France, XVIIIe siècle, Louis XVI, malades, pauvres, Turgot, 1774, paroisse de Porspoder, Porspoder, pauvreté, mendicité, Jean Olivier Léostic, situation économique, manque de ressources, commentaire de texte, population, malheur social, Bretagne, témoignage, recteur, littérature
Au début du règne de Louis XVI, la lutte contre la mendicité n'est pas un thème nouveau. La France du XVIIIe siècle est massivement rurale et l'espérance de vie est faible, y compris dans les classes sociales privilégiées et l'aristocratie. La France connaît plusieurs famines au cours du siècle et une grande épidémie de peste à Marseille, en 1720. Le jeune roi Louis XVI est inexpérimenté, ayant grandi dans l'ombre de son frère, le duc de Bourgogne. Il monte sur le trône alors que la situation financière est difficile, et l'aide apportée par la France à l'indépendance américaine aggrave la dette de l'État. Ainsi, le constat d'une sombre réalité pousse les réformateurs à multiplier les déclarations dans une volonté d'enrichir les propositions et les réflexions autour d'idées réformatrices et humanitaires. C'est dans ce contexte qu'est lancée, en 1774, une enquête sur les malades et les pauvres sur l'initiative de Turgot, contrôleur général des finances (1727 - 1781), en coopération avec l'évêque de Léon. Turgot souhaite prendre connaissance des besoins et des ressources du royaume en matière d'assistance, mais l'écho de cette enquête ne semble pas être très favorable pour le reste de la France, ne restant aujourd'hui que des traces des enquêtes dans le Léon.
Chaque enquête est le témoignage direct d'un recteur qui expose une analyse de l'économie de la paroisse, les causes de la mendicité et de la pauvreté ainsi que des solutions potentielles pour y remédier.
Ces témoignages sont réunis dans un ouvrage, datant de 1988, intitulé « 1774. Les recteurs léonards parlent de la misère », édité par François Roudaut, Jean-Louis le Flo'ch et Daniel Coller. Cette publication de textes comporte 80 réponses des recteurs à l'enquête sur la mendicité ordonnée par l'évêque de Léon. Au-delà des nombreux témoignages récoltés, de larges points communs apparaissent entre les différentes paroisses.
[...] La terre d'habitat n'est pas adaptée à cette densité de population, ce qui pousse à la mendicité. l « contient un grand nombre d'habitants, eu égard à son peu d'étendue. » l « Elle a deux mille troiscents habitants, distribués entre cinq cents familles. » l. 4-6 « Le quart de ces familles sont aisés. L'autre quart est composé de mendiants, la moitié en vivent misérablement sans néanmoins mendier. » l « Le nombre des habitants de cette paroisse excédant considérablement la production des fruits » . [...]
[...] Le moyen le plus sûr serait d'établir un hôpital où l'on introduirait tous les nécessiteux, et où l'onobligerait chacun à travailler suivant ses talents et ses forces. Mais ce moyen est encore difficile, et je crains fort que la mendicité à Porspoder ne soit un mal nécessaire et sans remède. [...]
[...] 41-43 « en punissant la fainéantise et l'inconduite des chefs de famille, en recherchant les malfaiteurs, et en obligeant les personnes désœuvrées à quelques sortes d'occupations utiles » Une misère sans remède Des solutions sontproposées, mais sans grande conviction, laissant sous-entendre que la situation est trop désastreuse face à un mal trop grand et des ressources trop faibles. La mise au travail des pauvres, l'organisation de quêtes régulières ou encore la construction d'hôpitaux sont des solutions envisagées pour tenter d'améliorer le malheur social qui pèse sur cette population. l 39-43 « Il paroit qu'on ne peut supprimer la mendicité en la paroisse de Porspoder, qu'en procurant de l'embarquement, en favorisant le commerce, en diminuant les droits sur les barques » l « Mais tous ces moyens sont difficiles. [...]
[...] » l 49-50 « Mais ce moyen est encore difficile, et je crains fort que la mendicité à Porspoder ne soit un mal nécessaire et sans remède. » Ce témoignage de Jean Olivier Léostic, dans lecadre de l'enquête sur la mendicité, laisse observer la grande pauvreté dans laquelle évoluent les populations du Léon dans la Bretagne du XVIIIe siècle. Ce texte permet d'aborder les différentes difficultés auxquelles doivent faire face les habitants dePorspoder, bien que l'auteur mette l'accent sur les difficultés économiques rencontrées par la population qui semble être prise dans une boucle de pauvreté et de mendicité de laquelle ils ne peuvent sortir. [...]
[...] Les recteurs léonards parlent de la misère, Quimper, Société Archéologique du Finistère p. 159-160 « La paroisse de Porspoder, située entre deux petits ports de mer, savoir celui d'Argenton au nord et celui de Laberildut au midi, à l'entrée de la Manche, contient un grand nombre d'habitants, eu égard à son peu d'étendue. Elle a deux mille trois cents habitants, distribués entrecinq cents familles. Le quart de ces familles sont aisés. L'autre quart est composé de mendiants, la moitié en vivent misérablement sans néanmoins mendier. [...]
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