Cette "Déclaration du clergé de France sur la puissance ecclésiastique" est en fait un texte écrit en latin en un préambule de quatre articles. Elle fut votée le 19 mars 1682 par une assemblée générale extraordinaire du clergé de France, convoquée par Louis XIV, Roi de France (1638-1715) en 1681.
Dans cette Déclaration, l'Assemblée extraordinaire des évêques de France rappelle les grands principes des Libertés de l'Église gallicane. Cette Déclaration est la conséquence d'un conflit entre Louis XIV et la papauté sur l'étendue de l'autorité royale en matière ecclésiastique. En conflit avec Rome au sujet du droit de Régale (perception royale du revenu ecclésiastique des évêchés et abbayes) depuis plus de 10 ans, Louis XIV convoque en synode national l'Assemblée extraordinaire des évêques de France et leur demande de rappeler dans une déclaration solennelle les grands principes des Libertés de l'Eglise gallicane.
Nous pouvons nous demander en quoi ces Quatre Articles affirmant la puissance ecclésiastique évoquent-ils une déclaration de guerre de l'Eglise Gallicane contre les doctrines romaines soutenues par le Pape ?
[...] Par cette Déclaration, Louis XIV se veut de régler l'usage de la puissance apostolique. Désormais l'autorité du pape sera limitée par les lois et coutumes du roi et de l'Eglise de France. C'est le Roi qui impose désormais ses décisions, ses lois en matières religieuses. Il dispose dorénavant du pouvoir de contraindre la population ou ses sujets des usages ou pratiques qui prennent maintenant force de loi. Aucune remise en question n'est possible par le Pape. Cette mesure montre ainsi que cette assemblée générale extraordinaire n'était pas un concile car elle voulait satisfaire le roi sans s'aliéner le Pape d'où une présentation modeste, humble même de cet article. [...]
[...] Ainsi c'est pour éviter de voir un autre conflit de même sorte que s'est tenue une assemblée extraordinaire, pour anticiper un éventuel prochain conflit (l.10-12). Cependant, en faisant rédiger cette Déclaration, Louis XIV voulait davantage affirmer un gallicanisme politique que théologique. Il s'agissait pour lui de défendre un idéal que de fabriquer une machine de guerre à l'encontre de Rome. Bossuet n'ignorait rien de la politique du Royaume de France mais, en bon théologien, il a dans ses définitions ramené le débat au niveau des principes, des vérités théologiques. [...]
[...] Cette Déclaration du clergé de France sur la puissance ecclésiastique est en fait un texte écrit en latin en un préambule de quatre articles. Elle fut votée le 19 mars 1682 par une assemblée générale extraordinaire du clergé de France, convoquée par Louis XIV, Roi de France (1638-1715) en 1681. Ce sont quelque 70 députés des 18 provinces ecclésiastiques de France qui se sont retrouvés en 1681 au cœur de Paris, dans le célèbre couvent des Grands-Augustins. Tous ces prélats viennent des quatre coins du royaume pour assister à cette Assemblée. [...]
[...] Il semble être affirmé un gallicanisme royal posant, contre le Pape, le Roi comme chef temporel de l'Eglise française. Ainsi les princes ne sont plus soumis à l'autorité de l'Eglise dans les choses temporelles. Le Roi est désormais libre de ces actes et de ces décisions en matières religieuses et n'a plus l'obligation de s'adresser au Pape pour lui demander son approbation. Il est désormais responsable de la nomination des évêques et des abbés des monastères et peut imposer d'importantes restrictions aux impôts perçus par Rome sur le Clergé du royaume de France. [...]
[...] Il renonce en septembre 1693 à la Déclaration cependant que le nouveau pape Innocent XII accorde l'extension du droit de régale et entérine les nouvelles investitures d'évêques. Louis XIV eut par conséquent de nombreuses difficultés à remettre en question l'autorité du Pape ; mais, s'il sembla s'incliner à propos de la Régale, la Déclaration des quatre articles sur la puissance ecclésiastique et la puissance séculière (votée le 19 mars 1682 par une assemblée générale extraordinaire du clergé de France) que lui-même et l'évêque de Meaux, Jacques Bénigne Bossuet, avaient inspirée, resta une des sources principales du gallicanisme. [...]
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