Sciences politiques, délibérations du Conseil d'en haut, ouverture du testament espagnol en 1700, royaume de France, partage de l'Espagne, testament de Charles II
La seconde moitié du 17e siècle marqua la déliquescence de la puissance de la monarchie espagnole. La mort de Philippe IV ouvrit une crise de gouvernement, ce à quoi s'ajoute le déclin de l'industrie, la baisse de la production de métaux précieux des colonies américaines, la dévaluation de la monnaie, les mutineries des troupes qui n'étaient plus payées. De plus, après la paix des Pyrénées, les Pays-Bas espagnols furent pratiquement laissés sans troupe et leur défense incomba aux Hollandais. La France, quant à elle, s'est imposée comme première puissance européenne. La guerre d'Augsbourg a prouvé qu'elle était capable de faire face à peu près seule à une coalition européenne et elle possède des ressources considérables qui sont évaluées à 188 millions de livres en 1695. En face, l'Empereur ne peut guère percevoir que 50 millions de livres par an dont l'essentiel sert à financer l'armée face à un Louis XIV qui n'a pas démobilisé après la paix de Ryswick, qui dispose de la plus puissante marine d'Europe et d'une armée de terre redoutable, sans compter la très efficace ceinture de fer de Vauban.
[...] Lors de la séance du lendemain, l'unanimité se fit en faveur du testament. Tout a été réglé en une semaine entre le 9 novembre, date d'arrivée du premier courrier à Fontainebleau, et le 16, date de l'acceptation officielle du testament à Versailles. Lors de la cérémonie, Louis XIV présenta son petit- fils comme le nouveau roi d'Espagne. Il lui dit alors : soyez bon espagnol, c'est présentement votre premier devoir ; mais souvenez-vous que vous êtes né français pour entretenir l'union entre les deux nations ; c'est la moyen de les rendre heureuses et de conserver la paix en Europe Cependant ses paroles ne furent pas prémonitoires : suite à cette acceptation, les puissances européennes se déchirèrent dès l'année suivante dans une guerre qui devait durer 13 ans. [...]
[...] La dernière négociation fut celle menée en 1699 par Louis XIV et Guillaume d'Orange et qui aboutit à un traité de partage le 13 mars 1700 : l'archiduc Charles obtiendrait la péninsule ibérique, les Indes et la Belgique, le Duc de Lorraine le Milanais et le Dauphin de France obtiendrait Naples, la Sicile, les présides toscans, le Guipúzcoa (Fuenterrabia et San Sebastián) et le duché de Lorraine. On ne tint pas compte une seule fois du sentiment national espagnol dans ces négociations. Ceux-ci ne voulaient pas voir leur empire démembré, si faible que fut la monarchie espagnole. Charles II ne souhaitait pas plus la voir dépecée, aussi, il rédigea un testament le 2 octobre 1700 pour choisir un unique légataire. [...]
[...] Appelé à siéger au Conseil depuis 1695, il avait pu s'initier aux affaires de l'état pour se préparer à exercer son futur métier de roi. Il s'était organisé une petite cour à Meudon et tuait le temps et son ennui en s'adonnant à la chasse (lignes 131 et 132 : tout noyé qu'il fut dans la graisse et dans l'apathie Ce que Pontchartrain ne fit que suggérer, le dauphin le soutint avec force et ardeur, ce qui ne lui ressemblait pas du tout et qui étonna l'assemblée (lignes 132 et 133). [...]
[...] La seule puissance pouvant donc tenir en respect la France est l'Angleterre de Guillaume III d'Orange. Selon les rapports des ambassadeurs vénitiens, Guillaume III possède en 1700 une puissance et des ressources équivalentes à celles de la France, auxquelles s'ajoutent celles de la Hollande, qui dispose d'une flotte de guerre très efficace. Face à une coalition franco-britannique, l'Empereur ne pouvait donc espérer le succès. Une solution raisonnable de la succession d'Espagne passait dès lors par un compromis entre les trois souverains. [...]
[...] Toute notion de partage était exclue et il était entendu que les deux monarchies bourbonnes resteraient distinctes. La nouvelle du testament conjuguée au décès de Charles II le 1er novembre contraignirent Louis XIV à prendre dans de courts délais des décisions très importantes. Basé à Fontainebleau le roi apprit cela le matin du 9 novembre et donna l'ordre aux ministres de se rendre à trois heures chez Madame de Maintenon. Le Conseil d'En-Haut, (nom donné au Conseil d'État ainsi appelé parce qu'il siégeait au premier étage du château de Versailles, mais réuni chez l'épouse du roi en raison du caractère extraordinaire de cette séance), se tint en la présence de cette dernière. [...]
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