J. Flammermont, Le chancelier Maupeou et les Parlements J. Meyer, La noblesse bretonne au XVIIIè siècle. J. [...]
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