Le Grand Bond en Avant, Jung Chang, 1958, Chine, République Populaire de Chine
« Sans destruction pas de construction; sans barrière pas de courant; sans arrêt pas d'avance » disait Mao Zedong. Le grand bond en avant se voulait une refonte de la République Populaire de Chine, une renaissance de la puissance chinoise. Ce texte nous montre en réalité son échec.
Ce texte est extrait des Cygnes sauvages (1958), l'autobiographie de Jung Chang, une Chinoise immigrée en Angleterre, issue de la province du Sichuan, née en 1952 et fille de deux membres du Parti Communiste. Elle écrit ce livre 3 ans après les événements de la place Tiananmen, des manifestations étudiantes en Chine qui se terminèrent dans une sanglante répression le 4 juin 1989.
[...] Mais le bond n'est pas qu'un plan industriel, et la réussite se lit à tous les niveaux de la société. Un changement radical (transition, défilé, une femme habile . ) Les grands discours s'étaient changés en revendications concrètes. Des rêves irréalisables étaient censés s'accomplir (l.63 64) Pour une partie de la population, le Grand Bond en Avant est un objectif concret. Bercés par les discours de propagande (lignes 7 à les défilés en son [Mao] honneur (l.59) et les chiffres du régime, on assiste aussi clairement à une modernisation des campagnes. [...]
[...] Échec de l'acier, échec du modèle soviétique Mais la population fait face à un autre problème : n'étant pas formée à la fonderie de l'acier, elle produit un acier en masse, certes, mais d'une qualité exécrable. Or les rendements de masse se limitèrent en définitive à ce que le peuple chinois appela des “bouses de vache” 33). De plus, dès 1958, les hauts fourneaux, installés trop rapidement partout dans le pays, montrèrent des traces d'usure, due d'une part à des malfaçons, et de l'autre à une surutilisation. [...]
[...] En 1958, Mao fusionne ces coopératives dans le but de former des zones de production plus fortes, avec plus de main-d'œuvre. Il y fait bâtir des hauts fourneaux (fonderie d'acier) apparaissent, où toute la population doit travailler afin de remplir un quota d'acier donné par le gouvernement, dépasser en 15 ans les productions britanniques et étasuniennes. L'acier, maréchal de l'industrie (l.20), représente pour Mao le progrès industriel, et le but à atteindre pour montrer à la face du monde la puissance de sa nation. [...]
[...] Même si dans les chiffres, Mao semble bien commencer son Grand Bond en Avant qui devait durer 15 ans, la réalité est tout autre, et aux ambitions de Mao s'opposent très vite sa propre démesure et ses maladresses. III) Un échec national Dépeuplement des zones agricoles et refus d'obtempérer Les chiffres officiels indiquent que près de 100 millions d'agriculteurs durent abandonner leurs travaux agricoles 39) Sur 600 millions de Chinois majoritairement agriculteurs millions d'agriculteurs durent abandonner leurs récoltes au profit des fonderies. Ce sixième de la population en moins, la production de produits agricoles, comme les graines, nécessaires à nourrir la population, fût largement entamé. Cela créa dans certaines régions des débuts de famines. [...]
[...] Mao veut ainsi inscrire la RPC dans l'histoire, en en faisant le leader du communisme, une idéologie qui trouve alors des adeptes dans les mouvements révolutionnaires en Corée et au Vietnam par exemple, reprendre aux Russes le leadership socialiste 58). Mais l'autre but de Mao, c'est de montrer au monde que la RPC est une véritable puissance. Devenir une puissance internationale Aux yeux des Chinois, ces pays représentaient le monde capitaliste par excellence. Les surpasser sur le plan économique apparaissait comme une manière de triompher de l'ennemi 49) En pleine guerre froid, le symbole du capitalisme est bien évidemment les États Unis, mais aussi la couronne de Grande-Bretagne. [...]
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