Ce texte est issu de l'ouvrage d'Emmanuel Le Roy Ladurie intitulé : Le voyage de Thomas Platter (1595-1599).
Emmanuel Le Roy Ladurie est né le 19 juillet 1929 aux Moutiers-en-Cinglais dans le Calvados. C'est un historien moderniste français. Son mentor est Fernand Braudel. Dans les années 1960 il va enseigner à Montpellier en tant qu'assistant à la faculté de lettres de Montpellier et maître assistant à l'école des hautes études en sciences sociales. Il rompt avec le parti communiste en 1956. Il est membre de l'académie des sciences morales et politiques de l'institut de France depuis 1993. Son œuvre, Le voyage de Tomas Platter, est une traduction des écrits laissés par Thomas Platter lors de son voyage initiatique. Emmanuel le Roy Ladurie rédigea l'introduction et les commentaires historiques.
Thomas Platter (dit le jeune) était un humaniste, fils de Thomas Platter (dit le vieux 1499-1582) et frère de Félix Platter. Félix Platter offre à son frère Thomas Platter (le jeune) des études à l'université de Montpellier (comme lui-même en avait reçu de la part de son père) ainsi qu'un voyage d'initiation dans le sud et l'ouest de la France.
Thomas Platter effectue son voyage de 1595 à 1599. Rappelons que Henri IV est proclamé Roi le 2 août 1589 et qu'il effectue sa conversion en 1594. En 1598 est ratifié l'édit de Nantes qui assure aux protestants le libre exercice de leur culte dans les villes où il était établi. Il admet aussi les protestants au même titre que les catholiques dans les écoles et les fonctions publiques. Enfin, il signe l'arrêt officiel des guerres de religion. En 1598 il y a également fondation de l'académie protestante de Montpellier. A travers ce texte, on se posera la question de savoir quels étaient le rôle et la place de l'université sous l'ancien régime.
[...] Les origines des étudiants à l'université de Montpellier sont diverses comme le rappel Thomas Platter aux lignes 10 et 11 (de toutes les extrémités du monde). Malgré le prestige apparent de l'université de Montpellier, cette dernière semble, paradoxalement, n'avoir jamais rassemblé que des effectifs assez modestes, il y avait trois fois plus de membres à la faculté de médecine de Paris dans les dernières années du 14ème siècle. En 1378, les 56 maîtres et étudiants se répartissent ainsi : 17 viennent de la moitié sud du royaume 3 viennent de la moitié nord du royaume 10 viennent des pays bas 10 viennent d'Allemagne et de Prusse 9 viennent de la péninsule ibérique Pour les 7 restants leurs origines géographiques sont inconnues. [...]
[...] Mais on ne pouvait pas réellement parler d'ascension sociale car il fallait déjà un minimum d'aisance pour faire des études et accéder à des postes importants. On jouissait plus du prestige culturel lié à son grade universitaire que d'une réelle ascension sociale. Conclusion Admis dans l'entourage des grands, les médecins y jouaient parfois le rôle de conseiller, d'ambassadeur, etc Leurs curiosités intellectuelles elles-mêmes débordaient la médecine et, contrairement à ce qu'on croit parfois, ils portaient souvent un vif intérêt aux problèmes littéraires et de philosophie naturelle auxquels les avait préparés leur formation obligatoire de maîtres ès arts. [...]
[...] Il y a 3 disciplines de la médecine théorique : la physiologie, la pathologie et la thérapeutique. A l'origine, l'enseignement était purement oral mais peu à peu on s'est efforcé de lui donner une orientation plus pratique en y introduisant des démonstrations visuelles en anatomie et en botanique par exemple. A Montpellier, ces nouveautés semblent être apparues assez tôt (dés 1534), les statuts demandaient 1 dissection par an et en 1550, ce chiffre était monté à 4. A Montpellier, en 1593, apparaît une chaire indépendante des disciplines comme la botanique et l'anatomie (initialement enseignées par des professeurs de médecine théorique) par initiative de l'état royal. [...]
[...] Elles sont évoquées par Platter aux lignes 7-8-9. C'est en 1220 que ces écoles accèdent à une reconnaissance officielle et juridique. En 1220, le cardinal légat Conrad octroie des statuts qui introduisent dans les écoles de médecine le système de la licence La licence donne l'autorisation d'enseigner mais aussi de pratiquer la médecine. Les statuts reconnaissent également l'existence d'une association des maîtres et des étudiants liés entre eux par des obligations mutuelles de défense et d'entre aide. A l'époque, c'est l'évêque de Maguelone qui accordait les licences. [...]
[...] En 1403 on en recensait à Montpellier. Il y a une plus grosse proportion de nobles dans les étudiants étrangers. Les nobles se rencontraient souvent dans les facultés de droit où ils se préparaient à des carrières ecclésiastiques pour la plupart. Il s'agissait le plus souvent de nobles de petite ou moyenne noblesse et dont les familles étaient déjà souvent liées à l'église. Ils jouissaient d'une situation privilégiée au sein de l'université du fait de leur fortune et de leur naissance. [...]
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