Administration ecclésiastique de la France, abbé de Dangeau, étouffement du protestantisme, prosélytisme, dragonnades, curés libertins, Concile de Trente, synodes diocésains, archidiacres
Le contexte «politico-religieux» entourant cet écrit est assez tourmenté. L'absolutisme de Louis XIV tolère de moins en moins la transgression du principe alors en vigueur en Europe du cujus regio,ejus religio (la religion du prince est celle de son sujet). L'aboutissement à l'Édit de Fontainebleau(1685), soit la révocation de celui de Nantes(1598), est le fruit d'un processus d'un réel étouffement du protestantisme souhaité par l'Église et appuyé par l'État qui mène des exactions contre toute forme de prosélytisme protestant avec notamment, dans cette optique, les dragonnades, entre autres mesures, en 1681 créées par l'intendant du Poitou Marillac.
Quelle est alors l'organisation de cette administration que se veut-être l'Église à la fin du XVIIe siècle en France selon les écrits de l'Abbé de Dangeau?
[...] Les huit autres Bulles ne sont pas développées dans cet extrait. Le texte traite en second temps, de la nomination de l'archevêque, qui mis à part les Bulles, reçoit le pallium qui est l'ornement symbole de la domination sur leurs subalternes (évêchés) et outils indispensables à l'exercice de ses « fonctions » (ligne 76). Dès réception des Bulles, le nommé peut d'ores et déjà traiter les affaires de juridiction (c'est-à-dire les jugements et la discipline [évoqués auparavant]), mais pour officier en tant qu'« ordre épiscopal » il doit d'abord se faire « sacrer par trois évêques » et jurer fidélité au roi « entre ses mains » (ligne 78). [...]
[...] Le principe maître de leurs actions repose sur la charité et l'entraide. À part ces deux exceptions, les candidats au poste d'évêque doivent selon le « droit canon » (ligne 81) remplir des conditions particulières, certaines pouvant être modifiées par le Concordat de Bologne. Le droit canon impose une limite d'âge de 30 ans pour accéder à ce poste, cette limite d'âge est revue à la baisse par le Concordat à 27 ans. Attention, l'auteur ne nuance pas ces limites, des entorses à ce dispositif pullulent, mais la dérogation la plus évocatrice est la nomination par Henri IV d'un de ses fils à l'évêché de Metz à l'âge de deux ans. [...]
[...] Leur nomination fut sujette à controverses et amena des tensions entre les monarques français de l'Ancien Régime et le pouvoir papal de cette époque. Ainsi après moult désaccords, rédactions de texte, menaces de schisme et consensus autour de la question le Concordat de Bologne dans la lignée de la Pragmatique Sanction trancha en accordant la suprématie de l'opinion royale quant à cette nomination. L'abbé de Dangeau nous esquisse les gros traits de l'organisation de l'Église à cette époque en omettant toutefois certains détails ternissant les mesures mises en place et le portrait d'une organisation qu'il présente à volonté comme structurée et efficace. [...]
[...] De plus, aux frontières du royaume certaines paroisses dépendent d'un diocèse étranger comme c'est le cas de Lille et du diocèse de Tournai ou sont sous l'égide d'autres puissances comme « Carpentras », « Vaison » et « Cavaillon » (lignes qui appartiennent au Comtat Venaissin qui malgré ses deux saisies (à l'époque de de Dangeau) en 1663 et 1689 par Louis XIV reste sous l'autorité pontificale. Le cas de l'évêché de « Québec » est différent puisqu'il concerne un évêché hors de la France métropolitaine en effet en 1674, Québec est élevé au rang de diocèse et Mgr de Laval devient premier évêque de la Nouvelle-France. Ce nombre, en perpétuelle fluctuation, est fixé par l'auteur à la fin du XVIIe siècle à « cent huit » auquel viennent s'ajouter les particularités évoquées précédemment. [...]
[...] Les « archidiacres » (ligne 46) sont des ecclésiastiques ayant reçu de l'évêque la charge d'administrer une partie du diocèse, ils ont à la tête des archidiaconés eux-mêmes divisés en décanats ; les « archiprêtres » dont le titre est attribué au curé du clergé de l'église principale d'une ville ou d'un ensemble de paroisses ont le pouvoir d'exercer une « autorité sur les curés ». Les curés sont choisis par « l'évêque » (ligne 40) ou par des patrons soit laïques soit religieux. [...]
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