Dans la chronique obituaire de la Chartreuse de Liège, un moine a transcrit cette notation significative : « 1468. L'année où Liège a péri ». De même, c'est à l'écrivain contemporain, Henri Carton de Wiart, que nous devons l'expression « Citée ardente » appliquée à la ville de Liège, appellation cent fois méritée : ardente par l'incendie qui l'a dévoré en 1468, par la passion, l'esprit de résistance, mais aussi le dynamisme farouche des Liégeois.
Comme vous l'aurez compris, c'est bien la destruction de cette ville en 1468 qui nous occupera aujourd'hui et, plus précisément, le récit que nous en donne Philippe de Commynes, aux chapitres XIII et XIV, extraits de ses « Mémoires » en huit volumes. Rédigées entre 1488 et 1498 à la demande de l'archevêque de Vienne, Angelo Cato (médecin et astrologue de Louis XI), notre auteur s'attache à y décrire le règne de Louis XI et constitue un témoignage essentiel sur l'histoire de la France et de l'Europe à l'extrême fin du Moyen Âge, sous une forme plus proche de la chronique que des mémoires puisqu'il expose les événements sans véritablement s'engager.
Cette œuvre marque aussi l'avènement d'un genre littéraire nouveau en langue vulgaire dont la réflexion politique, fondée de manière novatrice sur l'expérience, sur la « pratique », en fait, selon le vœu de Commynes, un livre destiné à ceux qui seront amenés comme lui-même, qui fut au service de trois rois, à guider les princes.
[...] Cependant, cette tentative de négociation se heurte à l'intransigeance des Bourguignons qui posaient comme conditions préalables le retour de Louis de Bourbon dans sa principauté et la désignation du duc de Bourgogne comme avoué de Liège. Un traité fut finalement scellé à Saint-Trond en décembre 1465, punissant sévèrement Dinant, mais n'atténuant pas les tensions. Malgré ce traité, Louis de Bourbon était toujours dans l'impossibilité de gouverner sa principauté bien que le Pape Paul II en décembre 1465 eût reconnu ses droits. [...]
[...] En effet, nous l'avons dit, Commynes écrit 20 ans après la destruction de Liège, mais, surtout, ses Mémoires s'attachent à décrire le règne de Louis XI et peignent les traits du roi idéal, souvent très proche du roi de France. Celui-ci, étant présent à Liège le jour de l'assaut et y ayant même participé, ne pouvait approuver de telles horreurs, c'est pourquoi Commynes déforme quelque peu la réalité. Cependant, ces Mémoires restent une source essentielle sur l'histoire de la France et de l'Europe à l'extrême fin du Moyen Âge. [...]
[...] La destruction de la ville de Liège (1468) Dans la chronique obituaire1 de la Chartreuse de Liège, un moine a transcrit cette notation significative : 1468. L'année où Liège a péri De même, c'est à l'écrivain contemporain, Henri Carton de Wiart, que nous devons l'expression Citée ardente appliquée à la ville de Liège, appellation cent fois méritée : ardente par l'incendie qui l'a dévoré en 1468, par la passion, l'esprit de résistance, mais aussi le dynamisme farouche des Liégeois. Comme vous l'aurez compris, c'est bien la destruction de cette ville en 1468 qui nous occupera aujourd'hui et plus précisément, le récit que nous en donne Philippe de Commynes, aux chapitres XIII et XIV, extraits de ses Mémoires en huit volumes. [...]
[...] Semblablement en fut ordonné pour garder les autres églises (lignes 11 à 13). C'est pourquoi, toutes les églises furent sauvées, ou peu s'en falut, et plus de trois cens maisons pour loger les gens d'Église (ligne 19 et 20). Par contre, il ne pouvait être fait exception pour aucune des maisons des artisans, même les plus indispensables. On montrait ainsi qu'on voulait faire table rase de cette ville. Notons d'ailleurs qu'il fut décidé qu'on brulerait la cité trois fois (ligne référence ici encore à la Trinité. [...]
[...] Le sort de la ville appartient désormais au vainqueur et, le roi de France accompagnant le duc, son épée nue en main, marchoit à loisir : car il voyoit bien qu'il n'y avoit nul qui resistast ; et toute l'armée entra dedans par deux bouts (lignes 28 et 29) : une ville conquise par la force est généralement soumise au pillage, d'autant plus rigoureusement que la résistance avait été acharnée. En fait, quand le vainqueur avait besoin de la ville comme point de passage ou lieu de ravitaillement, il se contentait de sévir contre quelques habitants, de prendre des otages et de laisser une garnison, mais Liège, ville rebelle, allait connaître une tout autre destinée : le pillage et le feu III. Liège, un exemple pour toute la principauté bourguignonne 1. [...]
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