Révolution française, Assemblée nationale, Louis XVI, Necker, Lafayette, monarchie parlementaire, monarchie absolue
L'extrait étudié s'inscrit dans une situation semblable, étant donné qu'il évoque la réaction du roi et de l'Assemblée nationale le lendemain de la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Ce document est un compte rendu de l'arrivée du roi lors d'une séance de l'Assemblée nationale (AN), un compte rendu de son discours suivi de celui du Président de l'Assemblée et, enfin, un compte rendu de la réponse du roi.
Comment ce compte rendu, s'inscrivant dans un climat insurrectionnel et à travers les différents discours, parvient à suggérer que la France se trouve dans une période de transition entre une monarchie absolue et une monarchie parlementaire ?
Afin de répondre à cette question, il s'agit dans un premier temps de montrer en quoi ce compte rendu s'inscrit dans un climat insurrectionnel (I). Nous abordons ensuite l'apparente collaboration entre le roi et l'Assemblée nationale (II). Enfin, nous montrons que la place importante de l'AN dans ce document permet d'affirmer que l'on est dans une monarchie parlementaire (III).
[...] L'AN demande au roi le retrait des troupes royales dans leurs garnisons afin de calmer les révoltes, tout en plaidant pour une médiation, une communication libre entre eux et le roi. De même, le rappel de Necker au ministère des finances est suggéré « elle renouvelle ses représentations auprès de votre Majesté, sur les changements survenus dans la composition de votre conseil » (l.27-28) II. L'apparente collaboration entre le roi et l'Assemblée Nationale Nous avons donc vu dans une première partie les causes de la prise de la Bastille, éclairant ainsi le contexte dans lequel s'inscrit cette séance à l'Assemblée Nationale. [...]
[...] Cette ambiguïté se poursuit aux l.5 à lorsque le roi reconnait à l'AN un rôle de représentation du peuple, alors même qu'il affirme encore ne faire « qu'un avec la Nation », qui est donc le véritable représentant de la Nation ? Il y a conflit de prérogatives. Toutefois, les deux entités semblent s'être réunies pour le salut commun de la Nation, on peut donc penser que le Roi et l'Assemblée Nationale se complètent pour assurer le salut de l'état. La l.14 le confirme, puisqu'elle indique que le souverain est plusieurs fois interrompu, montrant implicitement une désacralisation de sa personne. Cette suggestion de collaboration, continue de s'affirmer dans le discours du Président de l'Assemblée. [...]
[...] En effet, dès le commencement de son discours, celui-ci montre (l.17) la contradiction entre l'amour des sujets pour le roi et les émotions populaires. Par exemple, on vit, après le 27 juin, jour de la reconnaissance par le roi de l'AN, suite à des fêtes populaires, de violents affrontements entre monarchistes modérés et radicaux. Ceux-ci furent réprimés dans le sang, comme en témoigne Le récit sanglant rapportant que la répression à Lyon fit environ 300 morts. De même, la réaction violente des insurgés s'explique par le remplacement de Necker pour un ministre conservateur. [...]
[...] La volonté d'envoyer une députation à Paris le confirme dans cette démarche volontariste de négociation entre le peuple, le roi et l'Assemblée Nationale. Le climat conflictuel, insurrectionnel dans lequel s'inscrit ce compte rendu est l'occasion ici pour l'Assemblée de montrer son importance dans les décisions de l'Etat. Le roi ayant reconnu la souveraineté de l'Assemblée Nationale, mais ayant renvoyé son ministre des finances Necker renvoie une image de la monarchie en proie à l'indécision. Néanmoins, la collaboration, ou du moins l'entente apparente entre le roi et les députés montre leur complémentarité concernant les décisions de l'Etat. [...]
[...] Il affirme que la personne du roi est toujours sacrée mais parle-t-on du corps du roi ou de la monarchie française ? Il semble que le président inclut les 2 corps du roi, on le voit grâce aux marques de déférence et de respect « souverain », « amour de ses sujets ». Par ailleurs, l'Assemblée Nationale bien que s'affirmant comme sujette du roi ne semble pas lui être subordonnée, soumise : elle fait une demande implicite au roi (l.20-21). De plus, même si l'AN « supplie » le roi, elle l'invite à ?uvrer au rétablissement du calme dans le pays en retirant les troupes de l'extérieur et de l'intérieur de la capitale. [...]
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