François Pierre Ingrand, Convention nationale, Compte rendu à la Convention nationale, Vendée, 9 Thermidor, totalitarisme, Terreur, jacobinisme, insurrection vendéenne, guerre de Vendée, guerre civile, Révolution française, Comité de salut public, décret du 21 mars 1793, Comment sortir de la Terreur, Bronislaw Baczko, armée de l'Ouest, coalition, Robespierre, attaque du château de Beaurepaire, royalisme
Un représentant en mission est un député désigné par la Convention pour veiller au maintien de l'ordre dans les départements et dans les armées. Durant la Terreur, ils sont souvent associés au totalitarisme et à la cruauté. Ingrand, par exemple, est un envoyé en mission dans les départements de la Vienne. Ce député de la Convention a participé aux clubs jacobins et siège avec les montagnards à l'Assemblée. Il a d'ailleurs voté pour la mort du roi. En septembre 1793, il est chargé de surveiller les opérations militaires en Vendée et rejoint alors l'armée de l'Ouest qui est une armée créée en octobre 1793 pour combattre l'insurrection vendéenne. Ingrand est alors un témoin total des événements de la guerre de Vendée.
[...] En effet, l'armée de l'Ouest est composée de soldats, mais une partie de la population les rejoint pour les aider au nom de la liberté. En effet, il semble alors dans ce texte qu'Ingrand se présente du parti de la liberté contrairement aux armées étrangères et aux Vendéens. Il compare alors les armées coalisées contre la France aux Vendéens qui sont tous deux des menaces à la liberté. Par exemple, il compare l'armée de l'Ouest donc l'armée pour combattre les Vendéens, aux armées victorieuses, soit les armées qui ont vaincu les coalitions étrangères lors des dernières années. [...]
[...] Ainsi, le récit qu'il fait de ce conflit est biaisé par sa volonté à brosser un portrait négatif des Vendéens. La situation floue de guerre civile où chacun tente de se dédouaner Dans un second temps, ce document s'inscrit dans un contexte d'un jugement d'une guerre civile très floue où la plupart des participants cherchent à se dédouaner de toutes responsabilités. Ingrand cherche alors à vanter les mérites de l'armée de l'Ouest qui pour lui se bat pour la liberté. [...]
[...] Or, en mars 1793 une troupe républicaine a été battue par ces vendéens. Mais ce conflit, comme le montre Jean-Clément Martin, est d'abord politique et est utilisé par les Montagnards comme prétexte pour montrer l'insuffisance des Girondins face à la situation, c'est d'ailleurs la seule fois durant la Révolution qu'une révolte ait été qualifiée de guerre. La Convention, au même titre que pour l'organisation de ses armées à l'extérieur, reprend en main l'armée interne pour mater ces insurrections, mais utilise aussi des députés représentants en mission chargés de veiller au maintien de l'ordre dans les départements. [...]
[...] Mais dans son compte-rendu, Ingrand ne l'évoque pas et se contente du déterminant « quelques généraux ». De ce fait, on voit qu'ici Ingrand se situe dans une période très floue de guerre civile où l'ennemi commun du peuple n'est plus seulement les royalistes, mais aussi les républicains trop violents. Ingrand s'efforce alors de rappeler qui les réels ennemis du peuple sont selon lui, soit les antirévolutionnaires. Cependant, il profite de cette situation de flou pour se présenter comme une forme d'entre-deux. [...]
[...] Ingrand ici s'adresse alors à la Convention nationale composée de députés qui, depuis le 9 thermidor, jugent les actions de responsables de crimes lors de la Terreur. En effet, en 1794 la France, en pleine Révolution depuis la prise de la Bastille en 1789, est plongée dans ce que les historiens appellent par la suite la Terreur, soit une période de septembre 1793 à juillet 1794 où les rumeurs de complots se succèdent au même titre que la guerre civile ainsi que la guerre contre les armées étrangères. [...]
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