À la mort du cardinal Mazarin, le 9 mars 1661, Louis XIV alors âgé de vingt-trois ans annonce : « La face du théâtre change ; j'avais d'autres principes dans le gouvernement de mon Etat, dans la régie de mes finances et dans les négociations au dehors que n'avait feu M. le Cardinal. » Cette phrase montre aussitôt une politique internationale différente et en particulier qui touchera les relations avec le Saint siège.
Ce document est une déclaration c'est-à-dire un texte qui est proclamé ouvertement et solennellement. Elle se compose d'un préambule et de quatre articles. Elle fut votée le 19 mars 1682 par une assemblée générale du clergé français réunie du 30 octobre 1681 au 1er juillet 1682. Composée par des évêques pour moitié et l'autre moitié par des représentants du reste du clergé, cette assemblée est convoquée par Louis XIV.
L'auteur de cet article est à l'origine l'ensemble des délégués des provinces ecclésiastiques présidé par l'évêque de Tournai, Gilbert de Choiseul qui est donc le dignitaire de l'Eglise, le successeur des apôtres qui possède la plénitude du sacerdoce et qui a la charge spirituelle d'un diocèse. Or c'est Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), « tête pensante » de l'Assemblée qui va formuler ces idées.
En quoi cette déclaration marque-t-elle un visage définitif des libertés de l'Eglise gallicane ainsi que l'aboutissement du royaume de Louis XIV vers un régime de monarchie absolue ?
[...] Cette déclaration fut votée le 19 mars 1682. Elle est le résultat de longues vicissitudes qui opposent le roi de France et le pape. Cependant, c'est l'affaire de la régale en 1673 qui conduit l'assemblée du clergé en 1682 à définir la doctrine gallicane par la Déclaration des Quatre Articles. En effet, la régale est le droit exercé par le souverain français, découlant du concordat de 1516, consistant à percevoir dans certains diocèses les revenus d'un évêché vacant et à pourvoir aux bénéfices qui en dépendent. [...]
[...] Pour finir, le dernier argument est tiré d'une des treize épîtres de Saint Paul, premier écrivain du Nouveau Testament, de la ligne17 à la ligne 19. Il expose sa doctrine en particulier sur la relation entre la loi et la foi. Selon lui Toute puissance vient de Dieu cette expression montre les prémices de la notion du droit divin. Le prince est le ministre de Dieu et son lieutenant sur Terre. De cette manière, tout gouvernement est le reflet de l'autorité de Dieu. [...]
[...] De plus, dans le préambule, Bossuet mentionne nos ancêtres (l.2) et traditions des pères (l.3, 26,43) qui représentent donc les anciens archevêques et évêques gallicans. Ce rappel au passé, qui symbolise les anciennes traditions de l'Eglise gallicane, souligne la Déclaration comme étant la continuité des libertés gallicanes prises précédemment. Cette Déclaration se veut donc être le point culminant des idées gallicanes car elle prend en compte les bases historiques du gallicanisme mais elle montre également, par ces décrets, les limites du pouvoir papal accordées par l'Eglise de France. [...]
[...] Cet article 1 montre Louis XIV est un roi avide de pouvoir car il cherche à contrôler l'ensemble de ses sujets au profit d'une France unifiée sous ses ordres et indépendante du pape. Certes cette déclaration est vue comme un point ultime du gallicanisme mais c'est avant tout une prise de pouvoir politique orchestrée par Louis XIV qui dirige le royaume mais également l'Eglise de France. Pour conclure, la déclaration des Quatre Articles marque un tournant définitif dans le gallicanisme. [...]
[...] Cette Déclaration qui est la continuation historique du gallicanisme marque un aboutissement de cette lutte entre roi et pape. En effet, cette déclaration prévoit, même avec un discours mesuré, beaucoup de limitations au pape ce qui le rend pratiquement figurant dans le milieu religieux français dans le but d'accroitre le désir d'absolutisme de Louis XIV. Afin de redéfinir les pouvoirs de chaque autorité, Bossuet s'appuie sur des arguments tirés de l'Ecriture et en particulier du Nouveau Testament c'est-à-dire l'ensemble des écrits relatifs à la vie de Jésus (l.16 à 19). [...]
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