La chronique de Cuntz Merschwin, La chronique de Maternus Berler, Registres des malades soignés au Blatterhaus, XVe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle, Suppliques adressées au Magitrat de Strasbourg, Le règlement du Magistrat de Strasbourg, Contrat d'engagement des deux médecins, Peter Rot et Sebold Hawenreuter, Blatterhaus, syphilis
Nous sommes en présence d'un corpus d'extraits de documents d'archives qui concernent le Blatterhaus de Strasbourg. Le Blatterhaus est un hôpital dédié aux personnes atteintes de la syphilis. Ces extraits proviennent respectivement des Chroniques de Cuntz Merschwin ainsi que des chroniques de Maternus Berler. Les autres documents sont extraits des registres des malades soignés au Blatterhaus, des suppliques des malades pour être admis dans le Blatterhaus adressé au magistrat, au règlement du Magistrat de Strasbourg, qui concerne la prévention de la propagation de la syphilis, datant de 1502. Finalement nous avons aussi un extrait du contrat d'engagement des deux médecins Peter Rot et Sebold Hawenreuter pour le Blatterhaus. Tous ces extraits à l'exception des chroniques sont conservés aux archives municipales de Strasbourg. Les chroniques, elles, ont été citées et reprises par d'autres auteurs en 1843 et en 1922 respectivement. Avec ces extraits nous avons une amplitude de plus d'un siècle. Les extraits les plus anciens datent de 1494, au moment où la syphilis est découverte en occident, et l'extrait le plus récent date de 1603, qui nous renseigne sur la période d'admission d'une famille au Blatterhaus.
[...] Parmi eux des jeunes enfants sont aussi contaminés, comme l'atteste la demande, au Magistrat de Strasbourg, de Martin Bächtlin, et sa femme, pour que leur fille de 7 ans soit admise au Blatterhaus de Strasbourg (l.1-2). Au moment où cette infection émerge, il y a l'idée que ce sont les « planètes errantes », des contacts « impurs » ou des décompositions et pourritures qui la transmettent.). Bien que Maternus Berler propose que la maladie se transmette lors des contacts intimes « beaucoup de gens ont été atteint de la maladie sans le savoir, surtout par leur commerce aves des femmes » c'est en 1527 que la syphilis est définie comme étant une maladie « vénérienne » par Bethencourt. [...]
[...] Le Blatterhaus de Strasbourg se met en place afin d'accueillir au mieux les patients atteints de cette infection. Un hôpital dédié aux infectés de la syphilis. Pour être admis dans le Blatterhaus il n'est pas nécessaire de donner de l'argent. On peut être admis après avoir adressé une supplique au Magistrat, comme Martin Bächtlin et sa femme, qui sont allés chez des médecins pour soigner leur fille ou Anna Boes, une mère célibataire de quatre enfants, n'avaient plus de « moyen financiers [ . [...]
[...] Ainsi il n'est pas rare que des patients viennent de Bavière ou du Bade-Wurtemberg, même si la majorité des malades syphilitiques n'ont pas excédé les 100km pour venir se faire soigner au Blatterhaus, parfois, a l'image du soldat écossais Georg Morges, certain viennent de régions plus lointaines pour se faire soigner, mais leurs présences reste difficile à expliquer. Toutefois, la guérison n'est pas le seul motif pour sortir du Blatterhaus. Les motifs de sorties peuvent être sans rapport avec la maladie elle-même, à l'instar de Barbara Hößlin, qui s'est vu exclu de l'hôpital, car elle avait volée et jeté du pain « par-dessus le mur à une prostituée ». Les décisions d'admissions dans l'hôpital, comme indiqué dans l'extrait du contrat d'engagement des docteurs Peter Rot et Sebold Hawenreuter, sont réservées aux directeurs du Blatterhaus (l. 11). [...]
[...] Bien que l'origine de cette maladie reste inconnue à ce jour, il y a plusieurs hypothèses quant à sa première apparition. Dans certains cas, on pense que ce mal viendrait du Nouveau Monde et serait arrivé sur le continent européen avec le concours de Christophe Colomb et sa rencontre des Colombiens, pour d'autres elle existait déjà, mais sans être vraiment identifiée. D'après la chronique de Cuntz Merschwin, cette maladie serait apparue en terres romanes puis en Allemagne en 1496 (l. 3-4). L'apparition de la syphilis en France est plus détaillée dans la chronique de Maternus Berler. [...]
[...] Pour traiter la maladie, il y a deux méthodes principales, rappelées dans le contrat d'engagement des docteurs Peter Rot et Sebold Hawenreuter, qui sont le « bois [de gaïac], des fumigations [au mercure] » (l. 5-6). Le mercure est le traitement qui est utilisé le plus rapidement après l'apparition du « mal français », dès 1497 par Gaspar Torella. Le mercure est utilisé de plusieurs façons. La première application se fait en friction sur les bras et les jambes jusqu'au signe de salivation, qui est vu comme prouvant le bon fonctionnement du traitement. [...]
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