La guerre est un fléau limité en Bretagne. La guerre est un fléau qui frappe peu la Bretagne. Elle n'a pas beaucoup d'impacts directs sur la démographie car elle tue peu. Mais comme effets indirects, elle crée un banditisme qui s'accompagne de la pratique de la terre brûlée, de pillages et de destructions, ce qui conduit à une dégradation des conditions de vie.
Les blessés et prisonniers de guerre représentent un problème particulier. Les villes sont tenues de prendre en charge les soins aux soldats. Elles assument aussi l'entretien des prisonniers de guerre. En 1643, une lettre du roi promet le remboursement des frais engagés pour les prisonniers espagnols car on veut qu'ils soient bien traités. Contrairement aux huguenots, capturés en 1622 à Saint-Hilaire-de-Riez, que l'on traite extrêmement cruellement. Nous avons deux exemples représentatifs des deux catégories de prisonniers dont la différence de traitement varie en fonction de leur intérêt politique.
[...] La clientèle de la famine : les pauvres La notion de pauvre désigne toute personne qui ne pourrait subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Le plus souvent ce sont des personnes invalides, des personnes âgées, des travailleurs, des vagabonds et des mendiants, d'ailleurs chaque pauvre fait un jour l'expérience de la mendicité. Le principal facteur est la rupture d'avec le cercle familial. Les pauvres font partie du système, ils ne sont en rien marginalisés. Selon R. Chartier, ils représentent 5 à de la population en temps normal et 15 à 20% en temps de crise. Mais le pauvre étranger est presque systématiquement rejeté. [...]
[...] La peste est surtout crainte par les gens en bonne santé qui redoutent de tout perdre en étant contaminé. La peur de la maladie entraîne des attitudes d'isolement et de rejet. On observe par exemple un exode des plus riches mais aussi un rejet des malades, de leurs médecins, ainsi que des cadavres. Les dégâts de la peste entraînent aussi des pertes que certains tentent de contourner en fraudant. Il faut déclarer tous les malades d'une maison, mais cela signifie sa fermeture, donc la perte de revenus à laquelle s'ajoutent des frais. Donc il y a des fraudes. [...]
[...] Les boulangers se mettent aussi à la fraude qui, bien que systématique, est moindre. Elle consiste surtout à vendre des pains plus légers. Les boulangers restent de petits fraudeurs. A. La lutte contre la famine La politique royale est de déléguer la résolution des problèmes matériels aux autorités locales. Ce sont donc les instances subalternes qui s'occupent de trouver des solutions. C'est ainsi qu'à Nantes, toujours très touchée par la famine, la ville passe rapidement un contrat avec un marchand de grains dès la certitude de la mauvaise récolte. [...]
[...] La peste touche majoritairement les plus nécessiteux mais pas seulement. Elle décime des familles entières ou laisse un ou deux survivants, sans que l'on en comprenne la raison. Elle apparaît comme une loterie, tuant les uns, épargnant les autres, de manière totalement aléatoire. La peste, problème d'administration Les décisions de lutte contre la peste sont prises rapidement, parfois avant même qu'elle ne se déclare chez les premiers cas, et cela grâce à la rumeur publique. Les mesures imposent, tout d'abord, d'isoler les personnes infectées ou venant de lieux infectés et de rejeter les vagabonds étrangers, toujours soupçonnés, à tort ou à raison. [...]
[...] Ces instances sont créées non seulement par charité mais aussi pour peu à peu faciliter le contrôle et le renfermement des pauvres. L'assistance, en temps de famine, passe de la charité individuelle à une affaire de société. Chapitre VIII : L'épidémie L'épidémie : vision des contemporains et réalités Au XVIe et XVIIe siècle, tout type d'épidémie est appelé peste. Les médecins peinent à interpréter correctement les symptômes, à faire des diagnostics justes. On en recherche les causes. Colère de Dieu ? Contagion de l'air ? [...]
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