Chroniques, Jean Froissart (1370 et 1400) - la vie de Charles IV le Bel et l'établissement de sa succession

Résumé du document

Selon l'adage "le royaume de France ne saurait tomber en quenouille" qui exprime en réalité que la Couronne ne peut être transmise d'un homme à une femme est une des lois fondamentales suivies à l'époque, nommée la loi salique. Le présent extrait, tiré de l'oeuvre Chroniques, a été écrit entre 1370 et 1400 par Jean Froissart.

"Les Chroniques" de Jean Froissart se situent lors du renouveau du statut de l'écrivain et de la littérature même. L'écrivain devient alors plus professionnel. C'est le début du mécénat; ainsi, Jean Froissart s'engage au service de l'épouse du Roi Édouard III d'Angleterre, Philippe de Hainaut, puis devient chanoine de Chimay et enfin chapelain au compte de Guy de Blois. À travers ses Chroniques, l'on voit apparaître doucement la Renaissance et ses débuts.

Le passage qui nous est présenté relate la vie de Charles IV le Bel et comment sa succession a été établie. Nous allons donc nous interroger sur le sujet suivant : dans quelle mesure la loi salique montre-t-elle une importance dans l'intervention des successions royales ?

Extraits

[...] La loi n'est pas clairement édictée dans cet extrait des Chroniques de Jean Froissart, cependant, l'influence de cette loi est très visible dans les problèmes liés aux successions royales. En effet, la loi salique provient des Francs saliens qui avait ensuite été réinterprétée par les Carolingiens sous son nom latin "lex salica carolina". A l'époque, cette loi salique servait en tant qu'outil juridique et outil idéologique afin que la nation Franque et la lignée des rois soient reconnues de tous et par tous. [...]

[...] Le fait d'avoir retrouvé cette loi salique va permettre à tous ses Grands et pairs du Royaume de se décider et se fixer d'un commun accord. La loi salique sera alors considérée comme acquise et appliquée depuis longtemps, en tant que loi "fondamentale" et "constitutionnelle", afin que personne ne puisse reprocher la décision de ses Grands et aussi, que quelqu'un d'autre revendique la place sur le trône. Ainsi, selon l'adage "Une foi, une loi, un roi", les lois royales doivent d'abord respecter les lois divines puis les lois fondamentales. [...]

[...] Chroniques, Jean Froissart (1370 et 1400) - la vie de Charles IV le Bel et l'établissement de sa succession Plan I. Les caractéristiques de la succession royale Le problème de la descendance royale directe La transmission de la Couronne II. Le renouveau de la loi salique Le caractère fondamental de la loi Un moyen géopolitique pour les successions Le Roi d'Angleterre évincé de la royauté française Les femmes écartées du trône Introduction Selon l'adage "le royaume de France ne saurait tomber en quenouille" qui exprime en réalité que la Couronne ne peut être transmise d'un homme à une femme est une des lois fondamentales suivies à l'époque, nommée la loi salique. [...]

[...] La loi salique est ainsi devenue un moyen d'écarter du pouvoir les individus potentiellement dangereux comme le Roi Edouard III. En outre, le Roi d'Angleterre Edouard III n'est pas le seul à être évincé du trône et de la Couronne Royale, la présence des femmes est également interdite sur le trône royal. Les femmes écartées du trône De même, les Grands du Royaume et les 12 pairs de France ont souhaité écarter les femmes du pouvoir royal en usant encore une fois de la loi salique. [...]

[...] Les Capétiens directs s'éteindront ainsi après la mort de Charles IV le Bel. La question de la dévolution de la Couronne se posera alors de manière prépondérante. La transmission de la Couronne La transmission de la Couronne se traduit par certaines règles de la dévolution de la Couronne. Ainsi, Jean Froissart en énumère quelques-unes, que nous accompagnerons d'exemple, et les autres que nous évoquerons rapidement. Premièrement, la Couronne royale se transmet tout d'abord par l'hérédité soit de père en fils depuis que ce principe a été admis par le roi Philippe Auguste (auparavant, l'on procédait à un vote ; Jean Froissart l'évoque dans son récit : "disposez de la Couronne par une juste élection". [...]