Au moment où il écrit son rapport sur la bataille du Cap Finistère à l'Amirauté britannique (26 octobre 1747) Edward Hawke (1705-1781), vient tout juste d'être promu Rear Amiral de la marine royale britannique. Originaire de Londres, il rejoint la Marine à l'âge de 15 ans, en revanche il ne participe à aucune bataille avant 1744. Son rapport est adressé à l'Amirauté britannique, huit jours après la bataille du Cap Finistère, une importante victoire anglaise de la guerre de Succession d'Autriche. Il est alors à la tête de l'escadre anglaise tandis que son adversaire français est le marquis de l'Etenduère. Nous sommes en effet en plein conflit européen : suite à la mort de l'empereur d'Allemagne, Charles VI de Habsbourg, en 1740, sa fille Marie-Thérèse a hérité des possessions familiales (Autriche, Bohème, Hongrie…). Mais faute d'héritier mâle des Habsbourg, le nom du nouveau titulaire du Saint Empire romain germanique est resté en suspens. La France noue avec la Prusse, l'Espagne, la Pologne, et la Bavière une grande coalition contre l'Autriche, chacun des coalisés ayant l'espoir de lui arracher quelques provinces. La guerre a débuté en 1741 à la suite d'un traité d'alliance entre Louis XV et Frédéric II de Prusse : la France s'engage à soutenir militairement et à reconnaître les conquêtes prussiennes en Silésie. Alors que les autres alliés de la Prusse sont l'Espagne et la Bavière, la cause autrichienne bénéficie de l'appui de la Grande-Bretagne et des Provinces-Unies, traditionnels opposants de la France. Au final, la France n'est guère soutenue que par l'Espagne car la Prusse, après plusieurs victoires, signe avec l'Autriche une paix séparée. La France, dans l'embarras, doit livrer deux guerres, l'une maritime et l'autre terrestre. L'Angleterre lance notamment une offensive navale sur toutes les mers. En effet, soucieux d'affirmer leur hégémonie les Anglais tentent d'intercepter les convois français. Après avoir évoqué la rencontre avec un convoi de la royauté française à sept heures du matin, Edward Hawke décrit les différentes étapes de la poursuite qui s'engage et l'attaque de son escadre (l.1 à 42). Puis il relate l'épilogue du combat et les raisons de ces décisions d'arrêt du combat (l.43 à 68). Enfin, il fait un compte-rendu précis des prises et des pertes de son escadre (l.68 à 90). Donc, on peut se demander comment cette bataille est caractéristique des pratiques de l'époque ? De quelle manière renseigne t-elle sur la Guerre de Succession d'Autriche et sur les relations à l'Atlantique où apparaît l'hégémonie de l'Angleterre ? Comment analyser cette « victoire » britannique qui s'inscrit dans une politique de maîtrise de la mer ? Nous analyserons cette bataille navale du XVIIIème siècle et nous étudierons le contexte politique, qui influe sur les intérêts économiques et militaires (et inversement).
[...] On juge ainsi qu'un vaisseau anglais est en moyenne du temps à la mer contre pour un vaisseau français. Pour pouvoir pratiquer une telle politique il faut être capable de juguler les désastres sanitaires : c'est la réussite de Hawke (et de l'Amiral Anson) qui peuvent compter sur des convois partis d'Angleterre ravitaillant les escadres à la mer en vivres frais et en viande. La Navy peut alors mener des opérations de grande ampleur et procéder à des ravitaillements. Manœuvres militaires . [...]
[...] Nous avons pris : Le Terrible canons hommes ; le Monarque canons hommes ; le Neptune canons hommes ; le Trident canons hommes ; le Fougueux canons hommes ; le Severne canons hommes Ils étaient commandés par M. de L'Etendière, chef d'escadre, qui s'échappa avec le Tonnant canons homme et l'Intrépide canons hommes. Ces bateaux étaient destinés à la Martinique pour ramener une flotte de là-bas. Liste des bateaux de ligne de sa Majesté sous le commandement du Contre-Amiral Hawke. [...]
[...] Les navires anglais, plus petits sont avantagés car ils peuvent pivoter plus facilement pour alors présenter l'autre flanc de batteries, et quand un de leurs flancs est endommagé ils peuvent présenter l'autre, tandis que les bateaux plus lourds continuaient à exposer leur flanc abîmé. Six des huit bateaux français furent ainsi neutralisé. III. Le rôle essentiel des amiraux : entre décisions et promotions A. Transmission des ordres et capacité de décision . J'ordonnais l.37, cela aurait été imprudent à mon avis l.56 et l.65 et 66 . Durant le combat l'entière responsabilité et autorité revient au Contre-Amiral. Ces choix soumis à sa science du combat sont déterminants : chaque nouvelle orientation des navires, manœuvres générales passent par ses décisions. [...]
[...] Les bateaux anglais commencent par poursuivre l'escorte formant alors une barrière à l'arrière du convoi de marchandises. C'est donc ainsi que la Royal Navy a du faire face à cette escorte. Certes, Hawke a pris six des huit bateaux français, mais le sacrifice n'a pas été vain puisque le convoi réussit à se sauver pendant la nuit. Ainsi l'escadre anglaise sort endommagée matériellement avec de nombreux mâts brisés, mais le bilan humain est relativement meilleur humainement (seulement une dizaine de morts et une trentaine de blessés environ sur chaque bateau). [...]
[...] Tilbury Capitaine. Harland. Nottingham Capitaine. Saumarez tués blessés. Defiance Capitaine. Bentley tués blessés. Eagle Capitaine Rodney tués blessés Gloucester Capitaine. Durell tués blessés. Portland Capitaine. [...]
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