Le "saut de breton", encore appelé le gouren, est la lutte traditionnelle qui se pratique en Bretagne. C'est un terme qui vient du breton "gour" qui signifiait à l'origine "homme", d'où le terme "gouren" pour qualifier ce type d'opposition d'homme à homme. C'est un sport de combat pratiqué non seulement en Bretagne, mais également en Écosse et en Cornouailles. Ce sport a été importé en Armorique des Iles Britanniques au IVe siècle. A l'origine uniquement pratiqué par les nobles, il se répandra peu à peu parmi les paysans.
Le comte de Souvigny est le lieutenant général des armées du roi. Il passe en 1626 à Plounéventer, une commune du Finistère. Il laisse alors ses mémoires parlant du saut de breton. Ce texte met en avant la description de la lutte bretonne, où les paroisses s'opposent par champions interposés en Basse-Bretagne en 1626.
Comment le comte de Souvigny va-t-il décrire cette lutte bretonne en 1626 ?
[...] Une violence atténuée grâce aux règles Face à une forte violence lors de cette lutte bretonne, le règlement sportif permet de contrôler l'usage de la force afin qu'il ne dévie pas vers des formes de pratiques violentes et risquées. Cette éthique s'érige également en un cérémonial normalisé : prestation de serments des lutteurs et rituel du salut qui consiste à serrer la main et embrasser son partenaire avant et après le combat Je tends à mon émule et ma main et ma joue Il est interdit de frapper son adversaire, de forcer sur une articulation, d'étrangler. [...]
[...] L'accolade, la tape que le vainqueur donne sur l'épaule du perdant sont autant de signes qui évoquent ce contrôle de soi. Face à certains moments de relâchement, l'ensemble des observateurs de la scène comme les arbitres, les autres lutteurs, les spectateurs, canalisent ces scènes de violence en exerçant ainsi une contrainte collective sur les écarts individuels. Pour conclure, la lutte bretonne appelée également gouren présente lors des moments de repos du village montre un certain goût pour le traditionnel et la violence. [...]
[...] Ce serment est prêté par tous les lutteurs avant chaque rencontre, en présence d'arbitres. Les lutteurs sont disposés en deux colonnes qui se font face. Ils ont le bras droit fléchi à hauteur de l'épaule pendant que le serment est prononcé, d'abord en breton puis en français : Je jure de lutter en tout loyauté sans traîtrise et sans brutalité pour mon honneur et celui de mon pays en témoignage de ma sincérité et pour suivre la coutume de mes ancêtres, je tends à mon adversaire ma main et ma joue. [...]
[...] Nous pouvons alors nous demander de quelle façon le comte de Souvigny va-t- il décrire cette lutte bretonne en 1626 ? Pour y répondre, nous verrons tout d'abord, que la lutte bretonne est un langage du corps puis que cette lutte reste très violente. I. La lutte bretonne est un langage du corps L'occasion de faire la fête Toutes les fêtes chômées, tout dimanche est l'occasion de se retrouver avec tout le village. La vie sociale crée, elle aussi des occasions, mais moins fréquentes, comme les baptêmes. [...]
[...] Le gouren est sport de combat Une activité violente menée par l'envie de gagner. Ce texte relate essentiellement les violences physiques au cours de rencontres de la lutte bretonne : le vainqueur pouvait jeter le vaincu tombant sur le dos (l.10-11). Le comte de Souvigny décrit un combat si opiniâtre que les champions perdoient l'haleine et ruisseloient de sang (l.13). Il décrit l'intensité, la rudesse et l'opiniâtreté de cette fameuse lutte bretonne. Le sort réservé au vainqueur par ses compatriotes mène bien sûr non seulement à l'honneur mais aussi à la reconnaissance de son le statut de champion. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture