Histoire amérique latine repartimientos
Commentaire de document, niveau licence d'histoire, deuxième année, sur L'administration provinciale et les ventes forcées aux communautés indiennes : Extraits de CONCOLORCORVO, ITINERAIRE DE BUENOS-AIRES A LIMA, traduit de l'espagnol par Yvette BILLOD, avec introduction de Marcel BATAILLON, Paris, INSTITUT DES HAUTES ÉTUDES DE L'AMÉRIQUE LATINE, 1962.
[...] Cette question de la bureaucratie intéresse en particulier les historiens américanistes sur deux aspects : l'objectif de la réforme d'une part et le comportement des élites administratives d'autre part, ce que met ici en lumière Concolorcorvo Les regroupements d'indiens implique le regroupement des communautés indigènes d'indiens afin d'exploiter au mieux les ressources mais aussi de développer le principes du repartimiento. Faire vivre les indiens et les fixer sur un territoire La mise en place des repartimientos est justifié par la nécessité de nourrie ceux qui travaillent les champs et des mines, et pour s'habiller, eux et leur famille Selon Concolorcorvo, il s'agit essentiellement de produits de subsistances ou nécessaires aux indiens. [...]
[...] Le repartimiento, un moyen de rendre rentable le travail des indigènes Ce principe des répartimientos oblige les indiens à acheter des marchandises par l'intermédiaire des caciques et des corregidors, ce qui fait que le prix des produits ou des denrées alimentaires que les indiens achètent sont relatifs aux volontés des corregidors et des caciques (seigneur, chef d'un village indien, il est considéré comme l'autorité administrative et juridique locale des indiens). Il semble que le repartimiento soit un moyen de pression qui s'ajoute aux autres moyens déjà existants comme le tribut ou les obrajes qui sont un travail forcé imposé aux indiens pour les éloigner de l'oisiveté et des vices du repos. C'est pourquoi Concolorcorvo insiste sur le fait que le repartimiento doit être multiplié sinon prolongé dans certains endroits où il est payé au bout de trois ans au lieu de cinq. [...]
[...] On se trompe fort, si on le croit car, au lieu de profiter de cet avantage, résultat d'un redoublement de travail pendant les trois années antérieures, dû à l'activité du corregidor et de ses percepteurs, ils n'ont rien d'autre en tête que de s'enivrer, et, à cet effet, ils vendent leur mule ou leur vache, et, bien souvent, leurs instruments pour le travail des champs, se contentant seulement de semer un peu de maïs et quelques pommes de terre, qui leur procurent la nourriture et la boisson d'assurer le tribut, pour que les caciques et les gouverneurs ne les ennuient pas et ne les mettent pas dans les obrajes, qu'ils détestent uniquement parce qu'on n'en peut sortir. C'est tout le contraire qui arrive, Monsieur l'Inca, quand les indiens doivent au corregidor. [...]
[...] Alors, chaque village ressemble à un essaim d'abeilles, et même les femmes et les jeunes filles se rendent à l'église en filant la laine ou le coton pour que leurs maris tissent des étoffes. Tout le monde est en mouvement, et c'est ainsi que se voit l'abondance. Le gros laboureur trouve des ouvriers et le maître d'un obraje le cardère et le roseau à un prix modéré, et ainsi du reste. Les indiens sont comme les mulets : l'excès de travail les anéantit, les paralyse, et l'excès de repos les rend à peu près bons à rien. [...]
[...] Finalement, Monsieur l'Inca, j'irai jusqu'à vous assurer que ce sont les repartimientos tarifiés qui retiennent les Indiens sur leurs terres et dans leurs foyers. J'affirme aussi que, s'il était absolument interdit de fournir aux Indiens à crédit leurs vêtements, leur mule et le fer pour leurs instruments de labour, ils seraient ruinés en dix ans et se laisseraient dévorer par les poux, par suite de leur caractère nonchalant, et incliné seulement à l'ivrognerie. Je suis fatigué d'entendre certaines personnes vanter une province, et la dire en repos, parce qu'elle a payé le repartimiento au bout de trois ans. [...]
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